[Webinaire] Actualités dans la maladie d'Alzheimer : une neurologue répond à vos questions

La maladie d’Alzheimer représente aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique : près d’un million et demi de patients sont concernés en France, et ce chiffre pourrait dépasser 2 millions à l’horizon 2050.

Découvrez le replay de notre webinaire à destination des professionnels de santé, animé par le Dr Antoine Szmania, médecin généraliste et directeur médical de deuxiemeavis.fr, avec comme invitée le Professeur Claire Paquet, neurologue à l’hôpital Lariboisière, pour un focus complet sur les mécanismes, le repérage et les avancées thérapeutiques de la maladie d’Alzheimer.

 Les sujets-clés abordés lors de ce webinaire : 

• Définition et enjeux de santé publique

• Physiopathologie : rôle des protéines amyloïde et Tau

• Repérage et démarche diagnostique

• Nouveaux biomarqueurs et avancées de l’imagerie

• Thérapeutiques actuelles et perspectives d’avenir

Accompagnés de plusieurs questions pour aller plus loin :

• Existe-t-il des familles ou des localisations où se trouve une quantités plus importante de patients atteints de l’Alzheimer ?

• La place des anticholinergiques, des antidépresseurs, des anxiolytiques, de l’orotate et du lithium ?

• Vers quelles associations peut-on se tourner ?

• Existe-t-il des formations pour les aidants ?

• Existe-t-il des structures qui permettent de déposer les patients ?

Le médecin spécialiste intervenant lors de cet événement :

Le Professeur Claire Paquet, neurologue, neuropathologiste et neuroscientifique, exerce à l’hôpital Lariboisière à Paris, où elle a co-créé le Centre de Neurologie Cognitive.
Ce centre, labellisé Centre Mémoire de Ressources et de Recherche (CMRR), est également à l’origine d’une Unité Maladie à Corps de Lewy.
Ses travaux de recherche portent sur le développement de nouveaux marqueurs biologiques et sur les cibles thérapeutiques innovantes dans les maladies neurocognitives.
Le Pr Paquet préside le conseil scientifique de la Fondation Vaincre Alzheimer, le conseil pédagogique de l’association a2MCL, et siège au Conseil d’administration de France Alzheimer Paris. Elle est également directrice scientifique de l’IHU Re-Connect.

 Le rôle central du médecin généraliste

Le repérage initial repose souvent sur le médecin traitant, qui se trouve en première ligne face aux plaintes cognitives de ses patients.
Le Pr Paquet a rappelé l’importance d’un bilan clinique structuré et d’une écoute attentive de l’entourage, souvent plus sensible aux premiers signes que le patient lui-même.

Elle recommande d’évaluer les troubles de la mémoire, du langage ou du comportement,
les déséquilibres inexpliqués de pathologies chroniques (diabète, hypertension), ainsi que les modifications du comportement social ou financier.

Des outils d’évaluation numérique validés, comme l’application cognitive développée par son équipe, peuvent aider le praticien à dépister les troubles cognitifs légers (MCI) dès la première ligne de soins.

Découvrez un aperçu de la présentation du Pr Claire Paquet : 

Physiopathologie

La maladie d’Alzheimer résulte de deux processus pathologiques : la formation de plaques amyloïdes à l’extérieur des neurones et l’accumulation de la protéine Tau à l’intérieur des cellules nerveuses. L’hypothèse amyloïde, aujourd’hui confirmée, décrit une cascade où l’amyloïde déclenche la dégénérescence neurofibrillaire Tau, entraînant une souffrance neuronale puis un déclin cognitif progressif.

Repérage clinique

Le diagnostic débute souvent en médecine générale. Le médecin traitant doit être attentif aux plaintes cognitives du patient ou de son entourage, aux troubles de la mémoire, du langage, du comportement, ou à des signes indirects tels qu’une dépression tardive, un déséquilibre de maladies chroniques ou des accidents domestiques. Ces signes doivent alerter sur la possibilité d’un trouble cognitif léger évolutif vers une maladie d’Alzheimer.

Diagnostic

L’approche diagnostique est aujourd’hui clinico-biologique. L’IRM permet d’exclure d’autres pathologies mais ne suffit pas à poser le diagnostic. Celui-ci repose sur la mise en évidence des protéines amyloïdes et Tau via les biomarqueurs du liquide céphalorachidien ou la TEP amyloïde. Les tests sanguins, actuellement en cours de validation, permettront bientôt un diagnostic plus simple et accessible.

Avancées thérapeutiques

Les nouveaux traitements anti-amyloïdes, tels que le lecanemab et le donanemab, marquent un tournant majeur. Ces anticorps monoclonaux ciblent spécifiquement les dépôts amyloïdes et ralentissent la progression de la maladie chez les patients à un stade débutant. Leur efficacité dépend toutefois d’un diagnostic précoce, car la fenêtre thérapeutique est étroite.

Effets indésirables et suivi

Ces traitements peuvent provoquer des effets secondaires, notamment des anomalies visibles à l’IRM appelées ARIA (œdèmes ou microsaignements). Ces événements restent rares et généralement peu symptomatiques. Une surveillance attentive, particulièrement chez les patients porteurs du gène ApoE4, est indispensable.

Prise en charge globale

La maladie d’Alzheimer reste une pathologie chronique nécessitant un suivi pluridisciplinaire. Le rôle du médecin traitant est central pour le repérage, l’accompagnement des patients et de leurs aidants, et la coordination avec les centres mémoire. L’éducation thérapeutique, les structures de répit et les associations comme France Alzheimer constituent un soutien essentiel pour améliorer la qualité de vie des patients et de leur entourage.