L’hypertension artérielle : comment poser un diagnostic ?

Le Dr Yara Antakly invité à intervenir dans un webinaire consacré à l’hypertension artérielle organisé par deuxiemeavis.fr, nous explique cette maladie chronique.

Pauline d’Orgeval, Co-fondatrice & Présidente de deuxiemeavis.fr : “Dr Antakly, comment poser un diagnostic ?”

Dr Yara Antakly, cardiologue au sein du Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph : “ Le meilleur moyen, c'est de prendre la tension. C'est pour ça qu'il faut absolument faire un dépistage puisqu'il ne faut pas attendre d'avoir les symptômes, qui n'existent pas très souvent. [...]. 

Le professionnel de santé qui va prendre la tension, quel qu'il soit, prend la tension bien au repos. [...]. Le premier chiffre de pression artérielle , c'est celui qu'on entend quand on met le stéthoscope, en dégonflant la poire, [...] et la pression artérielle diastolique, le deuxième chiffre, c'est le dernier bruit qu'on entend au stéthoscope. donc il suffit d'avoir l'un ou l'autre qui est élevé, donc soit le premier est supérieur à 140, soit le deuxième supérieur à 90, pour parler d'hypertension artérielle. Et là, il est indispensable de vérifier les chiffres en dehors du cabinet médical. Et pour ça, on a deux grandes méthodes. 

La première, c'est le Holter tensionnel, qu'on appelle aussi MAPA, Mesure Ambulatoire de la Pression Artérielle, où on va poser un appareil sur le bras du patient qui va être relié à un petit boîtier, que le patient va porter à la taille et les mesures vont se faire de façon automatique, sans afficher les chiffres. Le patient ne verra pas ses chiffres. Et ça va prendre des mesures toutes les demi-heures le jour, toutes les heures, la nuit. Et au moment où le patient va venir rendre l’appareil, on va le brancher à l'ordinateur et il va faire la moyenne de toutes les mesures, la moyenne des mesures du jour, la moyenne des mesures la nuit et la moyenne sur les 24 h. Et on a des normes et on sait qu'au-dessus d'un certain seuil pour la tension le jour, un certain seuil pour la tension la nuit et un autre seuil pour les tensions des 24h, c’est de l'hypertension artérielle. [...].

L'autre moyen pour faire le diagnostic en-dehors du cabinet médical, c'est de prêter un tensiomètre au patient, nous on en a en consultation, des tensiomètres automatiques faciles à utiliser, qu’on prête au patient et on lui explique ce que c'est que l'automesure tensionnelle. [...]. Il va falloir qu'il prenne sa tension chez lui, au repos. Trois jours de suite, trois fois le matin et trois fois le soir. Ça s'appelle la règle des trois. Il y a un chiffre à retenir, c'est trois. Le matin, c'est dans l’heure qui suit le réveil, bien au repos, bien détendu, en position assise. Après cinq minutes de repos, le patient prend trois mesures, à une minute d'intervalle et il les note sur une feuille ou sur un carnet. Et le soir, pareil, dans l'heure qui précède le coucher, trois mesures au repos complet, assis, bien détendu depuis cinq minutes, trois mesures à une minute d'intervalle. Et finalement, il doit revenir en consultation avec les 18 mesures qui ont été prises. Et la moyenne des mesures doit être en-dessous de 135 pour le premier chiffre, la pression artérielle systolique et en-dessous de 85 pour le deuxième chiffre, la pression artérielle diastolique. 

Donc, une fois que la tension est élevée en consultation, on confirme en dehors du cabinet médical, soit le Holter tensionnel, soit l'automesure, en prêtant un tensiomètre au patient et en faisant la moyenne des 18 mesures faites à ce moment-là. Et si elles sont au-dessus de 135 ou 85, ça pose le diagnostic d'hypertension artérielle.”

Pour plus d’informations sur l’hypertension artérielle, retrouvez le webinaire complet ici. Le Dr Yara Antakly est référencé sur deuxiemeavis.fr.

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