
Prolapsus ou descente d'organe : comprendre les symptômes et les solutions
Et si cette sensation de pesanteur dans le bas-ventre ou cette gêne inhabituelle n’était pas anodine ? Le prolapsus touche de nombreuses femmes. Pourtant, ce sujet reste souvent tabou, alors qu’il existe des solutions efficaces pour soulager les symptômes et retrouver une meilleure qualité de vie. Comment reconnaître les symptômes d’un prolapsus ? Quels sont les facteurs de risque et les traitements possibles ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour mieux comprendre et prendre en charge cette affection courante, mais encore méconnue.
Qu’est-ce qu’un prolapsus ?
Un prolapsus, communément appelé descente d’organes, désigne le glissement anormal d’un ou plusieurs organes du bassin vers le bas, en raison d’un affaiblissement des muscles et ligaments qui les soutiennent. Les organes les plus souvent concernés sont l’utérus, la vessie, le rectum ou encore l’urètre. Ce trouble, bien que gênant, est très fréquent, en particulier chez les femmes ayant eu des accouchements ou après la ménopause.
Comment savoir si l’on a un prolapsus ?
Les symptômes peuvent varier selon l’organe concerné t la gravité de la situation. Voici les principaux signes à surveiller :
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Une sensation de pesanteur ou de pression dans le bas-ventre.
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La perception d’une boule au niveau du vagin, souvent visible ou palpable.
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Une gêne lors de la marche, qui peut rendre les activités quotidiennes inconfortables.
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Des troubles urinaires, comme une envie impérieuse d’uriner ou des difficultés à vider complètement la vessie.
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Une douleur rectale ou des problèmes de constipation.
Ces symptômes, bien que souvent progressifs, peuvent devenir invalidants si le prolapsus n’est pas pris en charge. Dans certains cas, le prolapsus peut également entraîner des douleurs lombaires ou une sensation d’inconfort pendant les rapports sexuels (dyspareunie). Ces signes doivent aussi alerter et inciter à consulter un spécialiste.
Selon une étude publiée dans le Canadian Medical Association Journal, entre 41 % et 50 % des femmes adultes présentent un prolapsus des organes pelviens. Parmi elles, 3 % à 6 % rapportent des symptômes tels qu’une lourdeur pelvienne ou un renflement vaginal.
Les formes de prolapsus et leurs symptômes
Cystocèle : descente de la vessie
La cystocèle survient lorsque la vessie descend dans la paroi avant du vagin. Elle se manifeste par une sensation de boule vaginale, accompagnée d’une pesanteur pelvienne. Les troubles urinaires, comme des fuites ou des envies fréquentes d’uriner, sont courants. Cette situation peut aussi provoquer une stagnation des urines, augmentant le risque d’infection.
Dans les formes avancées, certaines patientes peuvent ressentir une difficulté à déclencher la miction, obligeant à exercer une pression sur le bas-ventre pour uriner.
Rectocèle : glissement du rectum
Dans le cas d’un rectocèle, le rectum fait pression sur la paroi postérieure du vagin. Cela entraîne une sensation de pression rectale, des difficultés à aller à la selle, et parfois une nécessité de manipuler la région pour faciliter l’évacuation. Ce type de prolapsus peut fortement impacter la qualité de vie et gêner les activités quotidiennes.
Urétrocèle : chute de l’urètre
Moins fréquente, l’urétrocèle correspond au glissement de l’urètre à l’origine d’une gêne urinaire et parfois une douleur urétrale. Ce type de prolapsus peut être associé à une cystocèle, rendant les symptômes plus complexes. Les symptômes peuvent être confondus avec une infection urinaire.
Des sensations de brûlure à la miction peuvent également être ressenties, souvent confondues avec des infections urinaires.
Hystérocèle : prolapsus utérin
L’hystérocèle concerne l’utérus qui descend dans le vagin, voire à l’extérieur dans les cas avancés. Cela peut provoquer une pression pelvienne importante, une gêne lors des rapports sexuels et des irritations des muqueuses exposées.
Une sensation de traction dans le bas du dos peut accompagner cette affection, en raison de la modification des appuis pelviens.
Comment diagnostiquer une descente d’organe ?
Si vous suspectez un prolapsus, il est essentiel de consulter un professionnel de santé. Le diagnostic repose sur :
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Un examen clinique : le médecin évalue la position des organes pelviens et vérifie la gravité du prolapsus.
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Des examens complémentaires : une échographie ou une IRM peut être réalisée pour confirmer le diagnostic et visualiser les organes impliqués.
Ces évaluations permettent de classifier le prolapsus en différents stades pour adapter le traitement.
Des troubles concomitants, tels que des symptômes urinaires (présents chez 49 % à 87 % des patientes) et des difficultés à la défécation (24 % à 67 %), peuvent accompagner le prolapsus. Ces complications nécessitent une évaluation approfondie pour une prise en charge adaptée.
Qu’est-ce qui provoque un prolapsus ?
Il existe plusieurs types de prolapsus, chacun avec ses spécificités. Toutefois, la principale cause reste un affaiblissement du plancher pelvien, souvent lié à des efforts physiques intenses et répétitifs, des grossesses ou le vieillissement. D’autres facteurs, comme des anomalies congénitales du tissu conjonctif ou certaines maladies neurologiques, peuvent également favoriser cette pathologie, bien que ces cas soient plus rares.
Plusieurs facteurs peuvent affaiblir le plancher pelvien et provoquer un prolapsus :
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Les accouchements : un traumatisme pelvien lors d’un accouchement difficile ou multiples grossesses est un facteur majeur.
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Le vieillissement : la perte d’élasticité des tissus avec l’âge augmente les risques.
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La pression abdominale : une toux chronique, la constipation ou le port de charges lourdes sollicitent le plancher pelvien de manière excessive.
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Les antécédents chirurgicaux : certaines interventions gynécologiques peuvent modifier l’équilibre pelvien.
Comment soigner un prolapsus : réadaptation du plancher pelvien, pessaire ou chirurgie ?
Heureusement, plusieurs options existent pour soulager et traiter un prolapsus, en fonction de son stade et de son impact sur la vie quotidienne.
Approches non chirurgicales
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Modifications hygiéno-diététiques : la perte de poids et le traitement des troubles digestifs (comme la constipation) sont essentiels.
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Rééducation périnéale : ces exercices, dits de Kegel, permettent de renforcer les muscles du plancher pelvien et de réduire les symptômes. Ils sont souvent efficaces pour les prolapsus légers.
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Pessaire vaginal : cet appareil médical, inséré dans le vagin, soutient les organes pelviens et soulage les symptômes.
Traitements chirurgicaux
Lorsque le prolapsus est sévère, une chirurgie peut être nécessaire. Les techniques incluent :
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La colposuspension (moins utilisée) : cette intervention vise à repositionner la vessie et l’urètre pour corriger une cystocèle ou une incontinence urinaire associée. Elle consiste à suspendre la vessie en la fixant aux ligaments situés derrière l’os du pubis à l’aide de sutures. Cette technique améliore le soutien du plancher pelvien et réduit les fuites urinaires d’effort.
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La promontofixation : chirurgie souvent réalisée par cœlioscopie pour traiter les prolapsus avancés. Une bandelette en tissu synthétique ou biologique est fixée entre le vagin et le promontoire sacré (une partie de la colonne vertébrale) afin de soutenir les organes pelviens et de restaurer leur position normale. Cette technique est particulièrement efficace pour les descentes utérines et les prolapsus multi-organes.
La décision d’opérer dépendra de l’âge, de l’état général et des attentes du patient. Un deuxième avis est tout à fait indiqué, car il permet d’apporter un éclairage supplémentaire sur les interventions chirurgicales possibles et leurs modalités.
Conseils pour prévenir une récidive
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Maintenir un poids sain pour limiter la pression abdominale.
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Éviter de porter des charges lourdes.
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Pratiquer régulièrement des exercices de renforcement du plancher pelvien.
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Traiter la constipation chronique.
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Mieux gérer les efforts de poussée lors de la toux.
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Limiter la sédentarité.
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Favoriser l’activité physique.
Avec une prise en charge adaptée et un suivi médical régulier, le prolapsus peut être géré efficacement. Si vous ressentez des symptômes évoquant une descente d’organe, n’hésitez pas à consulter votre médecin pour trouver ensemble la meilleure solution.
Sources :
- Canadian Medical Association Journal
Prolapsus des organes pelviens - Cochrane Library
Prise en charge chirurgicale du prolapsus des organes pelviens chez la femme - Haute Autorité de Santé
Prolapsus génital de la femme — Des solutions pour le traiter - Dr Davody, chirurgien urologue
Symptômes d’alerte de la descente d’organes chez la femme - EM Consulte
Prolapsus de la femme jeune : étude des facteurs de risque
Publication le 12/09/2025 par Lénaig Le Guen
Relu par Gaëtan Pannetier
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Par Lénaig Le Guen le 11/09/2025
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