Peut-on récupérer totalement après une chirurgie orthopédique ?

Lors d’une chirurgie orthopédique, la question de la récupération postopératoire est essentielle dans l’esprit des patients, mais aussi des soignants. Or, il est impossible de prédire comment un patient va récupérer après une intervention chirurgicale, car la récupération dépend de nombreux facteurs. L’objectif est bien sûr une récupération maximale, et grâce à certaines mesures, il est possible d’augmenter ses chances de bien récupérer. On fait le point.

De quoi dépend la récupération après une chirurgie orthopédique ?

La récupération après une chirurgie orthopédique est liée à de nombreux facteurs. Certains dépendent du patient et de son profil. Parmi les facteurs de récupération, on peut citer :

• L’âge : un patient jeune récupère mieux qu’un patient âgé.
• Les antécédents chirurgicaux : la multiplication des interventions peut nuire à une bonne récupération.
• Les comorbidités : un patient présentant plusieurs pathologies risque d’avoir une moins bonne récupération qu’un patient en bonne santé, ou n’ayant qu’une seule maladie.
• Le tabagisme : le fait de fumer augmente les risques de complications postopératoires 
• La sensibilité à la douleur : la perception de la douleur est propre à chacun ; un patient très sensible à la douleur peut avoir une moins bonne récupération.
• L’état psychologique : le stress, l’anxiété, la dépression… sont des états qui peuvent altérer les bénéfices d’une intervention chirurgicale.
• L’adhésion  : la récupération est interdépendante de l’attitude du patient face à sa maladie. Un patient récupère d’autant mieux s’il est bien informé, acteur de son parcours de soins, s’il suit les séances de rééducation et observe à la lettre son traitement.

Il existe également des facteurs extérieurs aux patients. Ils sont alors liés :

• A la nature de l’intervention chirurgicale : certaines techniques induisent de plus ou moins bons résultats.
• Au problème médical rencontré : certaines pathologies répondent plus ou moins bien au traitement chirurgical.
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Comprendre les bénéfices, les risques et les complications post opératoires

L’information en amont d’une intervention chirurgicale est un élément clé de la récupération post-opératoire. En effet, cette information permet au patient de garder une forme de contrôle sur son parcours de soins, et de mieux appréhender sa vie après l’opération.

Ainsi, le patient peut faire partie de la décision médicale quand il existe plusieurs techniques possibles pour traiter un problème orthopédique. Il est alors invité à évaluer les bénéfices et les risques de chacune de ces techniques, en fonction de ses attentes personnelles. Par exemple, une personne atteinte d’arthrose peut préférer avoir une prothèse pour supprimer ses douleurs, tout en sachant qu’elle perdra en mobilité, tandis qu’une autre souhaitera repousser cette opération car elle n’est pas prête à réduire sa mobilité.

Bien appréhender l'après chirurgie est essentiel. Voici une liste de questions qu’il est possible de poser à son chirurgien orthopédique afin d’avoir une information éclairée sur les suites opératoires. A noter qu’il ne faut jamais rester avec des questions en suspens, car celles-ci seront alors source d’anxiété, et donc d’une moins bonne récupération.

• Est-ce que je vais avoir mal ?
• Est-ce que je vais perdre en autonomie ?
• Quelles sont les complications potentielles ?
• L’opération va-t-elle avoir un impact sur ma vie quotidienne sur le long terme ?
• Que puis-je faire chez moi pour favoriser la récupération (marche, immobilité, perte de poids…) ?
• Quels gestes dois-je éviter au quotidien ?
• Y-a-t-il des médicaments pour favoriser la récupération ?
• En quoi consiste ma rééducation ?
• Quand est-ce que je pourrai reprendre le travail et le sport ?
• Quelles sont les options possibles si les résultats attendus ne sont pas obtenus ?

La Raac : récupération améliorée après chirurgie

La récupération améliorée après chirurgie (RAAC) est un ensemble de mesures (avant, pendant et après une intervention chirurgicale) qui ont pour objectif de minimiser le traumatisme subi par le patient et d’accélérer sa récupération à la fois sur le plan général et sur la fonction du membre opéré. La RAAC s’est développée depuis les années 90. Désormais, de nombreux établissements de santé proposent des programmes de RAAC.

En pratique, la RAAC s’articule autour de trois phases :

• Préparer l’intervention : Il s’agit de « conditionner » le patient à l’intervention en optimisant au maximum sa santé physiologique. Cette phase est orchestrée par l’anesthésiste. Elle consiste à informer et rassurer le patient sur la gestion de la douleur qui sera mise en place
• Optimiser l’hospitalisation : Lors de cette phase, il s’agit de faire en sorte que les conditions d’hospitalisation (en ambulatoire ou pas) soient les meilleures possibles. Cela passe par une standardisation des procédures chirurgicales (techniques mini-invasives ) et anesthésiques (par exemple, l’anesthésiste va choisir  les produits qui permettront de réduire les douleurs postopératoires tout en limitant les substances induisant une somnolence afin de permettre une meilleure récupération).
• Le suivi post-opératoire : lors de cette troisième phase, une attention particulière est portée à la limitation de la douleur et à la récupération fonctionnelle (lever précoce, marche, réassurance via la rééducation…). Le but recherché est d’induire un réflexe positif chez le patient qui pourrait se résumer ainsi : « je viens de me faire opérer, j’étais parfaitement au courant de ce qu’on allait me faire, j’étais préparé, je récupère bien, donc j’adhère et je reprends vite mes habitudes ».
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Quelles précautions prendre après une opération ?

Les précautions à prendre sont intrinsèquement liées à la nature de l’intervention chirurgicale et à la maladie traitée. Ces précautions doivent  faire l’objet d’une discussion approfondie entre le médecin et le patient en amont de l’opération. Il est souvent nécessaire d’observer une période de repos ; toutefois, il est important de reprendre, dès que possible, une activité afin de favoriser la récupération fonctionnelle et psychologique.

Que faire si la récupération n’est pas totale ?

Après une opération, si le patient a perdu en mobilité, en qualité de vie, en autonomie, ou s’il ressent toujours des douleurs, plusieurs choix s’offrent à lui.

• Opérer une seconde fois
• Renforcer la rééducation et l’activité physique
• Contrôler la douleur via des médicaments antalgiques ou par des Médecines Complémentaires

Ces choix doivent être évalués au cas par cas car ils ne sont pas accessibles à tous les patients.

Dans tous les cas, il ne faut jamais hésiter à interroger son chirurgien orthopédique sur les options possibles, surtout en cas de douleurs. Le médecin pourra éventuellement orienter vers un algologue, le médecin spécialiste de la douleur, ou vers d’autres structures pour la rééducation.

Sources :

• Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique
  http://www.sofcot.fr/
• Revue Médicale Suisse
  https://www.revmed.ch/RMS/2016/RMS-N-535/Chirurgies-lourdes-tout-faire-pour-aider-l-opere-a-mieux-recuperer
• Haute Autorité de Santé (HAS)
  https://www.has-sante.fr/jcms/c_1763416/fr/programmes-de-recuperation-amelioree-apres-chirurgie-raac
• CHU de Reims, la RAAC
  https://www.chu-reims.fr/offre-de-soins/prises-en-charge/service/orthopedie-traumatologie/la-recuperation-amelioree-apres-chirurgie-raac-ou-rrac