IRM pelvienne, un examen important dans le diagnostic de l'endométriose
De fortes douleurs invalidantes sont ressenties notamment pendant la période des règles ou lors des rapports sexuels et le médecin ou des recherches à ce sujet évoquent le terme d'endométriose. Mais comment faire pour confirmer ce diagnostic? Cela peut parfois être long mais s'adresser à un professionnel compétent, qui orientera vers les bons examens, pour aider grandement dans cette investigation.
Qu'est ce que l'endométriose ?
L'endométriose est caractérisée par la présence de cellules similaires à celles de l'endomètre (tissu qui tapisse l'utérus) en dehors de la cavité utérine. La croissance et la dégénérescence de l'endomètre, au cours du cycle menstruel, sont régulées par les hormones ovariennes. Également soumises à cette régulation, les cellules endométriales situées en dehors de l'utérus, vont proliférer, mais, sans dégradation, peuvent entraîner des lésions ou kystes sur les organes sur lesquels elles sont situées (généralement au niveau de l'appareil reproducteur). La profondeur des lésions et la présence ou non de kystes va permettre de déterminer le type d'endométriose dont souffre la patiente : superficielle, profonde ou ovarienne.
Comment poser le diagnostic d'endométriose ?
L'endométriose est souvent longue à être diagnostiquée (environ 7 à 10 ans en France). Ce retard provient du panel large et patiente-dépendant des symptômes rencontrés et également du manque de connaissance de cette maladie. Face à des douleurs pelviennes récurrentes il est important de se tourner vers un spécialiste de confiance pour mener les bonnes investigations.
Le diagnostic initial repose sur l'interrogatoire de la patiente par le médecin généraliste ou son gynécologue. Les questions doivent être orientées sur la description des douleurs, l'intensité, le rythme et la localisation de celles-ci mais également autour des potentiels autres troubles ressentis (douleurs pendants les rapports sexuels, douleurs urinaires, troubles digestifs..).
En complément, après accord de la patiente, un examen clinique gynécologique permettra souvent d'affiner le diagnostic et de prescrire le bon examen d'imagerie.
Actuellement la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande l'échographie pelvienne en première intention, l'IRM pelvienne en deuxième intention et la laparoscopie ou cœlioscopie en dernier recours.
L'échographie pelvienne est un examen radiologique qui permet de visualiser les structures internes et notamment les kystes ovariens (également appelés endométriomes). Les autres lésions d'endométriose peuvent parfois ne pas être visibles via cet examen et un IRM du pelvis est souvent prescrit en complément.
Comment se passe une IRM du pelvis ?
L'acronyme IRM désigne en réalité "Imagerie par Résonance Magnétique". Il s'agit d'une technique d'imagerie, sans rayon X, qui permet de visualiser les tissus mous des organes internes en 2D ou en 3D. L'IRM pelvienne permet notamment de visualiser les structures du pelvis : utérus, ovaires, rectum et vessie et de repérer les lésions d'endométriose profonde, les kystes et les nodules. Il est possible que les lésions superficielles ne soient pas visualisées lors de cet examen, mais cela ne signifie pas que la patiente n'est pas atteinte d'endométriose. L'IRM sera complémentaire à l'analyse clinique et à l'échographie pelvienne.
Les recommandations pour une bonne visualisation sont :
- un jeûne de 3 à 6h avant le début de l'IRM
- une préparation digestive avec des lavements la veille ou quelques heures avant l'examen (non systématique)
- une vessie moyennement pleine avec une dernière vidange 2 heures avant
l'utilisation d'un médicament antipéristaltique permettant de limiter un artefact lié aux mouvements intestinaux - parfois, l'utilisation d'un gel d'opacification par voie vaginale et/ou rectale. La seringue contenant le gel pourra être insérer par la patiente afin de la rassurer et de préserver son intimité. Cette technique appelée "balisage" a pour but d'augmenter le contraste de l'IRM et donc d'obtenir une meilleure lecture.
L'examen peut être réalisé à n'importe quel moment du cycle menstruel.
C'est un examen normalement non douloureux mais qui peut être angoissant et qui est très bruyant. L’IRM se présente comme une table d’examen qui coulisse dans un tunnel et sur laquelle la patiente sera allongée sur le dos. Un casque pour écouter de la musique sera généralement proposé afin de la détendre. Les vêtements peuvent être gardés tant qu'ils ne comportent pas de métal (attention aux boutons de jean et fermeture éclair par exemple) mais le plus souvent une blouse est prêtée. L'examen dure environ 20 minutes. Les résultats seront décrits et expliqués juste après l'examen par le radiologue. Il ne faut pas hésiter pas à poser des questions ou à demander des explications plus simples. Une bonne compréhension est importante.
Il est recommandé de consulter un centre ou un radiologue spécialisé dans le diagnostic de l'endométriose car ce sont des lésions spécifiques et cela permettra d'obtenir des informations factuelles et d'éviter une errance médicale.
L'endométriose est une maladie complexe et souvent invalidante. Son diagnostic n'est pas toujours simple mais l'IRM pelvienne joue un rôle essentiel dans ce parcours. Il est complémentaire de l'examen clinique et de l'échographie et permet de visualiser plus précisément la profondeur et la localisation des lésions. Un traitement adapté à vos résultats pourra alors être proposé. Le choix du spécialiste qui accompagne la patiente est important et si celle-ci ne sent pas pas suffisamment écouté ou qu'elle souhaite davantage d'informations il ne faut pas hésiter à demander un deuxième avis. Il ne faut pas oublier que les douleurs chroniques qui altèrent la vie au moment des règles, ne sont pas normales.
Sources :
- EndoFrance - Le diagnostic de l'endométriose https://www.endofrance.org/la-maladie-endometriose/diagnostic-endometriose/
- AP-HP - L'imagerie dans le diagnostic de l'endométriose https://www.aphp.fr/patient-public/endometriose/recommandations-endometriose/limagerie-dans-le-diagnostic-de
Publication le 19/12/2023 par Maellie Vezien relu par Delfany Mardhel
- Tous les articles
- Assurances
- Cancer
- Cardiovasculaire
- Dermatologie
- Deuxième Avis
- Endométriose
- Gastro-entérologie
- Gynécologie, urologie
- Infertilité
- Les coulisses de deuxiemeavis.fr
- Maladie rare, maladie orpheline
- Ménopause
- Neurologie
- Orientation, information, accompagnement
- ORL
- Orthopédie
- Podcast
- SOPK
- Spécialistes
- Stress post traumatique
- Télémédecine et dossier médical
- Témoignages
- Traitements et examens
- Troubles du sommeil
- Webinaires
Découvrez nos webinaires
L’endométriose pariétale : symptômes et traitement
Forme particulière d’endométriose, l’endométriose pariétale se caractérise par la localisation des lésions endométriosiques sur la paroi abdominale. Votre médecin a évoqué ce diagnostic ? Vous avez...
Par Dorothée Berthon le 12/04/2024
L'endométriose ovarienne : définition et solutions thérapeutiques
L'Organisation Mondiale de la Santé estime qu'en 2023, 10% des femmes en âge de procréer sont atteintes d'endométriose. En France, cela représenterait entre 1,5 et 2,5 millions de personnes. Notre...
Par Pascaline Olivier le 02/04/2024
Ostéopathie et endométriose
Qu’est-ce que l’endométriose ? L’endométriose est une pathologie chronique et inflammatoire caractérisée par la présence anormale de tissu utérin en dehors de la cavité utérine (endométriose) ou...
Par Carla Baylé corrigé et validé par le Professeur Arnaud Fauconnier le 15/03/2024
- Tous les articles
- Assurances
- Cancer
- Cardiovasculaire
- Dermatologie
- Deuxième Avis
- Endométriose
- Gastro-entérologie
- Gynécologie, urologie
- Infertilité
- Les coulisses de deuxiemeavis.fr
- Maladie rare, maladie orpheline
- Ménopause
- Neurologie
- Orientation, information, accompagnement
- ORL
- Orthopédie
- Podcast
- SOPK
- Spécialistes
- Stress post traumatique
- Télémédecine et dossier médical
- Témoignages
- Traitements et examens
- Troubles du sommeil
- Webinaires