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Ménopause

Mieux comprendre la ménopause en 4 questions

La ménopause est un phénomène naturel dans la vie d’une femme, souvent marquée par des manifestations qui peuvent affecter le quotidien. Cette période de transition favorise aussi la survenue de maladies potentiellement graves chez certaines femmes. Alors, qu’est-ce que la ménopause exactement ? Quels sont ses symptômes, ses risques, ses traitements ? Nos réponses à vos questions dans cet article.

 

Qu’est-ce que la ménopause ?

 

À la naissance, chaque bébé fille dispose d’un nombre limité de follicules ovariens, responsables de la production des ovules. Lorsque ce stock s’épuise, les ovaires cessent de fonctionner et ne fabriquent plus d’hormones sexuelles féminines (progestérone et œstrogène). Cela entraîne la fin des menstruations, de l'ovulation et donc de la capacité à concevoir un enfant naturellement. Cette étape normale du vieillissement biologique survient en général entre 45 et 55 ans, aux alentours de 50 ans dans la plupart des cas.

On distingue 3 phases de la ménopause :

  • La périménopause : c’est la période qui précède la disparition des règles. Les ovaires produisent moins d’œstrogènes et de progestérone, les cycles menstruels raccourcissent, puis s’allongent et deviennent irréguliers. Cette période peut commencer 2 à 4 ans avant la ménopause.
  • La ménopause : elle correspond à l’arrêt effectif des règles. Elle est considérée comme « installée » lorsque les saignements sont absents depuis un an. Notez que tant que la ménopause n’est pas confirmée, la prise d’un contraceptif doit être poursuivie (en l'absence de désir de grossesse).
  • La postménopause : c’est la période qui suit la ménopause et dure jusqu’à la fin de la vie.

Dans certains cas, la ménopause arrive avant 40 ans : on parle alors d’insuffisance ovarienne prématurée (IOP). Celle-ci peut être idiopathique (ou spontanée) ou provoquée par un traitement ou une intervention médicale, comme l’ablation chirurgicale des ovaires, une chimiothérapie ou une radiothérapie, par exemple.

Parfois, on observe une résurgence folliculaire : l’ovaire se remet en fonction après le début de la ménopause, pendant de courtes périodes.

 

Comment savoir si on est ménopausée ?

 

Aucun examen n’est en règle générale nécessaire pour établir un diagnostic de ménopause. Ce dernier repose sur l’absence de règles depuis 12 mois chez une femme d’environ 50 ans.

Cependant, la périménopause et la ménopause confirmée peuvent s’accompagner de différents troubles spécifiques, dont l’association est appelée « syndrome climatérique ».

 

Les bouffées de chaleur ou bouffées vasomotrices (BVM)

Présentes chez sept femmes sur dix, elles se traduisent par la survenue, au cours de la journée ou de la nuit, d’une brusque sensation de chaleur dans tout le corps et particulièrement dans le cou et la face. Elles s’accompagnent de rougeurs et de sueurs.

 

Les sueurs nocturnes 

Elles peuvent être isolées et survenir sans bouffées vasomotrices. Elles s’accompagnent d’une sensation de chaleur et ont tendance à réveiller la femme.

 

Les troubles génito-urinaires

Le principal signe est une sécheresse vulvo-vaginale qui s’installe progressivement et occasionne des douleurs lors des rapports sexuels. La femme peut également souffrir d’infections urinaires plus fréquentes, de fuites urinaires ou ressentir des besoins urgents d’uriner.

 

Les douleurs articulaires

Fréquentes, elles peuvent concerner toutes les articulations. Elles sont souvent fluctuantes dans le temps et plus intenses le matin ou après un temps d’immobilisation (en position assise par exemple). Une amélioration est observée avec la pratique d’une activité physique.

 

Les troubles moins spécifiques

On constate souvent une baisse de la libido et une sécheresse de la peau. Les réveils nocturnes causés par les bouffées de chaleur peuvent également engendrer des troubles du sommeil, une perte d’attention, une tendance dépressive, des pertes de mémoire, des troubles de l’humeur, une irritabilité et une asthénie (sensation de fatigue intense, de faiblesse et de manque d’énergie). Enfin, on observe fréquemment une prise de poids, surtout au niveau abdominal.

Tous ces troubles ne touchent pas toutes les femmes, et l’intensité et la durée de leur manifestation varient :

  • 80 % des femmes présentent au moins un autre symptôme que l’arrêt des règles ;
  • 20 à 25 % d’entre elles se plaignent de troubles affectant leur qualité de vie à un moment ou à un autre de leur ménopause.

 

Quels sont les risques sur la santé à long terme ?

 

Les œstrogènes n’ont pas qu’un rôle sexuel. Leur déficit peut entraîner l’apparition de véritables maladies et donc, avoir des conséquences à long terme.

 

L’ostéoporose post-ménopausique

Une femme sur quatre est touchée par cette maladie du squelette qui se caractérise par une diminution de la résistance osseuse. En effet, faute d’œstrogènes, la perte de tissu osseux s’accélère, favorisant la survenue de fractures vertébrales, du poignet ou, plus tard, de l’extrémité supérieure du fémur. 

Votre médecin peut vous prescrire un examen d’ostéodensitométrie afin d’évaluer facilement et de manière non invasive, votre densité minérale osseuse (DMO), et votre degré de risque. Celui-ci est plus important si :

  • votre DMO est déjà diminuée avant la ménopause ;
  • vous présentez des facteurs de risques de fracture (vous avez auparavant subi une fracture, un de vos parents s’est fracturé la hanche, vous êtes maigre).

Une insuffisance ovarienne prématurée, ainsi qu'une période d'arrêt de règles de plus de 6 mois au cours de la vie génitale, constituent aussi des risques d’ostéoporose.

 

Les maladies cardio-vasculaires

Avant la ménopause, le risque d’infarctus est plus bas pour une femme que pour un homme. Cet avantage disparaît avec la chute des œstrogènes et la fin de leur rôle protecteur sur les artères. La ménopause s’accompagne ainsi de différentes perturbations métaboliques telles que :

  • l’augmentation du mauvais cholestérol (LDL) ;
  • l’augmentation des triglycérides ;
  • l’augmentation de la résistance à l’insuline ;
  • une hypercoagulabilité.

On observe également des altérations directes de la paroi vasculaire pouvant entraîner une augmentation de la pression artérielle.

Tous ces dérèglements favorisent l’athérosclérose (un durcissement et un rétrécissement des artères) et augmentent donc le risque d’infarctus du myocarde et d'accident vasculaire cérébral.

 

L’altération des fonctions cognitives

La carence en œstrogènes pourrait être à l’origine d’une dégradation des fonctions cognitives après la ménopause. Elle aurait ainsi un impact sur les capacités de mémorisation, les performances verbales et le raisonnement abstrait, et jouerait un rôle dans la survenue de la maladie d’Alzheimer.

Une ménopause précoce majore le risque de déclin cognitif et de démence. Selon des études épidémiologiques d’observation, un traitement par œstrogènes semblerait annuler ce risque supplémentaire. D’autres recherches du genre suggèrent qu’une thérapie hormonale administrée rapidement après le début de la ménopause diminuerait le risque de développer la maladie d’Alzheimer, mais aucune étude ne peut, à ce jour, le confirmer.

 

Comment traite-t-on la ménopause ?

 

Durant la périménopause et la ménopause, il est important de gérer efficacement les symptômes pour maintenir une bonne qualité de vie. Les effets de la ménopause sur le corps peuvent être réduits ou soulagés de différentes façons.

Un régime alimentaire équilibré et une activité physique régulière peuvent vous aider à minimiser la prise de poids et renforcer la santé de vos os. Un apport suffisant en calcium et une supplémentation en vitamine D peuvent permettre de prévenir l’ostéoporose. Veillez aussi à arrêter le tabac et à limiter l’alcool.

Des lubrifiants et des hydratants vaginaux peuvent apaiser la sécheresse vaginale. Des ovules d’œstrogènes, pris par voie vaginale, contribuent également à diminuer ce symptôme de la ménopause, ainsi que les autres perturbations uro-génitales (infections urinaires fréquentes, besoins urgents d’uriner). En outre, un traitement œstrogénique local et une gymnastique pelvienne permettent de lutter contre les incontinences urinaires.

Certaines préparations phytothérapeutiques aident à soulager les bouffées de chaleur, mais selon la Haute Autorité de Santé, les phytoœstrogènes qu’elles contiennent ne sont pas bien évalués. Les bénéfices de la bêta-alanine (seule molécule ayant reçu une autorisation de mise sur le marché) étant limités, d’autres médicaments peuvent vous être prescrits par votre médecin, comme la clonidine, la gabapentine et certains antidépresseurs. Bien que non spécifiques aux BVM, ceux-ci ont pourtant démontré une meilleure efficacité dans la réduction de la fréquence des bouffées de chaleur.

Enfin, le traitement hormonal de la ménopause (THM) consiste à administrer des œstrogènes et de la progestérone par voie orale et/ou percutanée, pour pallier le déficit hormonal dû à la ménopause. Le THM n’étant pas anodin pour la santé, la balance bénéfices/risques est à étudier avec votre médecin avant son éventuelle mise en œuvre. Elle sera à réévaluer chaque année pendant toute la durée de traitement, en raison d’un risque accru de cancer du sein (lorsque le traitement est pris de manière prolongée). 

 

Mieux comprendre la ménopause et ses symptômes peut vous aider à aborder cette période de transition avec plus de sérénité. Si vous vous posez encore des questions ou si vous avez besoin de plus d'informations, n’hésitez pas à solliciter un deuxième avis auprès d’un spécialiste.

 

Sources :

Publication le 23/01/2024 par Dorothée Berthon relu par Delfany Mardhel

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