
Ménopause
Est-ce que les règles peuvent revenir après une ménopause précoce ?Par Maellie Vezien le 16/05/2025
Revue par le Pr Philippe Touraine, Endocrinologue
Mise à jour le 11/03/2022
La ménopause est la période génitale de la femme caractérisée par l’arrêt de l’ovulation et des cycles menstruels. Elle est considérée comme prématurée lorsqu’elle survient avant l’âge de 40 ans; on peut ainsi l’appeler insuffisance ovarienne prématurée (IOP) ce d’autant que, contrairement à la ménopause qui est un processus définitif, l’IOP ne l’est pas nécessairement. Associée à l’arrêt de l’ovulation, on observe une diminution de production des hormones par les ovaires. La ménopause précoce touche en moyenne 1 femme sur 10 000 avant 20 ans, 1 femme sur 1000 avant 30 ans ainsi que 1 femme sur 100 avant 40 ans. Son origine peut être due à l’épuisement prématuré du stock de follicules ovariens ou à un défaut de maturation de ces derniers voire une anomalie de leur formation.
Il existe différentes causes à la survenue d’une IOP mais il faut garder en tête que dans 80% des cas d’origine non-génétique, celle-ci reste inconnue. On retrouve :
Très souvent, la survenue précoce de la ménopause signe une infertilité chez les patientes, même si 3-5% d'entre elles conservent la capacité à tomber enceinte, surtout si l’insuffisance ovarienne fluctue dans le temps, ce qui justifie une approche très personnalisée et précautionneuse de la patiente avec IOP.
Les causes de la ménopause précoce sont très variées, il est important d’établir un diagnostic étiologique clair et précis. Ainsi, il sera plus simple d’évaluer l’état de la fertilité de la patiente, afin de proposer les meilleures solutions pour pallier au déficit hormonal.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Les spécialistes de la maladie sont les gynécologues ainsi que les endocrinologues.
La ménopause précoce est très rarement asymptomatique, dans ce cas-là, on la remarque, car la patiente ne peut pas tomber enceinte, mais elle se manifeste le plus souvent comme une ménopause classique avec des symptômes tels que des bouffées de chaleur, des troubles de l’humeur, une sécheresse vaginale, et de sueurs nocturnes. Parfois les menstruations persistent, mais le plus souvent elles deviennent irrégulières jusqu’à s’arrêter complètement. On parlera alors d’aménorrhée secondaire ; chez la fille très jeune de moins de 20 ans, c’est parfois un tableau d’aménorrhée primaire avec une absence de développement pubertaire (développement des seins chez la fille) qui révèlera l’IOP. A cela s’ajoutent de potentiels symptômes en fonction de la cause étiologique de la ménopause précoce (le diabète, la maladie d’Addison, le syndrome de Turner…).
Tout comme la ménopause habituelle, l’ostéoporose est une évolution probable de la ménopause précoce, tout comme certains problèmes cardio-vasculaires, qui peuvent être engendrés par la chute du taux d’oestrogènes.
Ce sont le contexte et les signes cliniques qui mettent le médecin sur la voie du diagnostic de ménopause précoce. Un bilan endocrinien et gynécologique complet permettra de poser le diagnostic. Le bilan repose sur l’analyse du taux de FSH associé à celui de l’estradiol. Le dosage de la progestérone n’apporte pas grand chose. Les mesures sont à répéter afin de dresser un tableau complet de l’état des hormones et de l’origine du déficit. Ainsi, un cycle irrégulier (et/ou absence totale de menstruations) accompagné d’un taux de FSH élevé (>25 UI/L) sur deux prélèvements à quelques semaines d’intervalles, signe une ménopause précoce. L’évaluation de la réserve ovarienne se fait par le dosage de l’hormone anti-mullerienne (AMH).
Il est fondamental de distinguer l’altération de la réserve ovarienne (AOR), très fréquente chez la femme à partir de 35 ans, à tort considérée comme une IOP, alors que même si le taux d’AMH est diminué, celui de la FSH n’est pas très augmenté comme dans l’IOP.
Face à un tableau d’IOP, l’analyse du caryotype est nécessaire et systématique. Enfin, une échographie pelvienne est souvent réalisée également, afin de préciser la taille, la surface ou le volume ovarien, de décrire l’existence de follicules éventuels et de mesurer aussi l’épaisseur de l’endomètre, témoin de la stimulation oestrogénique éventuelle.
Afin de traiter la ménopause précoce, on utilise des traitements hormonaux substitutifs à base d’oestrogènes et de progestérone. Chez la fille jeune, compte-tenu de fluctuations, même rares de la fonction ovarienne, on pourra être amenés à proposer une pilule contraceptive. Pour contrer les effets néfastes du manque d’oestrogènes sur la densité osseuse, il est recommandé de prendre de la vitamine D et parfois du calcium, ainsi que de réaliser de l’activité physique.
Gynécologue médical
Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph
Endocrinologue
Hôpital Pitié-Salpêtrière (APHP)
Ménopause
Est-ce que les règles peuvent revenir après une ménopause précoce ?Par Maellie Vezien le 16/05/2025