
Dermatologie
Biopsie de la peau : que se passe-t-il avant, pendant et après ?Par Marion Berthon le 20/10/2021
Revue par le Dr Christophe Cassinotto, Radiologue
Mise à jour le 18/06/2025
Le scanner (ou tomodensitométrie, TDM) thoraco-abdomino-pelvien, souvent abrégé en TDM TAP, est une technique d'imagerie médicale utilisant les rayons X pour obtenir des images détaillées des organes et structures du thorax, de l'abdomen et du pelvis. Il explore les structures de la base du cou jusqu’au bassin permettant alors une visualisation des os, des vaisseaux sanguins, des lymphatiques ou des nerfs et des organes comme les poumons, le médiastin (coeur, oesophage, trachée…) le foie, la rate, les reins, le pancréas, les intestins, ainsi que des structures pelviennes telles que la vessie, l’utérus et la prostate. Facile et rapide à réaliser, sa grande efficacité diagnostique en fait l’examen le plus couramment utilisé dans de nombreuses pathologies et notamment pour la recherche ou le suivi de tumeurs ou comme examen de débrouillage devant une altération de l’état général ou à la recherche de foyer infectieux profond.
La radiologie ou imagerie médicale est une spécialité extrêmement vaste, située au carrefour de nombreuses spécialités médicales ou chirurgicales. Les radiologues se doivent d’être de plus en plus spécialisés dans certains domaines de prédilection. Par exemple, un radiologue compétent ou expert en imagerie ostéo-articulaire ne pourra pas avoir le même niveau d’expertise qu’un radiologue spécialisé en imagerie abdominale ou oncologique, et vice versa. Ainsi, demander un deuxième avis pour un scanner abdomino-pelvien peut être une démarche importante dans plusieurs situations, que ce soit pour s’assurer de la nécessité de l’examen afin d’éviter une exposition inutile aux radiations ou pour vérifier si d’autres examens ne seraient pas plus adaptés en fonction du contexte et du patient. Un deuxième avis peut aussi s’avérer utile pour l’interprétation des résultats pour affirmer ou affiner un diagnostic dans des domaines qui peuvent relever de l’expertise d’un spécialiste.
Comment le scanner thoraco-abdomino-pelvien aidera-t-il à orienter un traitement ou à décider d’une prise en charge ?
Telle lésion ou pathologie m’a été diagnostiquée sur un scanner thoraco-abdomino-pelvien, pourrais-je avoir plus de détail sur ce que cela implique pour moi dans les suites ?
Peut-on exclure une pathologie grave (cancer, infection, inflammation, etc.) sur la base de ce scanner ?
Y a-t-il d’autres examens moins invasifs ou avec moins de risques d’exposition aux radiations qui pourraient être envisagés ?
Quelle est la valeur ajoutée d’un scanner par rapport à une échographie ou une IRM ?
Existe-t-il une préparation particulière à réaliser avant de passer le scanner comme le jeûne, la prise de médicaments, ou des restrictions alimentaires ?
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Le premier praticien pouvant être consulté dans le cadre d’un deuxième avis pour un scanner thoraco-abdomino-pelvien est d’abord le médecin radiologue : il pourra fournir son interprétation des clichés réalisés et orienter vers la prise en charge la plus adaptée ou le spécialiste correspondant. Ceux-ci peuvent regrouper aussi bien le médecin généraliste que les spécialistes d’organe comme le pneumologue, l’hématologue, le chirurgien viscéral, l’urologue, le gynécologue-obstétricien, le gastro-entérologue ou encore l’oncologue dans le cadre d’une suspicion, du diagnostic ou du suivi d’une pathologie cancéreuse.
Le scanner thoraco-abdomino-pelvien est indiqué dans de nombreuses situations dont :
Le bilan d’extension ou le suivi de cancers : c’est le meilleur examen pour rechercher des localisations secondaires (ou métastases) pulmonaires, hépatiques, ganglionnaires… Il est ainsi très utilisé en cancérologie, en particulier pour le bilan initial, le suivi après traitement, ou la recherche de récidive.
Une analyse des gros vaisseaux : aorte thoracique ou abdominale, artères pulmonaires…
Le diagnostic et le suivi de pathologies infectieuses ou inflammatoires touchant plusieurs étages (pneumopathies, abcès, tuberculose…) ainsi que la visualisation des ganglions pathologiques.
L’exploration de masses thoraco-abdomino-pelviennes, de troubles gastro-intestinaux ou de douleurs aiguës ou chroniques.
L’exploration d’une fièvre ou d’une altération de l’état général (fatigue, perte de poids) inexpliquées.
Si besoin, cet examen peut être complété par une échographie ou une IRM.
Le scanner abdomino-pelvien se déroule dans un département d’imagerie médicale (ou radiologie) qui peut être au sein d’un établissement de santé, comme un hôpital ou une clinique, ou dans un cabinet d’imagerie médicale.
Préparation
Le patient est pris en charge par un manipulateur en électro-radiologie qui procèdera à un bref interrogatoire à la recherche de contre-indications éventuelles à la réalisation de l’examen (grossesse, insuffisance rénale ou antécédents de réactions allergiques lors de la réalisation de précédents scanners avec injection d’iode,…). Un jeûne peut être recommandé selon les indications mais n’est pas nécessaire le plus souvent. Le patient doit retirer ses vêtements et mettre une blouse. Les objets métalliques (bretelles de soutien-gorge, boutons et fermetures éclairs, colliers, piercing,…) altèrent fortement la qualité de l’image et devront être retirés autant que possible avant l’examen. Un cathéter sera positionné, en général au niveau du pli du coude, si une injection de produit de contraste par voie intraveineuse est requise. Ce produit contient de l’iode qui permet une meilleure visualisation en augmentant le contraste naturel entre les tissus facilitant alors la différenciation entre des structures normales et pathologiques.
Pendant l'examen
Le patient s'allonge sur une table d’examen, bras relevés et doit rester immobile. Il devra ne pas respirer et tenir l’apnée pendant les quelques secondes de l’acquisition des images. Les images sont prises en coupes axiales (ou transversales) grâce à un scanner qui projette des rayons X en tournant rapidement autour du patient. Ces images sont ensuite reconstruites en 3D par ordinateur. L’examen est indolore et dure au total, entre le début de prise en charge et la fin de l’examen, entre 10 et 30 minutes selon le degré de validité du patient, les zones à explorer et l’injection de produit de contraste ou non.
A la fin de l’examen, les images sont analysées en détail par le médecin radiologue qui produit un compte-rendu numérique et informatisé qui tend maintenant dans de plus en plus de centres à remonter automatiquement dans le DMP (Dossier Médical Partagé du patient). En cas d’urgence vitale ou non attendue, le médecin radiologue informe dans les meilleurs délais le médecin demandeur de l’examen afin de ne pas retarder voire d’accélérer la prise en charge. En dehors de l’urgence, le patient pourra consulter son compte rendu soit dans son DMP soit lors de la consultation de suivi prévue avec le médecin ayant demandé l’examen afin de discuter des résultats et planifier la suite de la prise en charge, avant une orientation potentielle vers d’autres spécialistes.
Le scanner thoraco-abdomino-pelvien permet d’abord de poser un diagnostic précis car on y visualise clairement les organes du thorax, de l'abdomen et du pelvis d’autant plus s’il y a une injection de produit de contraste iodé. Il permet d’évaluer la taille et la forme des organes et ainsi de détecter des anomalies comme des masses, des nodules, des kystes ou des changements dans la structure des tissus (infection, inflammation…). Enfin, il est souvent l’examen de référence pour la surveillance des pathologies cancéreuses. Contrairement au scanner abdomino-pelvien, il permet un bilan d’extension global et non uniquement loco-régional. C’est un examen rapide, contrairement à l’IRM par exemple, complet et non invasif.
Le scanner thoraco-abdomino-pelvien, comme beaucoup d’examens d’imagerie, peut d’abord être vécu comme un moment d’inconfort, même s’il n’est pas douloureux. Ensuite, il expose d’abord aux rayons X donc soumet le patient à une irradiation : bien que les doses soient faibles et sécuritaires pour la plupart des gens, une exposition excessive et répétée aux rayons X peut augmenter le risque de cancer. C’est pourquoi cela reste un examen que l’on essaie d’éviter particulièrement chez les enfants, les jeunes adultes ou les femmes enceintes, sauf dans le cadre de l’urgence. L’injection de produit de contraste iodé peut provoquer des réactions allergiques avec des symptômes allant de simples démangeaisons, rougeurs ou nausées à des réactions plus graves comme des choc anaphylactiques dans de très rares cas. Enfin, le scanner thoraco-abdomino-pelvien peut avoir certaines contre-indications notamment l’insuffisance rénale et et peut nécessiter alors une surveillance particulière de la fonction des reins ainsi qu'une bonne hydratation complémentaire.
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Biopsie de la peau : que se passe-t-il avant, pendant et après ?Par Marion Berthon le 20/10/2021