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L’infertilité du couple : parlons-en ! Retour sur notre webinaire

L’infertilité d’un couple est communément définie par l'absence de grossesse après un an de rapports sexuels complets, réguliers (deux à trois fois par semaine) et sans contraception. L'infertilité peut aussi bien provenir de la femme que de l’homme ou des deux, mais aussi d’une cause inconnue.

 

Durant ce webinaire, deux médecins experts, Professeur Stéphane Droupy et Docteur Joëlle Belaisch-Allart ont répondu aux questions de Pauline d’Orgeval, Présidente et co-fondatrice de deuxiemeavis.fr.

Le Professeur Stéphane Droupy est chirurgien urologue, andrologue, cancérologue, professeur des université et chirurgien des hôpitaux au sein du département d'urologie-andrologie de Nîmes. Il est également spécialisé dans la prise en charge de l’infertilité masculine et de la chirurgie andrologique.

Le Docteur Joëlle Belaisch-Allart est Responsable du Pôle Femme Enfant et Chef du service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction au Centre Hospitalier des 4 Villes (Sèvres-Saint Cloud). Elle est également Professeur Associé du Collège de Médecine des Hôpitaux de Paris et Présidente du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF)

 

L’infertilité, un sujet tabou ?

 

Pr Droupy [3:12] : C’est un sujet délicat puisqu’il n’est pas abordé dans l’éducation sexuelle ou encore en famille. Au-delà du tabou, c’est souvent une expérience extrêmement douloureuse pour les couples de jeunes adultes qui n’ont pas forcément envie d’en parler. D’une part, parce qu’ils ne comprennent pas tout à fait ce qui leur arrive, et d’autre part, la médicalisation de leur vie reproductive n’est pas quelque chose d’évident. 

C’est un moment difficile qui peut même aboutir à la dislocation du couple. 

 

Comment définit-on l’infertilité d’un point de vue médical ? De combien de personnes parle-t-on en France et dans le monde ? Qui sont ces personnes ?

 

Dr Belaisch-Allart [5:31] : Selon la définition de l’OMS en 2009, on parle d’infertilité après 12 mois de rapports réguliers. Avant, on parlait de deux ans de rapports réguliers, mais certains patients et médecins ignorent que nous sommes passés à un an. De plus, il est conseillé, après 35 ans, de consulter dès six mois de rapports réguliers.
Les Américains et les recommandations anglaises, depuis 2013 pour le NICE (National Institute for Health and Care Excellence), faisaient état de ces six mois. En France, il a fallu attendre les recommandations du Collège qui sont sorties récemment et qui précisent que pour les femmes après 35 ans, il ne faut pas attendre 12 mois. 

Au niveau des proportions, il est très difficile de donner des chiffres. Il n’y a pas de données exactes pour savoir combien de cas il existe. 

Un enquête écossaise dit que l’infertilité sans cause augmente avec l’âge : après 40 ans, par exemple, c’est presque 50% au moins. 

Il n’y a que des vieilles études qui ont des données différentes donc il est très difficile de donner des chiffres exactes. 

 

Quels examens permettent de diagnostiquer une infertilité ? Quand faut-il les faire ?

 

Pr Droupy [8:16] : L’interrogatoire et l’examen clinique sont des moments extrêmement importants. 

Lors de l'examen clinique, le médecin vérifie que tout est en place, qu’il y a deux testicules, qu’il y a deux canaux déférents (canaux qui vont apporter les spermatozoïdes jusqu’à la prostate), que la prostate est normale, qu’il n’y a pas d’anomalie (varicocèle).
Ensuite, l’examen du sperme est déterminant. Le sperme va être recueilli au laboratoire par masturbation, avec une ordonnance. Cela va permettre de savoir si les spermatozoïdes sont en nombre et capables de faire un bébé ou non.
A partir de là, trois cas se dessinent : 

  • Le sperme est normal, selon les normes internationales de l’OMS
  • Les spermatozoïdes sont présents mais ne sont pas assez nombreux, ne sont pas très mobiles, ne sont pas tous normaux
  • Il n’y a pas du tout de spermatozoïdes

 

Dans le troisième cas, un autre examen est effectué pour vérifier que les conditions de réalisation étaient correctes. A partir de ces données-là, un bilan plus poussé sera effectué : une échographie, un bilan hormonal, un bilan génétique. Cela permettra d’avoir un diagnostic évident. 

 

Quelles sont les causes de l’infertilité féminine ? Quels sont les traitements actuels et à venir ?

 

Dr Belaisch-Allart [16:35] : Il existe deux sortes de causes :

  • les causes mécaniques : infertilité tubaire (trompes bouchées), infertilité cervicale (problème de glaire cervicale)
  • les causes endocriniennes : problème d’ovulation (ovaire, axe hypothalamo-hypophysaire)

Globalement, soit l’ovocyte n’est pas fabriqué par l’ovaire, soit il est fabriqué par l’ovaire mais la rencontre ovocyte-spermatozoïdes ne peut pas avoir lieu. C’est l’opposition endocrinienne et mécanique.

Les traitements sont prescrits en fonction de la cause de l’infertilité. Mais la cause est le plus souvent des deux côtés, donc il faut prendre en compte le couple

Pour les problèmes tubaires : il peut y avoir une chirurgie tubaire, mais elle est de moins en moins réalisée. Pour les causes endocriniennes, des médicaments vont être pris pour stimuler l’ovulation.

Le traitement doit être adapté à chaque cas :

  • S’il y a un problème d’ovulation, il faudra stimuler l’ovulation ;
  • Si c’est une infertilité sans cause, ou masculine légère, une stimulation et une insémination seront effectuées ;
  • S’il y a une infertilité masculine sévère et que l’insémination a échoué, il faut avoir recours à l’AMP (Assistance Médicale à la Procréation). 

Dans l’AMP, il y a la distinction entre FIV (Fécondation In Vitro) classique, où l’ovocyte et les spermatozoïdes se débrouillent seuls pour faire la fécondation, et la micro-injection, où un spermatozoïde est injecté dans le coeur de l’ovocyte. 

Tous les traitements ont un taux de succès qui varie en fonction de l’âge de la femme. Plus la femme vieillit, moins les traitements fonctionnent.

 

Quelles sont les causes de l’infertilité masculine ? Quels sont les traitements actuels et à venir ?

 

Pr Droupy [20:19] : L’intérêt de la prise en charge de l’homme est d’essayer d’identifier les causes modifiables afin d’obtenir une réversibilité du problème masculin. C’est le cas pour la varicocèle. La varicocèle est une dilatation des veines du testicule, souvent à gauche, qui va augmenter la chaleur locale et générer des anomalies au niveau des spermatozoïdes.

Il y a des causes obstructives rares, les kystes prostatiques qui vont boucher l’arrivée des canaux éjaculateurs. Ces deux cas sont guérissables grâce à des opérations.

Pour le cas des hommes ayant effectué une vasectomie, il existe aujourd’hui des opérations permettant de remettre en circuit le système qui aboutit à des spermatozoïdes dans l’éjaculat. 

Il y a aussi des hommes exposés pour des raisons professionnelles ou autres, à des toxiques, à de la chaleur. Pour cela, il est possible d’améliorer suffisamment pour permettre une grossesse naturelle, ou améliorer le spermogramme pour permettre un meilleur résultat en FIV. 

Pour les hommes qui n’ont pas du tout de spermatozoïdes, ce qu’on appelle l’azoospermie, il y a deux cas : 

  • l’homme a des spermatozoïdes mais ils ne peuvent pas sortir : dans ce cas, il y a possibilité de réparer la voie d’excrétion des spermatozoïdes;
  • les spermatozoïdes ne sont pas produits parce que le testicule ne sait pas faire pour différentes raisons : dans ce cas, les raisons peuvent être génétiques, et une opération, appelée biopsie testiculaire va être réalisée. Elle consiste à extraire des spermatozoïdes chirurgicalement de la pulpe testiculaire ou des canaux qui sortent des testicules. Ils vont être congelés ou utilisés frais pour pouvoir faire une grossesse.

 

Qu’est-ce que la paternité tardive et quelles questions soulève-t-elle ?

 

Pr Droupy [29:50] : La paternité tardive est le fait d’avoir un enfant après 45 ans pour un homme. Pourquoi 45 ans ? D’une part parce que certaines études se sont intéressées à la perception de la définition de la paternité tardive et que les répondants donnent généralement, dans la grande majorité, cet âge-là. D’autre part, parce qu’il y a une baisse de la fertilité naturelle : en moyenne, avant 45 ans il faut 10 mois pour faire un enfant, et après 45 ans il faut 20 mois. De plus, il faut savoir que plus les spermatozoïdes vieillissent, plus le nombre de mutations génétiques qu’ils transportent et transmettent sont importantes. 

 

Dr Belaisch-Allart [32:26] : Aujourd’hui, il n’est plus possible de faire une assistance médicale à la procréation après le 43ème anniversaire de la femme et le ou la conjointe doit avoir moins de 60 ans. 

De la même façon, l’autoconservation pour l’ovocyte a été limitée à 37 ans. Par contre, les ovocytes auto-conservés ou les embryons congelés peuvent être réutilisés jusqu’au 45ème anniversaire de la femme. 

 

Quel est le parcours idéal quand un patient a une suspicion d’infertilité ? A qui doit-il s’adresser ?

 

Dr Belaisch-allart [35:19] : Le plus important est de trouver un bon médecin spécialiste de la maladie. Malheureusement, il n’y en a pas partout, tout dépend du lieu d’habitation. Si le patient habite dans une métropole ou une grande ville, il y a toujours des centres d’assistance médicale à la procréation publics ou privés. 

Si le patient est loin, la première étape est de s’adresser à un médecin généraliste ou une sage-femme. 

Dans tous les cas, il ne faut pas perdre de temps et il faut essayer de s’adresser à un centre de médecine de la reproduction. 

 

Retrouvez l’intégralité du webinar en vidéo ici : 

Publication le 10/08/2022 par Hortense Fisset

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