Comment reconnaître les premiers signes de la ménopause ?

La ménopause est un phénomène naturel dans la vie d’une femme. Elle se caractérise par une chute hormonale et un arrêt de la période du cycle menstruel. Quelles sont les différentes étapes de ce processus ? Comment reconnaître les premiers signes de la ménopause ? 

La ménopause : un processus en 3 étapes

Pour bien comprendre ce qu’est la ménopause et les conséquences qu’elle peut avoir sur la vie des femmes, il est nécessaire de connaître le mécanisme du cycle ovarien.
Les follicules présents dans les ovaires contiennent les ovocytes. A chaque cycle, un follicule libère son ovocyte lors de l’ovulation. Les cellules du follicule restantes dans l’ovaire forment le corps jaune. Ce processus permet la régulation du cycle menstruel et la fertilité en sécrétant les œstrogènes (par les follicules en première partie de cycle) et la progestérone (par le corps jaune en deuxieme partie de cycle), les deux principales hormones sexuelles féminines. La réserve de follicules ovariens, constituée avant la naissance, est limitée et diminue tout au long de la vie des femmes. Lorsque le stock d’ovocytes s’amenuise, il n’y a donc plus d’ovulation, on parle d’anovulation. Les productions hormonales de progestérone puis d’œstrogènes baissent et s’arrêtent. 

• La préménopause est la conséquence de la baisse du taux de progestérone. Cette période peut durer entre 2 et 4 ans.
  
  
• La transition ménopausique est la phase qui précède les dernières règles. Elle se caractérise par des règles irrégulières et peut durer de 4 à 8 ans.
  
  
• La ménopause s’installe lorsque la production hormonale d’œstrogènes cesse. Le diagnostic de la ménopause repose sur la clinique après 12 mois d’aménorrhée (sans règles).
  

À quel âge commence la ménopause ?

Les femmes sont en général ménopausées entre 45 et 55 ans avec une moyenne autour de 50 ans. Lorsqu’elle apparaît avant 40 ans, on parle d’insuffisance ovarienne prématurée ou de ménopause précoce.
L’étude épidémiologique SWAN (Study of Human's Health Across the Nation), qui a débuté en 1994 sur plus de 3000 femmes, rapporte que les symptômes commencent jusqu’à 10 ans (parfois plus) avant la ménopause, soit à 40 ans en moyenne.

Les premiers symptômes de la ménopause 

La carence en œstrogènes liée à la ménopause contribue à l’apparition de symptômes qui peuvent altérer la qualité de vie des femmes. Certains signes apparaissent dès le début du processus physiologique.

Des règles irrégulières : 1er signe de la ménopause

Les cycles deviennent irréguliers environ 5 ans avant l’interruption définitive des règles. On distingue 3 phases :

• Phase dite « phase folliculaire courte »
  Le taux de progestérone est normal. Les cycles se raccourcissent.
  
  
• Seconde phase dite de « corps jaune inadéquat »
  Le taux de progestérone diminue. Les cycles sont longs, les ovulations tardives.
  
  
• Troisième phase : les réserves folliculaires sont épuisées, il n’y a plus d’ovulation.
  Les fluctuations imprévisibles du taux d’œstrogène aboutissent à des hémorragies de privation irrégulières et espacées ; elles peuvent être plus ou moins abondantes, durer plus ou moins longtemps. Certaines femmes n’auront plus de règles pendant plusieurs mois puis retrouveront un cycle régulier.
  

Bouffées de chaleur ou troubles vasomoteurs

Les bouffées de chaleur sont une sensation soudaine de chaleur qui s’étend à tout le corps, particulièrement à la poitrine, au visage, au cou et à la tête. Elles peuvent s’accompagner d’une rougeur, d'une sudation importante et de frissons. Elles durent de 30 secondes à 5 minutes. Le Dr Pinkerton, directeur de division du Midlife Health Center et professeur d’obstétrique/gynécologie à l’Université de Virginie, note que ce symptôme est observé chez 75 à 85 % des femmes et dure en moyenne 7,5 ans.
Les sueurs nocturnes (diaphorèses nocturnes) sont des bouffées de chaleur qui surviennent au cours de la nuit.

Troubles urinaires

Un taux d’œstrogènes plus bas peut affaiblir l’urètre et diminuer l'élasticité de la vessie, provoquant une incontinence urinaire par impériosité (besoin soudain et pressant d’uriner menant à des fuites involontaires). Les muscles du plancher pelvien s’affaiblissent également, pouvant provoquer des incontinences urinaires à l’effort. Dans ces contextes, les micro-organismes atteignent plus facilement les muqueuses, ce qui augmente le risque d’infections des voies urinaires chez certaines femmes. Ces dernières peuvent alors avoir une sensation de brûlure lors de la miction. 

Trouble du sommeil

Selon le bureau de la santé des femmes du département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis, les variations des niveaux de progestérone peuvent nuire à l’endormissement et le maintien du sommeil. Les sueurs nocturnes ainsi que les impériosités rendent également le sommeil difficile. 

Trouble de l’humeur

L’humeur inconstante peut être due aux changements hormonaux, à des symptômes de la ménopause ou aux deux. L’étude SWAN révèle que les symptômes dépressifs, tels que des sentiments périodiques de tristesse, de déprime, de fatigue, d’irritabilité et d’impuissance ou de désespoir peuvent toucher jusqu’à un quart des femmes.

Douleurs mammaires (mastodynie)

Les seins ainsi que les tétons peuvent être douloureux. Les changements hormonaux provoquent des douleurs, diffuses et bilatérales. Ces dernières disparaissent spontanément dès que la ménopause est installée.

Sécheresse de la peau et des muqueuses

• Une atrophie de la muqueuse vulvo-vaginale et une diminution des sécrétions vaginales peuvent entraîner une perte de la libido liée à une dyspareunie (rapports sexuels douloureux).
• La peau s’amincit et perd en élasticité par raréfaction des fibres élastiques et du collagène.
  

Douleurs ostéo-articulaires

Les douleurs articulaires peuvent toucher toutes les articulations. Elles fluctuent dans le temps et ont tendance à être plus marquées le matin ou après un temps d’immobilisation prolongé.

La Société française d’Endocrinologie considère que ces symptômes sont les conséquences à court terme de la carence en œstrogènes. Ce sont les prodromes de la ménopause. D'autres signes pourront apparaître dans un second temps comme une majoration des migraines, une prise de poids. Certains fibromes utérins hormonaux dépendants préexistants pourront, a contrario, disparaître.
Si vos symptômes impactent fortement votre quotidien, parlez-en à votre médecin. La plateforme deuxiemeavis.fr vous permet d’obtenir un deuxième avis médical. Vous pourrez y questionner un médecin spécialiste sur toutes les prises en charge envisageables pour limiter les symptômes désagréables de la ménopause.

Sources : 

• INSERM : https://www.inserm.fr/dossier/menopause/#:~:text=La%20m%C3%A9nopause%20correspond%20%C3%A0%20l,fonctionnement%20ovarien%2C%20donc%20des%20r%C3%A8gles.
• MSD Manuals

https://www.msdmanuals.com/fr/professional/gyn%C3%A9cologie-et-obst%C3%A9trique/infertilit%C3%A9/diminution-de-la-r%C3%A9serve-ovarienne

https://www.msdmanuals.com/fr/professional/gyn%C3%A9cologie-et-obst%C3%A9trique/m%C3%A9nopause/m%C3%A9nopause#v37841231_fr

https://www.msdmanuals.com/fr/professional/gyn%C3%A9cologie-et-obst%C3%A9trique/troubles-du-sein/mastodynies-douleurs-des-seins

• SWAN - Study of Women's Health Across the Nation

https://www.swanstudy.org/

https://www.swanstudy.org/wps/wp-content/uploads/2023/04/SWAN-Fact-Sheets-Depression.pdf

• Société Française d'Endocrinologie : https://www.sfendocrino.org/item-124-menopause/
• OASH - Office On Women's Health : https://www.womenshealth.gov/menopause/menopause-symptoms-and-relief
• GEMVI : http://gemvi.org/grand-public/