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Cytomégalovirus grossesse
Maladies gynécologiques et obstétriques

Cytomégalovirus (CMV) : quels sont les risques pendant la grossesse ?

Contracter une infection à cytomégalovirus (CMV) au cours d'une grossesse survient assez peu fréquemment mais peut être à l'origine de conséquences graves pour l'enfant à naître. Le point sur les risques de transmission, les séquelles éventuelles, mais aussi sur les solutions pour éviter et traiter ce virus. 

 

Qu'est-ce que le cytomégalovirus ?

 

L'infection à cytomégalovirus (CMV) est un virus issu de la même famille que celui de l'herpès génital, de la varicelle et du bouton de fièvre. Très contagieux, ce virus est néanmoins peu résistant et peut être facilement détruit par le savon, le désinfectant et l'eau bouillante. 

 

Le CMV est-il une infection fréquente ? 

Selon les données publiées par le Service public d'information en Santé concernant la contamination des femmes enceintes, les infections à CMV ne concernent que 1 % des grossesses. En France, les infections materno-fœtales ne sont observées que pour 300 grossesses sur les 800 000 grossesses annuelles. 

 

Combien de temps dure le CMV ?

Une personne contaminée par le cytomégalovirus reste contagieuse pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines et parfois même plusieurs années pour les enfants nés avec le CMV. 

 

Comment attrape-t-on le cytomégalovirus ?

 

Le cytomégalovirus se transmet par contact avec les sécrétions d'une personne malade : salive, sécrétions nasales, urine, larmes, sang, lait maternel, sécrétions génitales. Il est donc possible de se trouver contaminé après s'être occupé d'un enfant de moins de trois ans, après être entré en contact avec une personne malade (dépôt de gouttelettes contaminées sur les mains) ou après un rapport sexuel avec une personne contagieuse. 

On estime que 60 à 70 % des adultes vivant dans un pays ayant un bon accès à l'hygiène et aux soins ont été infectés par le CMV au cours de leur vie. 

 

Quels sont les symptômes d'une infection à cytomégalovirus (CMV) ?

 

Dans 90 % des cas, l'infection à CMV est asymptomatique et peu passer inaperçue. Pour les 10 % restants, quand des symptômes surviennent, on peut observer un état proche de celui d'une grippe : fièvre, fatigue, maux de tête, douleurs musculaires, perte de poids, pharyngite.

Les symptômes conduisent à des états plus sévères chez les patients immunodéprimés. 

 

Grossesse : quels sont les risques et les séquelles du CMV pour l'enfant ? 

 

Si pour la plupart des personnes l'ayant contracté le CMV reste une infection bénigne, il peut avoir des conséquences graves pour le fœtus puis le nouveau-né. Les risques peuvent être d'autant plus importants si la contamination a lieu lors du premier trimestre de grossesse et s'il s'agit une primo-infection de la femme enceinte, car son organisme ne sait pas encore répondre au virus. 

Les séquelles graves et les risques éventuellement constatés peuvent alors être : 

  • des naissances prématures ou des fausses couches

  • des retards de croissance du fœtus dans l'utérus,

  • des séquelles auditives, avec une possible surdité,

  • des séquelles oculaires, comme la choriorétinite, 

  • des séquelles neurologiques, avec notamment des retards psychomoteurs, des paralysies, des retards d'apprentissage, des convulsions, des épilepsies...

Le risque de transmission du CMV de la mère au fœtus est estimé entre 30 et 40 %. Parmi les fœtus contaminés, 90 % d'entre eux ne présenteront aucun symptôme. Malheureusement, même dans les cas de CMV asymptomatique chez le fœtus, des conséquences peuvent malgré tout apparaître après la naissance, chez le jeune enfant. 

Selon les chiffres publiés par la Haute Autorité de santé, des séquelles importantes d'une infection à CMV materno-fœtale sont constatées dans 1 à 6 cas pour 100 000 naissances. Un grand nombre de nouveau-nés présenteront quant à eux un développement tout à fait normal. 

 

Sérologie, prise de sang... Comment détecter le CMV ?

 

A ce jour, les autorités de santé ne recommandent pas le dépistage systématique du CMV au cours de la grossesse, notamment car elles estiment que les bénéfices d'un dépistage généralisé ne sont pas concluants, mais aussi car il n'existe pas encore sur le marché de médicament antiviral dont l'efficacité a été prouvée pour traiter une infection à CMV pendant la grossesse. 

Un dépistage sérologique, réalisé par prise de sang, est donc demandé si des symptômes d'infection à CMV sont constatés chez la femme enceinte (état grippal) ou chez le fœtus à l'échographie (retard de croissance général ou du périmètre crânien, foie anormalement développé, anomalies du placenta...). 

Contrairement à la toxoplasmose, le fait d'avoir attrapé antérieurement à la grossesse une infection à cytomégalovirus ne protège pas d'une nouvelle contamination au cours de la grossesse par réactivation virale.

 

Comment éviter le cytomégalovirus quand on est enceinte ?

 

Il n'existe malheureusement pas à ce jour de vaccin contre le CMV. Pour éviter une infection à cytomégalovirus, les femmes enceintes doivent donc respecter certaines mesures d'hygiène et de prévention, notamment pour les personnes ayant déjà un ou plusieurs enfants de moins de trois ans ou travaillant au contact d'enfants en bas âge. 

Il est recommandé à la femme enceinte, mais aussi à son partenaire (pour éviter une contamination de conjoint à conjoint) :

  • de ne pas embrasser leur enfant sur la bouche ou les yeux, 

  • de ne pas porter à la bouche la tétine, le biberon, la cuillère ou les restes de son repas, 

  • de ne pas utiliser les mêmes affaires de toilette que leur enfant, 

  • de ne pas partager le bain, 

  • de se laver scrupuleusement les mains après le change, le repas ou le mouchage,

  • de laver régulièrement les jouets de l'enfant. 

Les enfants de moins de trois ans évoluant en collectivité sont plus à risque d'être contaminés et donc contagieux. 

 

Comment traiter le cytomégalovirus pendant la grossesse ?

 

Si une infection à cytomégalovirus est confirmée par analyse sérologique, un suivi particulier dans un Centre de diagnostic anténatal sera mis en place avec des échographies et parfois une IRM pendant la grossesse, puis avec un suivi médical régulier du nourrisson à la naissance. 

Si les échographies réalisées révèlent des anomalies, une amniocentèse pourra être réalisée et, dans de rares cas d'atteinte très sévère du fœtus, une interruption médicale de grossesse pourra être proposée. 

Il n'existe pas aujourd'hui de consensus sur les traitements à administrer aux femmes enceintes infectées par un CMV. La prise en charge par traitement médicamenteux diffère selon les services d'obstétrique. Certains professionnels de santé recommandent l'administration d'un traitement contre l'herpès qui permettrait dans certains cas de réduire les risques de passage du virus de la mère à l'enfant. 

En raison des possibles conséquences durables et handicapantes pour l'enfant d'une contamination de la mère par le CMV, il est vivement conseillé de respecter certaines mesures de précaution. En cas de doute ou de contamination avérée, les parents peuvent prendre conseil auprès de leur médecin gynécologue-obstétricien ou d'un expert pour obtenir un deuxième avis médical qui leur permettra de se rassurer et de prendre les décisions de suivi les plus adaptées. 

 

Sources : 

Publication le 19/09/2025 par Marion Berthon

Relu par Gaëtan Pannetier

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