Troubles de la mémoire

Les troubles de la mémoire sont différents des « plaintes de la mémoire » ou « plainte mnésique ». Les troubles de la mémoire ont été mis en évidence par des tests de mémoire validés, alors que la « plainte mnésique » fait référence à l’impression qu’a une personne de moins bien retenir des informations. 

Ainsi, les troubles de la mémoire doivent être mesurés par des tests neuropsychologiques validés. Les troubles de la mémoire peuvent être de deux catégories 

1/ Oubli mais avec la possibilité de retrouver l’information avec un indice (par exemple oubli d’un film mais en donnant le noms des acteurs ou le début de l’histoire, la personne retrouve l’information) 

2/ L’oubli que l’on pourrait qualifier de « total », c’est-à-dire que même avec un indice, la personne ne retrouve pas l’information (oubli du film et même avec le titre, les acteurs voire le début du film: la personne ne se souvient de rien). Par ailleurs, les troubles de la mémoire peuvent être isolés ou associés à d’autres troubles cognitifs (langage, orientation, utilisation des objets…). Enfin, il n’est pas rare qu’un trouble de la concentration ou de l’attention soit interprété à tort comme un trouble de la mémoire. Ils peuvent avoir des conséquences particulièrement invalidantes dans la vie quotidienne (oubli de payer des factures ou payer deux fois les factures, oubli des trajets, etc). Tout trouble de la mémoire n’est pas une maladie d’Alzheimer ou une maladie neurodégénérative mais il est nécessaire de consulter pour mieux caractériser et trouver une cause à ce trouble. 

Les troubles de la mémoire peuvent survenir à tout âge  et être dus à des causes variables (vasculaires, infectieuses, alcool, toxique…). Les causes neurodégénératives (maladie d’Alzheimer, maladie à corps de Lewy), sont plus fréquentes chez les personnes âgées à partir de 60 ans. Compte tenu de cette grande variabilité, il n’existe pas de données épidémiologiques précises pour les troubles de la mémoire au sens large. À titre indicatif, environ un million de personnes de plus de 60 ans souffrent de troubles de la mémoire dont 70% sont dus à la maladie d’Alzheimer.

Pourquoi demander un deuxième avis pour les troubles de la mémoire ?

Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?

• Ai-je une plainte de mémoire ou des troubles de la mémoire ?
• Quelle est la cause ou quelles sont les causes de mes troubles de mémoire  ?
• En fonction de la cause de mes troubles, y a-t-il des essais thérapeutiques en cours auxquels je pourrai participer ?
• Est-ce que mes troubles de la mémoire vont évoluer ? 
• Y a-t-il des choses à mettre en place pour ralentir la progression de ces troubles ? 
• Quels vont être les impacts de ces oublis sur mon quotidien et sur mes relations avec mon entourage ?
• Puis-je continuer à conduire ? À travailler ? À pratiquer une activité physique ?
• Quel est l’impact de cette maladie sur le reste de ma famille ?
• Est ce que mes enfants vont aussi avoir des troubles de la mémoire ?

Pour un deuxième avis, il est utile de consulter un neurologue spécialisé dans les troubles de la mémoire. En effet, il sera plus à même de proposer les meilleures thérapeutiques disponibles. De plus, il aura l’habitude de prescrire et interpréter les résultats de tests neuropsychologiques, de l’IRM et des examens biologiques spécialisés et ainsi il sera plus à même de diagnostiquer au mieux la pathologie. Il sera également au courant des avancées de la recherche sur les troubles de la mémoire et pourra donc proposer au patient s' il le souhaite de participer à des essais thérapeutiques en cours. 

Enfin, grâce à son expérience avec de nombreux patients atteints de perte de mémoire, il pourra proposer une approche personnalisée en pensant aux mesures associées à la prise en charge de la maladie comme prescrire de la kinésithérapie ou mettre en relation avec des ergothérapeutes si des adaptations de logement sont nécessaires.

Quels sont les examens à transmettre ?

De manière obligatoire, il faut transmettre au médecin les résultats des examens neurologiques et neuropsychologiques si précédemment réalisés. Il est également utile de joindre les comptes-rendus des consultations de médecine générale si des troubles de mémoire sont retracés depuis plusieurs années.

Enfin, si des imageries cérébrales ont déjà été réalisées, il faut penser à les apporter en consultation car certaines anomalies peuvent se voir de manière précoce de même que les résultats biologiques et notamment s' il y a eu une ponction lombaire.

Le processus de mémorisation peut être scindé de manière schématique en trois étapes :

• L’encodage qui est l’action qui permet de mémoriser les données 
• Le stockage en mémoire qui permet d’enregistrer une information sur le long terme
• La récupération qui permet de rechercher les informations pour les réemployer à des fins utiles

Les troubles de la mémoire peuvent donc toucher ces trois étapes. Les troubles de la mémoire peuvent toucher les événements survenus après le début du trouble (amnésie antérograde) ou peuvent toucher tous les événements y compris ceux survenus avant le début du trouble (amnésie rétrograde). 

De plus, il existe différents types de mémoire qui expliquent les principaux symptômes rencontrés par le patient. Si la mémoire épisodique est touchée, il y aura une diminution des souvenirs personnels comme les voyages. Dans l’atteinte de la mémoire sémantique, le patient aura du mal à se souvenir de concepts, mots ou informations générales connues.   Dans l’atteinte de la mémoire du savoir-faire, le patient pourra oublier les gestes de la vie quotidienne. Ces atteintes peuvent survenir de façon isolée ou associée.

Le diagnostic de trouble de la mémoire se pose grâce : 

• à l’interrogatoire pour définir le profil de l’atteinte, la chronologie, l’ancienneté, le caractère progressive ou non et les conséquences dans la vie quotidienne,
• aux tests neuropsychologiques qui définissent précisément le profil de l’atteinte mnésique.

Voilà des tests neuropsychologiques à titre d’exemples non exhaustifs :

• le MMSE (Mini-Mental State Examination) est un test qui évalue les fonctions cognitives globales dont la mémoire C’est un test court et pratique qui peut être réalisé en consultation de ville.
• Test de Grober et Buschke est un test qui permet de dépister la fonction d’encodage et de récupération en faisant apprendre 16 mots définis puis en les faisant rappeler au patient de manière immédiate et différée. Ce test nécessite un bilan plus long réalisé par une neuropsychologue. 
• MEMSCREEN qui est une application validée et corrélée au Grober et Buscke mais qui ne nécessite pas de neuropsychologue et qui peut se passer en consultation de ville. 

Enfin, une fois qu’un trouble de la mémoire est confirmé par les tests, des examens complémentaires sont souvent réalisés pour rechercher la cause de ce trouble. Par exemple, si les tests cognitifs mettent en évidence un trouble de la mémoire qui peut évoquer une maladie d’Alzheimer, il faudra sûrement que le patient ait une IRM cérébrale, un bilan sanguin et une ponction lombaire à minima.

Les traitements des troubles de la mémoire seront en fonction de la cause des troubles. Pour la maladie d’Alzheimer spécifique, des médicaments ont fait la preuve de leur efficacité dans le traitement de ces troubles comme les inhibiteurs de la cholinestérase dans les stades modérés à légers de la maladie d’Alzheimer. 

Il existe également de la remédiation cognitive qui permettent de pallier aux troubles.

Enfin, des techniques innovantes sont en cours de développement comme la stimulation cérébrale non invasive pour stimuler les zones du cerveau impliquées dans la mémoire ou encore l’intelligence artificielle qui utilise des applications pour améliorer les performances mnésiques.