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Cardiovasculaire

Les maladies cardiovasculaires chez les femmes

Les femmes seraient moins touchées que les hommes par les maladies cardiovasculaires : mythe persistant ou réalité fondée ? Dans l’imaginaire collectif, ces pathologies restent souvent associées à un profil bien défini : des hommes de plus de 50 ans, en surpoids, fumeurs et stressés. Pourtant, les données récentes et les évolutions des modes de vie viennent bousculer cette vision réductrice. Où en est-on réellement aujourd’hui ? Les femmes sont-elles véritablement à l’abri, ou simplement moins bien diagnostiquées et prises en charge ?

 

Les maladies cardiovasculaires : première cause de mortalité féminine

 

En France en 2022, environ 380 000 femmes ont été hospitalisées pour des maladies cardio-neuro-vasculaires, dont plus de 80 000 avaient moins de 65 ans. Chaque année, près de 73 000 femmes en décèdent, soit environ 26 % de l’ensemble des décès féminins. La situation est particulièrement préoccupante chez les femmes de 45 à 54 ans, une tranche d’âge qui connaît une progression inquiétante du nombre d’infarctus. En dix ans, les hospitalisations pour infarctus du myocarde chez les femmes de moins de 65 ans ont augmenté de 25 %, un chiffre qui alerte sur la nécessité de renforcer les actions de prévention et de sensibilisation auprès de cette population souvent sous-diagnostiquée.

Mais alors pourquoi a-t-on longtemps cru que les femmes étaient épargnées par les maladies cardiovasculaires ?

Autrefois, les femmes étaient moins touchées par les maladies cardiovasculaires, en partie grâce à un mode de vie globalement plus sain que celui des hommes. Mais cette réalité évolue rapidement : le mode de vie féminin s’est progressivement rapproché de celui des hommes, les exposant davantage à des facteurs de risque bien connus tels que le tabac, le stress ou encore la sédentarité. Résultat, les maladies cardiovasculaires progressent chez les femmes, notamment chez les plus jeunes. Le nombre d’infarctus du myocarde a ainsi triplé au cours des 15 dernières années chez les femmes de moins de 50 ans, et dans cette tranche d’âge, le tabac est impliqué dans plus d’un cas sur deux.

Il est important de rappeler que les maladies cardiovasculaires sont évitables dans 8 cas sur 10. Cela passe par une meilleure prévention, un dépistage précoce et une vigilance accrue sur des symptômes parfois différents de ceux observés chez les hommes.

 

Maladies cardiovasculaires : les symptômes chez la femme

 

Chez les femmes, les signaux d’alerte d’un infarctus peuvent se manifester différemment de ceux observés chez les hommes. En effet, alors que les douleurs thoraciques irradiant dans le bras gauche constituent le tableau classique chez l’homme, les femmes peuvent ressentir des douleurs situées dans d’autres zones, comme l’estomac, le dos ou le bas-ventre. Ces symptômes digestifs, tels que des nausées, des vomissements ou une gêne abdominale, sont souvent méconnus et banalisés. Par conséquent, de nombreuses femmes n’imaginent pas être victimes d’un problème cardiaque et tardent à consulter. Cette présentation clinique atypique peut également induire en erreur les professionnels de santé, rendant le diagnostic plus difficile.

Par ailleurs, d'autres manifestations non spécifiques sont plus fréquemment rapportées chez les femmes lors d’un infarctus. Il peut s’agir de sueurs inhabituelles, de palpitations, de vertiges, d’une perte d’appétit, d’un essoufflement à l’effort ou au repos, voire d’une fatigue intense et inexpliquée. Ces signes peuvent être confondus avec des troubles moins graves, tels que de l’anxiété, des douleurs articulaires ou encore les symptômes de la ménopause. Ce flou symptomatique contribue à un retard de prise en charge, augmentant le risque de complications. Il est donc essentiel de sensibiliser à ces différences afin d’améliorer la reconnaissance et le traitement rapide des maladies cardiovasculaires chez les femmes.

Cette méconnaissance entraîne un retard de diagnostic et de prise en charge.

 

Maladies cardiovasculaires : les facteurs de risque féminins

 

La majorité des facteurs de risque concernent aussi bien les hommes que les femmes. Il s’agit notamment du tabagisme, de l’excès de cholestérol, l’hypertension artérielle, la sédentarité, une alimentation trop riche, le surpoids, le diabète, l’hérédité… Certaines problématiques touchent particulièrement les femmes, notamment les variations de poids fréquentes dues aux régimes dits "yoyo".

Il existe également certains facteurs spécifiquement féminins :

  • La contraception hormonale, en particulier lorsqu’elle associe œstrogènes et tabac, entraîne une augmentation significative du risque de maladies cardiovasculaires et vasculaires.
  • La grossesse constitue également une période à risque, car elle peut révéler une fragilité cardiovasculaire préexistante ou entraîner l’apparition de complications telles que l’hypertension artérielle.
  • Enfin, la périménopause et la ménopause sont des phases sensibles durant lesquelles la chute du taux d’œstrogènes favorise l’émergence de plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire, notamment le surpoids, l’hypertension artérielle et le diabète.

 

Les maladies cardiovasculaires des femmes

 

L’angine de poitrine (angor), les infarctus du myocarde, les AVC et les thromboses sont les maladies cardiovasculaires observées tant chez les hommes que chez les femmes.

Néanmoins, certaines maladies cardiovasculaires rares touchent presque exclusivement des femmes non ménopausées comme la dissection spontanée de l’artère coronaire (SCAD) ou la dysplasie fibromusculaire artérielle (DFM).

Longtemps sous-estimée, la menace des maladies cardiovasculaires chez les femmes est aujourd’hui une réalité bien établie. Cette progression, souvent liée à une méconnaissance des symptômes spécifiques, à un retard de diagnostic, et à une sous-évaluation des facteurs de risque féminins, exige une réponse forte et adaptée. Face à un doute sur une maladie cardiovasculaire et pour confirmer la pertinence de votre traitement il ne faut pas hesiter à demander un deuxième avis médical pour y voir plus clair. 

 

Sources :

Publication le 24/08/2020 par Philippine Picault

Mise à jour le 25/06/2025 par Maellie Vezien

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