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Infertilité

Quelles pathologies peuvent être à l’origine de l’infertilité masculine ?

En France, environ un couple sur huit est concerné par l’infertilité. Les causes peuvent en être médicales, génétiques ou environnementales. Aussi bien les hommes que les femmes peuvent présenter des affections rendant difficile la survenue d'une grossesse.  Entre épreuve émotionnelle et parcours de soin qui peut être complexe, retrouvez ici les différentes pathologies de l’infertilité masculine en jeu.

 

Quand parle-t-on d’infertilité chez l'homme ?

 

On parle d’infertilité lorsqu’un couple n’arrive pas à concevoir un enfant après un an ou plus de rapports sexuels complets, réguliers (2 à 3 fois par semaine), non protégés. L’infertilité peut être féminine (30 % des cas), masculine (20 % des cas) ou concerner les deux sexes (40 % des cas). Dans 10 à 25 % des cas, la cause en est inconnue.

L’infertilité masculine se traduit par l’incapacité de l’homme à produire ou à délivrer des spermatozoïdes viables et capables de féconder un ovule. Elle peut être due à des problèmes de production des gamètes, à des anomalies dans leur fonction, à des obstructions empêchant leur transport, ou à des problèmes liés à l’éjaculation.

Pour identifier quelles pathologies de l’infertilité masculine sont en cause, des examens médicaux tels que l’analyse du sperme (spermogramme), des tests hormonaux, des évaluations physiques et parfois des tests génétiques, sont nécessaires. Cela peut aider à choisir le traitement approprié, qu’il soit médical ou chirurgical, et à mettre en place une assistance à la procréation.

 

Quelles sont les différentes pathologies de l’infertilité masculine ?

 

L’hyperprolactinémie

Elle se caractérise par un taux anormalement élevé de prolactine dans le sang. Cette hormone joue un rôle crucial dans la préparation de la lactation chez la femme après l’accouchement, mais n’a pas de fonction physiologique connue pour l’homme. Chez ce dernier, une augmentation chronique de la prolactine peut entraîner des perturbations dans la production de testostérone et, de ce fait, affecter la fonction sexuelle, et donc la fertilité. On observe ainsi une baisse de la libido et des dysfonctions érectiles (difficulté à obtenir ou à maintenir une érection). L’hyperprolactinémie peut occasionnellement provoquer une galactorrhée (écoulement laiteux inapproprié des seins) et une gynécomastie (augmentation du volume des seins).

La plupart du temps, cette affection est due à une tumeur bénigne de l’hypophyse, appelée adénome à prolactine. Elle peut également être secondaire à d’autres maladies, comme une tumeur près de l’hypophyse ou une hypothyroïdie primaire par exemple, ou résulter de la prise de certains médicaments (antipsychotiques, antidépresseurs notamment).

 

L’azoospermie

Il s’agit de l’absence totale de spermatozoïdes dans l’éjaculat. On distingue deux types d’azoospermie :

  • L’azoospermie sécrétoire représente 60 % des cas et se définit comme un défaut de production des gamètes dans les bourses. Elle peut être due à une anomalie génétique, faire suite à une infection testiculaire, à une chimiothérapie ou à une radiothérapie locale.
  • Lorsqu’un ou plusieurs canaux servant à transporter les spermatozoïdes sont obstrués ou absents, on parle d’azoospermie excrétoire. Celle-ci peut être consécutive à une infection uro-génitale, à une malformation des voies spermatiques ou encore à une chirurgie de celles-ci ou à proximité.

Le diagnostic est établi après la réalisation de deux spermogrammes permettant l’analyse de l’éjaculat. Différentes évaluations viennent ensuite en complément : examen clinique, échographie testiculaire et des canaux spermatiques, bilan hormonal, bilan génétique et biochimie séminale. La détermination du type d’azoospermie est essentielle pour pouvoir proposer un traitement adapté.

 

La nécrozoospermie

Aussi appelée nécrospermie, elle se caractérise par un nombre élevé de spermatozoïdes morts. Elle peut être totale ou partielle (quand plus de 42 % des gamètes sont morts). Ses causes les plus courantes sont des infections uro-génitales, la présence d’anticorps anti-spermatozoïdes, des traumas, des traitements comme la chimiothérapie, ou des anomalies génétiques. Cependant, il arrive que l’origine exacte de la nécrozoospermie ne soit pas identifiable. Là encore, le diagnostic repose sur l’examen du sperme lors d’un spermogramme.

 

L’asthénozoospermie

Il s’agit d’une anomalie du sperme se caractérisant par un défaut de mobilité des spermatozoïdes. Ceux-ci sont classés en quatre catégories selon leur mobilité : rapides, lents, mobiles sur place, et immobiles. Un diagnostic d’asthénozoospermie est posé lorsque moins de 32 % des gamètes sont mobiles (rapides ou lents), ce qui diminue leur capacité à migrer du vagin vers les trompes, lieu de la fécondation, et réduit donc les chances de conception.

Cette affection est souvent associée à d’autres pathologies de l’infertilité masculine comme une faible concentration de spermatozoïdes (oligospermie) et/ou un nombre élevé de spermatozoïdes de forme anormale (tératozoospermie).

Les causes de l’asthénozoospermie sont variées : altération structurelle des gamètes (comme une anomalie du flagelle), infections, génétiques (syndrome de Klinefelter par exemple), troubles hormonaux. Des facteurs environnementaux, tels que le tabagisme ou encore l’exposition à des polluants, ainsi qu’une varicocèle (dilatation des veines testiculaires), peuvent également diminuer la mobilité des spermatozoïdes. Enfin, la fièvre et certains médicaments peuvent induire une asthénozoospermie passagère.

 

L’oligospermie

Elle se définit comme une concentration de spermatozoïdes dans l’éjaculat inférieure à la normale (moins de 15 millions par millilitre). Elle peut être légère, modérée ou sévère, selon le nombre de gamètes détectés au spermogramme. En fonction de son origine, elle peut être transitoire ou irréversible.

Ses causes sont multiples : varicocèle, traumatismes dans les parties génitales, obstruction des canaux spermatiques, anomalies génétiques, infections, tabac, alcool, polluants environnementaux… De plus, comme pour l’azoospermie, les traitements anticancéreux par radiographie du bassin ou par chimiothérapie peuvent endommager les cellules à l’origine des spermatozoïdes et donc être responsables d’une oligospermie.

 

La tératospermie

Cette pathologie se caractérise par un pourcentage insuffisant de spermatozoïdes ayant une morphologie normale. Deux classifications sont en général utilisées : celle de Kruger, où le seuil de tératospermie est de 4 %, et celle de David, avec un seuil de 23 %. Le diagnostic nécessite la confirmation par deux spermogrammes successifs, car cette altération peut être parfois spontanément réversible.

Les anomalies peuvent concerner la tête, le segment intermédiaire ou le flagelle, mais elles peuvent également toucher plusieurs zones des spermatozoïdes en même temps.

Malformés, les gamètes ont du mal à se déplacer et à pénétrer dans l’ovule. Selon le degré de tératospermie, qui peut varier de léger à sévère, les chances de conception naturelle ou assistée peuvent donc être réduites.

Le tabac, l’âge, les infections uro-génitales, la varicocèle, certains médicaments, des anomalies génétiques font partie des causes fréquemment retrouvées de tératospermie. Parfois, il est possible d’améliorer la morphologie des spermatozoïdes et les probabilités de grossesse en intervenant sur certains facteurs (arrêt du tabac ou le traitement d’une varicocèle par exemple).

 

L’oligo-asthéno-térato-spermie (OATS)

Parmi les pathologies de l’infertilité masculine, il en existe une qui présente une triple altération du sperme : l’oligo-asthéno-térato-spermie (OATS). En effet, elle se caractérise à la fois par une faible concentration de spermatozoïdes (oligospermie), une mobilité réduite de ceux-ci (asthénospermie), et une proportion élevée de gamètes ayant une forme atypique (tératospermie). En fonction du degré d’anomalies présentes, l’OATS est classée de modéré à sévère. Dans ce dernier cas, la concentration de spermatozoïdes est inférieure à 1 million par millilitre et des anomalies importantes de mobilité et de morphologie sont observées.

Les causes de l’OATS incluent des infections génitales, la varicocèle, le tabagisme, l’obésité, une exposition excessive à la chaleur, des radiations, certains médicaments et le stress. La prise en charge de l’oligo-asthéno-térato-spermie dépend de son degré de sévérité et du bilan de fertilité du partenaire féminin.

 

La varicocèle

Il s’agit d’une dilatation des veines localisées le long du cordon spermatique, au-dessus et autour de chaque testicule. Touchant plus de 20 % des hommes adultes, elle peut entraîner une douleur, une sensation de lourdeur ou un inconfort. La varicocèle peut impacter la fertilité masculine en diminuant le nombre et la mobilité des spermatozoïdes. Ainsi, on estime que, parmi les hommes connaissant des problèmes de fertilité, un sur quatre est concerné par cette affection.

Le diagnostic repose habituellement sur un examen clinique et peut être confirmé par une échographie des testicules ou un écho-doppler évaluant le flux sanguin et mettant en évidence un dysfonctionnement des valves dans les veines, à l’origine de leur dilatation. En général, un traitement n’est envisagé qu’en cas de réelle gêne due à une grosse varicocèle ou lorsque les capacités à procréer du patient sont très impactées.

Les pathologies de l’infertilité masculine sont variées et leurs origines, nombreuses. Les difficultés à enfanter qu’elles engendrent peuvent être source de stress et d’inquiétude pour le couple. Un deuxième avis peut vous permettre de poser vos questions, de mieux comprendre les différentes prises en charge existantes et de choisir en conscience le traitement le plus adapté à votre situation. N’hésitez pas à contacter un de nos médecins spécialistes de l’infertilité.

 

Sources :

Publication le 21/06/2024 par Dorothée Berthon

Relu par Ombeline de Dieuleveult

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