
Relecture d'imagerie médicale
Quelle est la différence entre un scanner et une IRM ?Par Pascaline Olivier le 11/10/2024
Revue par le Pr Lionel Arrivé, Radiologue
Mise à jour le 16/04/2025
L’IRM est un examen d’imagerie médicale qui utilise des champs magnétiques puissants et des ondes radio pour obtenir des images détaillées du pancréas et des structures voisines. Elle permet d’obtenir des images en coupe du pancréas, de visualiser les tissus mous péripancréatiques avec une grande précision et de détecter des anomalies comme des tumeurs, des inflammations, des lésions kystiques ou des obstructions des canaux pancréatiques.
Cet examen est non invasif et ne nécessite pas l’utilisation de rayonnements ionisants (contrairement au scanner).
Le scanner est souvent l’examen de référence dans plusieurs pathologies du pancréas mais l’IRM est devenue plus précise pour la détection de la plupart des anomalies pancréatiques.
Lorsqu’il s’agit d’une procédure complexe comme une IRM pancréatique, obtenir un deuxième avis médical peut être très utile pour valider ou infirmer le premier diagnostic, pour explorer d’autres options de traitement, pour réduire le risque d’erreur de diagnostic ou bien pour avoir accès à une expertise spécifique de la pathologie.
L’IRM dans les cancers du pancréas permet de visualiser avec précision la taille, la localisation et l’extension de la tumeur. Et selon les résultats de l’IRM, la prise en charge peut varie r: possibilité d’une chirurgie ou non, chimiothérapie envisagée avant une chirurgie ou sans opération. Ainsi un deuxième avis permettrait de confirmer l’extension de la tumeur et donc les options chirurgicales disponibles.
Pour les pancréatites aiguës et chroniques, l’IRM permet de visualiser les complications de la pancréatite aiguë comme les collections de liquide, les abcès ou la nécrose, et permet de détecter les signes de pancréatite chronique comme de la fibrose ou des calcifications. Pour ces deux pathologies, un deuxième avis peut aider à évaluer l’étendue de ces lésions et les complications pour adapter la prise en charge et le choix d’organiser une chirurgie en complément d’un traitement médical.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Dans le cadre d’une IRM pancréatique, plusieurs spécialistes peuvent être consultés.
Le médecin généraliste est souvent le premier contact pour orienter vers une IRM pancréatique si des signes digestifs sont présents comme des douleurs abdominales atypiques, une perte de poids, des nausées qui suggèrent une pathologie du pancréas.
De plus, consulter un gastro-entérologue ou un chirurgien digestif peut être très utile car ce sont les spécialistes des pathologies digestives et notamment du pancréas.
Enfin, les radiologues pourront analyser très précisément votre imagerie et permettre de ne pas passer à côté d’une anomalie.
Plusieurs raisons peuvent amener un médecin à prescrire une IRM pancréatique.
Tout d’abord si une ou plusieurs masses pancréatiques ont été détectées lors d’un examen clinique ou bien sur une autre imagerie, telle qu’une échographie ou un scanner, une IRM peut aider à déterminer sa taille, sa forme et sa localisation exacte, ainsi que donner des pistes sur son origine bénigne ou maligne.
Si un examen clinique amène le médecin à suspecter une pancréatite chronique, l’IRM permet d’évaluer les lésions du pancréas et s'il existe une atrophie ou des calcifications pancréatiques.
En association à une cholangiopancréatographie par résonance magnétique (CPRM), l’IRM peut également permettre de visualiser les conduits pancréatiques et biliaires et détecter des anomalies comme des sténoses, des obstructions ou des calculs dans ces conduits.
De plus, si un cancer du pancréas est suspecté, l’IRM identifie l’extension locale de la tumeur et cherche des métastases dans les organes à proximité.
Enfin, une IRM pancréatique peut être utile pour la surveillance après une chirurgie pancréatique, elle permet de surveiller l’évolution du site opératoire et de détecter d’éventuelles complications.
Avant l’examen il faut que le patient s’assure de ne pas avoir sur lui ou en lui des objets métalliques. En effet, la présence de certains pacemakers, d’objets métalliques intra orbitaires, de clips vasculaires ferromagnétiques faisant suite à une neuro chirurgie, contre indiquent l’examen. La grossesse est aussi une contre-indication.
Si le patient est claustrophobe il est important de le signaler afin que les opérateurs de l’IRM puissent le rassurer et réaliser l’examen dans les meilleures conditions possibles.
L’IRM nécessite dans la majorité des cas une injection de produit de contraste gadoliné (= produit injecté dans les vaisseaux afin de mieux visualiser certains organes). Ainsi le patient doit être à jeun dans les quatre à six heures précédant l’examen. Chez certains patients âgés de plus de soixante cinq ans ou avec des maladies rénales, un dosage de la créatinine (= protéine qui reflète l’état des reins) est demandé afin de s’assurer de l’absence de contre-indication à l’injection. Il est aussi demandé au patient de boire du jus d’ananas avant l’examen car celui-ci diminue le signal de l’estomac et permet une meilleure visualisation des organes à proximité.
Avant le début de l’IRM, le patient se change dans une cabine proche de la salle de l’examen et met une blouse à usage unique. Il est primordial de retirer tous bijoux, piercings ou appareils auditifs et dentaires. Une perfusion est posée afin de pouvoir injecter le produit de contraste. Le patient s'allonge ensuite sur la table d’IRM les bras le long de la poitrine. Un casque pour écouter de la musique et atténuer le bruit de la machine peut être proposé. Le patient devra rester immobile tout le long de l’intervention.
À la fin de l’examen, il est demandé au patient de retenir sa respiration pendant dix secondes afin d’obtenir des images en apnée.
La durée de l’examen est d’une vingtaine à une trentaine de minutes.
L’examen n’est pas douloureux et le patient peut reprendre ses activités sans précautions particulières le jour même.
Il est recommandé au patient de bien s’hydrater sur le reste de la journée s'il a reçu une injection de produit de contraste.
Le suivi à la suite de la réalisation de cet examen dépend surtout des résultats de celui-ci.
Les résultats des images de l’IRM seront rendus par le radiologue directement à la suite de l’IRM.
Il faut par la suite reprendre rendez-vous avec le médecin qui vous a prescrit cet examen pour qu’il vous informe de la présence de pathologies.
Si des anomalies comme des tumeurs, des kystes ou des inflammations graves sont détectées, un plan de traitement sera établi.
Cependant, si l’IRM ne permet pas de poser un diagnostic définitif ou si des précisions supplémentaires sont nécessaires, d’autres examens peuvent être demandés comme une biopsie, une échographie ou une scintigraphie (PET scanner) par exemple.
Les bénéfices d’une IRM sont nombreux.
Tout d’abord, elle permet de faire un diagnostic plus précis des pathologies pancréatiques et de mieux visualiser les structures adjacentes qu’une autre technique d’imagerie.
De plus, cet examen est précis et n’utilise pas de rayons X au contraire du scanner. Cela permet aux patients nécessitant des examens d’imagerie répétés à cause de maladie chronique, de ne pas être irradiés.
Enfin, l’IRM est une technique non invasive et parfaitement indolore.
L'IRM comporte certains risques et effets secondaires possibles, mais dans la grande majorité des cas, ils sont sans conséquence.
Tout d’abord, si le médecin a besoin d’une injection de produit de contraste lors de cet examen, on peut observer des réactions allergiques au gadolinium : éruption cutanée, démangeaison, gonflement du visage et des difficultés à respirer. Si vous avez déjà eu une ou plusieurs de ces réactions dans le passé, n’hésitez pas à prévenir votre médecin. Ceci étant dit, les réactions allergiques aux produits de contraste gadolinés utilisés en IRM sont beaucoup plus rares que les réactions allergiques aux produits de contraste iodés utilisés en scanner.
Le gadolinium (le produit de contraste utilisé dans certaines IRM) peut entraîner d’autres effets secondaires non allergiques tels que des nausées, des céphalées ou une sensation de chaleur ou de froid pendant l’injection. Chez les patients avec une fonction rénale altérée, il est important de le spécifier au médecin pour qu’il puisse évaluer la balance bénéfice/risque de l’injection qui peut altérer la fonction rénale.
Le durée nécessaire pour une IRM est de plusieurs minutes, si vous êtes mal installé, cela peut entraîner un inconfort comme des douleurs dorsales ou alors être désagréable pour les personnes souffrant de claustrophobie.
L’IRM utilise des champs magnétiques pouvant interférer avec plusieurs dispositifs tels que les pacemakers, des valves cardiaques, des clips, stents ou coils non IRM-compatibles. Les dispositifs les plus récents sont maintenant créés pour permettre la réalisation d’une IRM. Cependant, si vous en portez un, il est utile de prévenir votre médecin pour qu’il vérifie votre capacité à réaliser votre IRM.
N’oubliez pas d’enlever piercings, boucles d’oreilles, bagues, soutien-gorges, montres, cartes de crédit, tickets de métro avant d’effectuer une IRM pour éviter les interférences avec les champs magnétiques.
Relecture d'imagerie médicale
Quelle est la différence entre un scanner et une IRM ?Par Pascaline Olivier le 11/10/2024