Ménopause précoce : comment obtenir une grossesse ?

La ménopause précoce peut faire irruption dans la vie des femmes très tôt, avant 40 ans, à une période de la vie où l’on peut éprouver un désir d’enfant. Est-il possible d’obtenir une grossesse naturelle quand on souffre d’une insuffisance ovarienne précoce ? Quelles sont les solutions quand cela ne fonctionne pas ?

Ménopause avant 40 ans : quelles sont les conséquences sur la fertilité ?

La ménopause précoce, également appelée insuffisance ovarienne prématurée (IOP), se caractérise par une absence de règles avant 40 ans, quand la ménopause débute habituellement entre 45 et 55 ans. Elle touche une femme sur 100 avant 40 ans, une femme sur 1 000 avant 30 ans et une femme sur 10 000 avant 20 ans.

Bouffées de chaleurs, sueurs nocturnes, troubles du sommeil, sécheresse vaginale, fatigue, sautes d'humeur, douleurs articulaires, risques d'ostéoporose…, les symptômes de la ménopause précoce peuvent être semblables aux symptômes d’une ménopause physiologique.

IOP et infertilité

Avec une ménopause précoce, ce sont avant tout le cycle menstruel et donc la fertilité qui se trouvent affectés : rareté des règles ou absence totale de règles (aménorrhée), faible production d’œstrogènes, baisse ou épuisement prématuré du stock folliculaire, absence ou rare ovulation. L’insuffisance ovarienne prématurée provoque ainsi une infertilité chez les femmes concernées, mais celle-ci n’est pas toujours définitive.

Est-il possible de tomber enceinte de façon naturelle pendant une ménopause précoce ?

Fluctuation du cycle ovarien et rémission

Avec une ménopause précoce, les chances d’obtenir une grossesse naturelle sont rares, mais elles ne sont pas nulles.

En effet, les ovaires peuvent libérer ponctuellement un ovule et rendre la grossesse possible. Chez 4 à 6 % des femmes concernées par une IOP, la fluctuation potentielle du fonctionnement ovarien permet de mettre en route une grossesse naturelle.

Pour 5 à 10 % des femmes avec une IOP, l’espoir de concevoir un enfant spontanément se concrétise grâce à une reprise spontanée de la fonction ovarienne, qui peut concerner jusqu’à 50 % des femmes avec une ménopause précoce.

Comment préserver sa fertilité avant une ménopause précoce ?

Les techniques de préservation de la fertilité

Certains traitements médicaux, notamment la chimiothérapie et la radiothérapie en cas de cancer, ou certaines interventions chirurgicales peuvent provoquer une ménopause précoce. Par ailleurs, chez certaines femmes, il existe un risque familial d’IOP. Dans ces cas de figure, il est possible de prévoir la survenue d’une ménopause précoce et donc de la prévenir.

Il est alors conseillé de rencontrer un médecin spécialiste de la fertilité pour envisager les différentes techniques de préservation de la fertilité, comme la cryoconservation du tissu ovarien, des ovocytes matures ou des embryons (s’il s’agit d’un projet de couple).

Malheureusement, la plupart du temps, il n’est pas possible de prédire la survenue d’une ménopause précoce. Une fois le diagnostic de ménopause précoce posé, les techniques de préservation de la fertilité ne peuvent plus être appliquées en raison du trop faible nombre de follicules ovariens.

Désir de grossesse : comment tomber enceinte malgré une ménopause précoce ?

La solution de la FIV avec don d’ovocytes

Les femmes avec une insuffisance ovarienne prématurée désirant débuter une grossesse sont orientées en première intention vers une assistance médicale à la procréation (AMP). La fécondation in vitro (FIV) avec don d’ovocytes consiste à provoquer la fécondation de l’ovule issu du don avec un spermatozoïde en laboratoire, puis à implanter l'embryon dans l’utérus de la patiente.

Cette technique offre un taux de réussite élevé, avec un taux de naissance de 30 à 40 % par embryon transféré, comme le rapportent la Haute Autorité de santé (HAS), le Centre de référence des maladies endocriniennes rares de la croissance et du développement (CRMERCD) et la filière FIRENDO. Le taux de grossesses issues d’une FIV avec un recours au don d’ovocytes atteint 70 à 80 % de réussite après quatre cycles.

En France, il faut en moyenne attendre 3 ans pour obtenir un don d'ovocytes, c'est pourquoi il est conseillé aux femmes concernées par une ménopause précoce de lancer la procédure le plus précocement possible, dès le projet de grossesse. 

L’adoption

Pour les femmes atteintes de ménopause précoce désirant un enfant mais ne souhaitant pas avoir recours à une FIV ou n'ayant pas vu leur projet de grossesse aboutir, l’adoption est également une option à considérer. Comme pour le don d’ovocyte, les délais d’attente en France peuvent se révéler longs.

En cas d’échec d’une grossesse naturelle, la fécondation in vitro avec don d’ovocyte présente de très bons résultats pour mener à terme une grossesse quand on souffre de ménopause précoce. Grâce aux progrès des études en cours, de nouvelles stratégies de prise en charge de la fertilité des femmes souffrant d’une insuffisance ovarienne prématurée pourront être proposées à terme. Les équipes médicales de deuxièmeavis.fr peuvent étudier le dossier médical des femmes concernées par une ménopause précoce et les éclairer sur les différences options à envisager.  

Sources :

• Prise en charge de la fertilité en cas d’insuffisance ovarienne prématurée/primitive : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2021-05/pnds_iop_avril_2021_vf.pdf
• Ménopause précoce : https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/probl%C3%A8mes-de-sant%C3%A9-de-la-femme/troubles-menstruels-et-anomalies-du-saignement-vaginal/m%C3%A9nopause-pr%C3%A9coce
• Prise en charge de la ménopause : http://gemvi.org/wp-content/uploads/2022/06/fiche-info-patiente-menopause-THM.pdf