Vous avez mal ? Parlez-en à votre médecin !
"J'ai mal mais ça va", "Mes douleurs ne m'empêchent pas d'aller travailler", "C'est normal d'avoir mal après une opération chirurgicale ?”, "Je suis sûr que ça va passer". Oui, avoir mal est naturel et parfois attendu après une intervention par exemple. Mais cela ne signifie pas qu'il faille accepter, négliger ou minimiser votre douleur !
Que vous ayez mal à la tête, mal au dos, mal aux dents, mal à la gorge... Qu'il s'agisse de douleurs liées à une opération chirurgicale, à une chute, à une pathologie, ou d'origine inconnue... Parlez-en à votre médecin !
Pourquoi dire à votre médecin que vous avez mal ?
Soulager la douleur a longtemps été considéré comme secondaire en comparaison à obtenir la guérison. Identifier la douleur chez l'autre n'est pas non plus inné : la douleur chez le nouveau-né n'a été reconnue qu'en 1987 !
De nos jours, il en est tout autrement. La reconnaissance et la prise en charge de la douleur relèvent maintenant d'une spécialité médicale, l'algologie, et fait partie intégrante de toutes les spécialités médicales et chirurgicales. Pour autant, votre médecin ne peut savoir que vous avez mal que si... vous lui dites ! Et c'est essentiel, non seulement pour votre qualité de vie, mais aussi parce que la douleur est le signe d'un dysfonctionnement de l'organisme. En informant votre médecin, vous lui permettez de rechercher la cause, de poser un diagnostic et de vous prescrire un traitement adapté.
N'hésitez jamais à parler de votre douleur : elle n'est pas négligeable et ne fait pas de vous quelqu'un de fragile.
Comment parler de sa douleur
Il y a deux types de douleurs : la douleur aigüe et la douleur chronique. La première est le signe d'un traumatisme (une chute entraînant une fracture) ou d'une maladie tandis que la seconde est considérée comme une maladie en soit (une endométriose par exemple). Dans le cadre d'une chirurgie orthopédique par exemple, la douleur aigüe post-opératoire n'est pas censée évoluer vers une douleur chronique mais fait malheureusement partie des complications post-opératoires de la chirurgie (algodystrophie par exemple).
Si vous avez mal, comment trouver les mots pour en parler ? Vous pouvez décrire votre douleur en termes de nature, d'intensité, de localisation et de durée, de fréquence. Pour la nature, il peut s'agir d'une brûlure, torsion, pression, décharge électrique, élancement, picotement, piqûre, coupure, coup de poignard, engourdissement, irradiation... La douleur peut aussi faire chaud ou froid. Concernant la localisation, est-elle en surface ou en profondeur ? Sur quelle(s) partie(s) de votre corps ?
Enfin, pour décrire l'intensité de votre douleur, vous pouvez utiliser l'échelle de référence appelée Echelle Visuelle Analogique (EVA). Elle permet de noter la douleur de 0 (aucune douleur) à 10 (douleur maximale imaginable). Elle peut aussi être utilisée chez les enfants dès 5 ans. Pour les enfants de moins de 5 ans, d'autres échelles seront proposées : les échelles CHEOPS (Children’s Hospital of Eastern Ontario Pain Scale) et OPS (Objective Pain Scale) et le score d’Amiel-Tison dès 1 an. Ces dernières sont en réalité prises en main par une tierce personne qui observe l'enfant.
La prise en charge de la douleur en France
Vous avez réussi à poser des mots sur votre douleur et à la décrire aussi précisément que possible à votre médecin ? C'est la première étape indispensable pour une prise en charge de qualité. Grâce à toutes ces informations, votre médecin va pouvoir prendre des décisions comme :
- vous prescrire des médicaments antidouleurs appelés antalgiques et analgésiques. Il existe 3 paliers selon leur puissance d'action.
- vous prescrire un traitement non médicamenteux comme de la rééducation avec un kinésithérapeute ou un ostéopathe, des infiltrations ou des médecines complémentaires et alternatives (hypnose, acupuncture, massage bien-être, ostéopathie...)
- vous recommander ou vous prescrire du sport ! Saviez-vous l'activité physique était le traitement de première intention devant une lombalgie (douleur du bas du dos) ?
- vous adresser à un confrère plus spécialisé comme un médecin algologue ou un médecin de Médecine Physique et de Réadaptation
- vous adresser à un centre dédié à la prise en charge de la douleur (CETD, centre d’évaluation et de traitement de la douleur)
- vous demander de faire des examens complémentaires comme une prise de sang ou un examen d'imagerie (radio, scanner, IRM, mammographie...)
Vous avez mal et votre traitement n'a pas d’effet ? Vous êtes en errance diagnostique et ne parvenez pas à identifier la cause de votre douleur ? Vous avez subi une opération chirurgicale et la douleur devient chronique ?
Demander un deuxième avis médical peut vous être utile et ouvrir des pistes de solutions encore inexplorées. Vous pouvez demander à votre médecin traitant de vous adresser à un confrère spécialisé.
SOURCES :
Haute Autorité de Santé, Douleur post opératoire.
https://www.has-sante.fr/jcms/c_272488/fr/douleur-post-operatoire?xtmc=&xtcr=16
Centre National Ressources Douleur
https://www.cnrd.fr/
Respadd
https://www.respadd.org/medicaments-antalgiques-opioides/
Société Française d’Etude et de Traitement de la Douleur
https://www.sfetd-douleur.org/
Observatoire Français des Médicaments Antalgiques (OFMA)
http://www.ofma.fr/
Association Francophone pour Vaincre les Douleurs (AFVD)
https://www.association-afvd.com/
Douleurs sans frontières
https://www.douleurs.org/
France Assos Santé, La prise en charge de la douleur (chronique, aigüe, post-opératoire…) en France.
https://www.france-assos-sante.org/66-millions-dimpatients/patients-vous-avez-des-droits/prise-en-charge-de-la-douleur/
Ministère des Solidarités et de la Santé, Fiche 17 : la prise en charge de la douleur.
https://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/parcours-de-sante-vos-droits/modeles-et-documents/guide-usagers-votre-sante-vos-droits/article/fiche-17-la-prise-en-charge-de-la-douleur
SFAR, Prise en charge de la douleur post opératoire chez l’adulte et l’enfant.
https://sfar.org/prise-en-charge-de-la-douleur-post-operatoire-chez-ladulte-et-lenfant/
Publication le 30/03/2020 par Fanny Bernardon
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