IRM tête et cou
Qu'est-ce qu'une IRM ?
L’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) est un type d’examen d’imagerie couramment utilisé en médecine, en particulier à visée diagnostique. Le principe repose sur la mise en résonance des atomes d’hydrogène du corps humain grâce à des ondes électromagnétiques générées par un aimant. Les différents tissus du corps, suivant leur concentration en eau et donc en hydrogène, vont réagir de manière différente au champ magnétique. En fonction du type de tissu, les protons stimulés par l’aimant ne reviennent pas à leur état basal en même temps, ce qui peut être mesuré de manière extrêmement précise par l’IRM. Cela permet donc de déduire la nature des tissus ainsi que de les localiser, et ainsi d’obtenir une image très précise de l’anatomie et des structures étudiées. C’est pourquoi on se sert tout particulièrement des IRM pour visualiser les tissus mous (c'est à dire en dehors de l’os), comme le cerveau, la moelle, les yeux, le cou ou les organes abdominaux. L’IRM permet de visualiser les structures normales mais aussi d’identifier et de caractériser des processus pathologiques tels que les hémorragies, les inflammations, les infections ou encore les cancers.
Il est parfois nécessaire lors d’une IRM d’injecter un produit de contraste à base de gadolinium afin de mieux visualiser certaines structures, et notamment les vaisseaux et les tissus mous. Ce produit de contraste sert en quelque sorte à “colorer” les structures vasculaires ou les tissus contenant des vaisseaux. Ce produit non toxique est ensuite éliminé très rapidement dans les urines (en moins de 24 heures).
Les IRM de la tête et du cou, comme leur nom l’indique, se penchent sur les lésions ou pathologies de la sphère ORL et cervicale : les oreilles, les sinus, le larynx avec les cordes vocales, le pharynx, les glandes salivaires, la région sous-maxillaire, la thyroïde, et même les yeux ; ainsi que les pathologies ou traumatismes du massif facial comme le maxillaire et la mandibule.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une IRM ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une IRM ?
Comme c’est le cas dans tous les examens d’imagerie, il faut garder en tête que la performance de l’examen varie en fonction du type d’IRM utilisée, certaines étant plus performantes que d’autres, notamment les IRM à haut champ (3 Tesla versus 1.5 Tesla), mais également en fonction des connaissances et de l’expérience du radiologue qui l'analyse.
Ainsi, demander un deuxième avis dans le cadre de la relecture d’un examen d’imagerie est essentiel afin d’être sûr de ne pas passer à côté d’un élément important. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne l’interprétation des IRM ORL ou orbitaires qui sont particulièrement complexes et nécessitent une expertise importante. La majorité des radiologues ne voyant que rarement ces pathologies, il est malheureusement fréquent de voir des anomalies non vues ou mal interprétées en imagerie ORL ou orbitaire, avec des conséquences parfois dramatiques en cas de cancer ou d’infection, pour lesquels une prise en charge rapide et adaptée est nécessaire. L’ORL est une surspécialité de la radiologie à part entière, et nécessite une formation et un apprentissage rigoureux, ce qui limite le nombre de radiologues experts dans ce domaine.
Quels sont les spécialistes de l'IRM ?
Les spécialistes de la sphère cervicale et ORL sont les chirurgiens maxillo-faciaux, les ORL, ainsi que les radiologues spécialisés, souvent des neuroradiologues et radiologues ORL qui rendront leur compte-rendu aux médecins précédemment cités.
Quelles sont les maladies éligibles à l'IRM ?
Les IRM cervico-faciaux sont prescrits à visée diagnostique dans différents contextes, dont le point d’appel est le plus souvent une masse ou un nodule de la région cervicale, notamment au-niveau de la thyroïde, une douleur nécessitant d’être explorée, une altération de l’état général avec un point d’appel cervico-facial, des vertiges, un traumatisme…
On recherche plus spécifiquement :
- une tumeur bénigne ou maligne lors de signes de compressions nerveuses ou si une masse a été mise en évidence à la palpation ou lors de l’examen clinique.
- la présence d’adénopathies (ganglions augmentés de taille) dans des contextes infectieux ou cancéreux
- des malformations dans un contexte de surdité, de mauvais fonctionnement d’un organe…
- des séquelles d’un traumatisme facial
- des comblements ou cloisonnements de sinus dans le cadre de sinusites rebelles aux traitements
- des pathologies des glandes salivaires
- des étiologies de baisse d’acuité visuelle, de troubles de la vision comme une vision double
L’IRM est également employée pour le suivi de certaines pathologies, notamment les goîtres thyroïdiens, mais aussi pour visualiser l’évolution et l’extension potentielle de pathologies cancéreuses ou infectieuses.
Comment se passe une IRM ?
L’IRM peut être prescrite par tout médecin, généralement le médecin traitant ou le spécialiste.
Lors du rendez-vous, il est important de venir avec l’ordonnance de prescription de l’imagerie, qui contient l’indication et donc les choses à rechercher qui aideront le radiologue, les examens précédemment réalisés mais aussi les ordonnances des traitements en cours. Un court rendez-vous avec la/le manipulateur radio est réalisé, lors duquel on vérifie l’absence de contre-indication, ou de matériel non compatible, comme la présence d’un pacemaker, qui peut être déréglé par l’aimant et qui est en théorie contre indiqué lors d’un examen IRM (les pacemakers modernes sont théoriquement compatibles mais nécessitent quand même la présence d’un cardiologue afin de pouvoir vérifier son fonctionnement par la suite. A ce moment-là, s’il y a besoin de produit de contraste, un cathéter sera posé. C’est ici qu’il faudra aussi retirer les objets métalliques et affaires personnelles, que l’on vous invitera à laisser dans une salle hors du lieu d’examen.
En fonction de l’indication, il pourra être demandé de retirer un potentiel appareil dentaire. Tout ceci sera précisé par le cabinet de radiologie lors de la prise de rendez-vous.
L’examen en soi ne dure qu’une quinzaine de minutes en moyenne, mais peut aller jusqu’à 30 à 45 minutes en fonction des indications, temps durant lequel il est essentiel de rester parfaitement immobile. Le patient est allongé. La machine fait beaucoup de bruit, cela est tout à fait normal, et des bouchons d’oreille ou des casques audio sont fournis au patient pendant l’examen. L'examen n’est absolument pas douloureux. Il peut être demandé de retenir sa respiration en fonction de l’indication de l’IRM. L’IRM peut être impressionnante, notamment pour les patients claustrophobes, mais les manipulateurs sont formés pour permettre au patient de se détendre et se relaxer. Un miroir peut être fixé au-dessus de la tête du patient pour avoir l’impression de se situer hors de la machine. Des films peuvent également être diffusés dans certains centres. Dans la majorité des cas, on conseille simplement au patient de fermer les yeux.
Après l’IRM, il faudra patienter le temps que le médecin radiologue réalise son compte-rendu et analyse les résultats pour répondre à la question posée par le médecin prescripteur. Puis ce dernier vous sera remis.
Quel est le suivi après une IRM ?
L’IRM ne requiert pas de suivi particulier. Il faudra, comme toujours après injection médicamenteuse, surveiller la tolérance du produit de contraste durant l’examen, mais rien de particulier n’est mis en place si tout se déroule comme prévu. Le patient peut ensuite repartir immédiatement après l’examen, ou après avoir attendu l’avis du médecin.
Quels sont les bénéfices et les risques d'une IRM ?
Quels sont les bénéfices d’une IRM ?
L’IRM est un examen très performant, mettant en évidence les processus pathologiques et la nature des tissus avec précision. Malgré un accès plus restreint et un coût élevé, il s’agit d’un examen accessible, et maîtrisé par de nombreux professionnels. De plus, il n’est pas invasif, pas irradiant, comporte peu d’effets indésirables et dure moins d’une heure dans les cas les plus longs.
Quels sont les risques d’une IRM ?
Les IRM sont non irradiants, c'est- à dire qu’ils n’utilisent pas de rayons X, contrairement au scanner et à la radio.
En revanche, l’emploi de l’aimant géant implique certaines contre-indications formelles car il peut déplacer ou endommager le matériel métallique, il s’agit de la présence de :
- pacemakers ou défibrillateurs cardiaques implantables
- valves cardiaques d’ancienne génération
- clips vasculaires d’ancienne génération
- matériel médical électronique implanté comme les pompes à insuline, les neurostimulateurs, les implants cochléaires…
- éclats métalliques oculaires (suite à des accidents)
D’autres contre-indications relatives existent :
- les patchs transdermiques, ou encore les tatouages, notamment s’ils sont étendus, qui peuvent créer des brûlures
- la claustrophobie (en raison de la forme de la cabine et de l’impression d’enfermement ressentie par certains patients). Des IRM “ouvertes” existent dans ces cas-là, mais elles restent rares et moins performantes.
- la pose de stents nécessite un délai de 8 à 12 semaines,
- les 4 premiers mois de grossesse sont à éviter, et en règle générale même si l’IRM présente toujours moins de risque que le scanner ou la radio, il est préférable d’attendre l’accouchement si possible. En cas de nécessité de réalisation d’une IRM, il est préférable de la réaliser sur une IRM avec le champ magnétique le plus faible (1.5T plutôt que 3T). En revanche, l’allaitement n’est pas une contre indication à l’IRM.
Il est important de noter que la balance bénéfice-risques est essentielle à évaluer, ainsi il est possible de réaliser une IRM en présence d’un implant métallique dans certaines conditions, si le bénéfice est très grand, que l’implant est de petite taille et loin de la zone à examiner.Dans le contexte de l’urgence également, certaines contre indications peuvent devenir relatives.
Il n’y pas d’effets indésirables propres à l’IRM, mais il peut en exister certains suite à l’injection de gadolinium. Ils sont relativement rares et le plus souvent bénins, on retrouve :
- des nausées passagères
- un petit hématome au point de la piqûre ou une fuite sous-cutanée du produit de contraste pendant l’injection
- des allergies (asthme, conjonctivite…), de l’urticaire
- des problèmes rénaux.
Mise à jour le 01/03/2023 Revue par le Docteur Augustin Lecler
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