Neuropathie optique

Une neuropathie optique est une pathologie qui touche le nerf optique à l’origine d’une altération de la vision.

Le nerf optique est constitué d’environ 1,3 millions de fibres optiques. Il s’étend de la partie postérieure du globe oculaire au chiasma optique en passant par l’orbite. Il véhicule l’information visuelle reçue par la rétine. Son atteinte sera responsable d’une baisse visuelle transitoire ou définitive suivant la cause.

Voici les différentes étiologies de neuropathies optiques :

-    Vasculaires ou ischémiques comme la neuropathie optique ischémique antérieure aigue artéritique ou non artéritique

-    Inflammatoires, on parle alors de névrite optique. Elle peut être inaugurale d’une pathologie démyélinisante comme la sclérose en plaques, la neuromyélite optique, ou d’une pathologie systémique comme la sarcoïdose.

-    Infectieuses comme la maladie de Lyme, et la syphilis

-    Compressives/Infiltratives comme un méningiome du nerf optique, ou une tumeur comprimant le nerf optique

-    Neurodégénératives comme le glaucome qui est la neuropathie optique chronique la plus fréquente

-    Toxiques et/ou carentielles secondaire à une intoxication alcoolo-tabagique, à certains médicaments neurotoxiques, ou à des carences en vitamines

-    Héréditaires, comme l’atrophie optique dominante ou la neuropathie optique héréditaire de Leber

Une neuropathie optique se manifeste soit par une baisse de l’acuité visuelle de loin et/ou de près, soit par une altération du champ visuel. Cette perte de vision peut être brutale ou progressive en fonction de l’étiologie de la neuropathie optique.

L’œil peut avoir un aspect normal d’un point de vue extérieur, c’est à dire qu’aucune rougeur oculaire n’est présente, ce qui est d’ailleurs le cas le plus fréquent. Certains patients se plaignent d’une douleur rétro oculaire qui augmente à la motilité orientant vers une pathologie inflammatoire.

D’autres symptômes peuvent s’ajouter aux symptômes oculaires en rapport avec la pathologie responsable de la neuropathie optique. Dans la sclérose en plaques par exemple, on peut retrouver des déficits neurologiques moteurs et/ou sensitifs. Dans l’artérite à cellules géantes (anciennement dénommée maladie de Horton) des céphalées peuvent être présentes.

 
Le point commun à ces diverses causes reste finalement la baisse de vision.

Le diagnostic de neuropathie optique est fait suite à l’interrogatoire et à l’examen ophtalmologique.
Cet examen comprend entre autres :

-    Une mesure de l’acuité visuelle

-    Un examen des pupilles à la recherche d’un déficit pupillaire afférent relatif

-    Un champ visuel

-    Un examen du fond d’œil avec éventuellement la réalisation de photographies

-    Un examen OCT (tomographie par cohérence optique) de la papille et de la macula

En fonction de l’étiologie suspectée, d’autres examens seront réalisés comme une IRM orbitaire et cérébrale pour rechercher une pathologie inflammatoire ou compressive du nerf optique.

Les traitements d’une neuropathie optique dépendent essentiellement de la cause.

Des traitements médicaux sont utilisés dans certaines pathologies :

-    Des corticoïdes à forte dose dans la prise en charge initiale des neuropathies optiques inflammatoires ou des neuropathies optiques ischémiques artéritiques

-    Des antibiotiques pour certaines neuropathies optiques infectieuses

-    Une supplémentation en vitamines pour les neuropathies optiques carentielles

 
Des traitements chirurgicaux peuvent aussi être nécessaire dans le cadre d’une tumeur qui comprime le nerf optique comme un méningiome.

 
Certaines neuropathies optiques ne bénéficient d’aucun traitement spécifique. 

 Dans tous les cas, une rééducation visuelle peut être intéressante. Cette rééducation ne doit pas être négligée, car elle permet une meilleure réadaptation et une limitation du handicap dans la vie quotidienne.

Un deuxième avis présente plusieurs intérêts en cas de neuropathie optique.

En premier lieu, un spécialiste de deuxième avis pourra vous expliquer le mécanisme de votre pathologie et vous aidera à en comprendre la cause. En effet, une neuropathie optique peut survenir dans des contextes divers, et il est important que vous puissiez en savoir le maximum.

Ensuite, cela vous permettra d’avoir à l’esprit les différentes options thérapeutiques. Selon votre cas, il peut par exemple vous être proposé différents médicaments voire parfois une chirurgie. Un traitement préventif pour éviter l’aggravation ou l’atteinte de l’œil controlatéral peut aussi être envisagé.
 

Enfin il est utile de comprendre les règles hygiéno-diététiques à mettre en place, reconnaître les signes qui doivent faire consulter en urgence et d’avoir un projet de soins sur le long terme. Cela fait partie de l’éducation thérapeutique et vous permettra de limiter l’impact futur de cette maladie.

Quelles questions poser dans le cadre d'un deuxième avis ?

-    Quelle est la cause de ma neuropathie optique ?

-    Quel est le risque d’atteinte de l’autre œil ou de récidive sur le même œil ?

-    Est-ce le signe d’une pathologie neurologique ?

-    Comment va évoluer ma vision ?

-    Quel suivi dois-je mettre en place ?

-    Quels traitements sont possibles ?

-    Quels symptômes doivent m’inquiéter ?

Qui consulter pour un deuxième avis ? 

 
Plusieurs spécialistes peuvent être consultés pour un deuxième avis, notamment un ophtalmologiste ou encore un neurologue dans le cas où une pathologie neurologique est en cause.

Quels sont les examens à transmettre ? 

Plusieurs examens doivent être transmis lors de votre consultation s'ils ont été réalisés :

-    Une acuité visuelle

-    Une pression oculaire

-    Un fond d’œil ou une rétinophotographie

-    Un champ visuel

-    Des potentiels évoqués visuels

-    Un OCT de la papille et de la macula

-    Une IRM orbitaire et cérébrale