Epicondylite
Qu'est-ce qu'une épicondylite ?
L’épicondyle est le relief osseux de l’humérus (os du bras) situé à la partie externe du coude. Certains muscles de l’avant-bras s’attachent sur l’épicondyle et permettent la mobilité en extension du poignet et des doigts, ainsi que les mouvements de rotation de la main (pronation).
On appelle « épicondylite », ou « épicondylalgie latérale », une inflammation des tendons (tendinite) reliés à l’épicondyle. Les tendons sont des fibres solides non-étirables situées à l’extrémité d’un muscle et qui lui permettent de se fixer à l’os. Une épicondylite fait suite à une sollicitation mécanique répétitive et/ou en force des tendons, qui peuvent alors subir des micro-déchirures.
Il existe plusieurs causes :
- l’activité professionnelle. C’est le facteur de risque principal, lié à des mouvements répétitifs et/ou en force, notamment lors des mouvements de soulèvement et de serrage. L’absence de repos, le froid et l’exposition à des vibrations sont des risques supplémentaires. Parfois, l’épicondylite est observée chez des travailleurs utilisant leur ordinateur pendant de nombreuses heures ; la mobilisation répétitive des doigts sur le clavier, poignets en extension, peut entraîner une inflammation progressive des tendons.
- L’activité physique, notamment la pratique du tennis. La maladie est alors appelée tennis-elbow et représente 5 à 10 % des cas d’épicondylite.
On recense 1 à 3 % d’adultes touchés par une épicondylite chaque année. La pathologie représente 80 % de toutes les atteintes du coude.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une épicondylite ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une épicondylite ?
Un second avis est tout à fait pertinent dans le cadre d’une épicondylite chronique. En effet, une épicondylite simple guérit spontanément chez 90 % des patients et n’expose pas à des risques particuliers. Cependant, le traitement peut durer plusieurs semaines à plusieurs mois, la guérison étant obtenue en moyenne 12 mois après l’apparition des premiers symptômes. Une prise en charge précoce accélère la guérison. Si les douleurs persistent au-delà d’un an, des examens d’imagerie sont prescrits à la recherche d’une pathologie associée et une chirurgie peut être envisagée. Par ailleurs, l'épicondylite est souvent due à l’activité professionnelle : il est donc important d’effectuer une analyse ergonomique du poste de travail, en complément des traitements instaurés, et en prévenir la récidive. Un deuxième avis est également indiqué car il permet d’apporter un éclairage supplémentaire en cas de situation complexe et résistante aux traitements, et proposer une adaptation de l’activité professionnelle ou sportive du patient, si elle est la cause de l'épicondylite.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- Quelle est la cause de mon épicondylite ?
- Les douleurs vont-elles augmenter si je ne fais rien ?
- Comment adapter mon travail/mon activité sportive afin de supprimer les symptômes ?
- Un programme d’exercices avec un kinésithérapeute est-il pertinent dans mon cas ?
- Le traitement que l’on m’a prescrit ne soulage pas mes douleurs. Quelles sont les autres options possibles ?
- Les médicaments anti-inflammatoires/antalgiques ne fonctionnent pas. Puis-je bénéficier d’injections de cortisone ?
- On me propose une chirurgie. En quoi consiste l’intervention ? Vais-je avoir mal ? Devrais-je être immobilisé(e) ? Est-ce que les douleurs peuvent revenir ?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de l'épicondylite ?
Les spécialistes à consulter sont :
- un médecin du travail, si l’activité professionnelle a été identifiée comme étant la cause de l'épicondylite. Son rôle est d’éviter que le travail n’altère la santé des travailleurs.
- Un médecin de médecine physique et de réadaptation (médecin de rééducation). C’est le spécialiste de la rééducation et de la réadaptation pour les personnes ayant des incapacités fonctionnelles à cause d’un handicap ou d’un traumatisme.
- Un rhumatologue. C’est le spécialiste de l’appareil locomoteur (os, muscles, tendons, articulations et ligaments).
- Un chirurgien orthopédiste chirurgien spécialiste de l’appareil locomoteur. Une spécialisation en chirurgie du membre supérieur permet une prise en charge optimale, si une intervention chirurgicale est envisagée.
Quels sont les symptômes de l'épicondylite ?
Les symptômes de l'épicondylite sont une sensibilité du coude au toucher qui évolue en une réelle douleur au moindre contact. Elle est déclenchée par les mouvements d’extension du poignet et des doigts, et exacerbée lorsque le bras est tendu ou dans les mouvements en force. La douleur peut s’étendre jusqu’à l’avant-bras ; dans ce cas, une irritation du nerf radial est suspectée. Parfois, des douleurs de l’épaule peuvent apparaître, du fait d’une mauvaise utilisation de celle-ci, en relation avec les douleurs du coude.
La symptomatologie concerne généralement qu’un seul bras.
Comment diagnostiquer une épicondylite ?
Le diagnostic de l'épicondylite requiert :
- un examen clinique. La palpation de l’épicondyle latérale est douloureuse ; un œdème local est rarement observé. La mobilisation en extension, ou contre résistance, du poignet et des doigts déclenche des douleurs et signe le diagnostic.
- Une échographie du coude ou une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) : ces examens d’imagerie sont prescrits en cas de suspicion de lésion tendineuse ou en cas d’échec des traitements.
Comment soigner une épicondylite ?
Le traitement de l'épicondylite repose sur :
- le repos avec l’arrêt ou la diminution des mouvements à l’origine des douleurs, s’ils peuvent être identifiés,
- l’application d’une poche réfrigérante sur la zone douloureuse,
- la prise de médicaments antalgiques et d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens afin de soulager les douleurs,
- des exercices musculaires sous contrôle d’un kinésithérapeute, qui est le traitement de référence de l’épicondylite,
- une injection de corticoïdes afin de lutter contre la douleur, à condition qu’il n’existe pas de fissuration tendineuse. Cette infiltration est surtout utile en début d’évolution de l’épicondylite : rapidement, les phénomènes inflammatoires sont remplacés par une tendinose, ne répondant plus aux injections locales de cortisone,
- une injection de PRP (plasma riche en plaquette) qui favoriserait la cicatrisation tendineuse,
- un traitement chirurgical, en cas d’échec des traitements instaurés après 6 mois d’évolution. Ces épicondylites chroniques touchent moins de 10 % des patients. L’intervention consiste en un allongement après section des tendons (ténotomie d’allongement), dont l’effet de détente permet de soulager les douleurs. Elle est réalisée sous arthroscopie, c’est-à-dire via de petites incisions permettant l’introduction d’instruments chirurgicaux sous contrôle d’un arthroscope. L’intervention chirurgicale est suivie d’un protocole de rééducation avec un kinésithérapeute.
La prise en charge de l'épicondylite dépend :
- de l’âge du patient,
- de son état de santé général,
- de l’identification d’un facteur de risque : activité sportive ou professionnelle,
- de l’intensité des douleurs,
- de la durée d'évolution depuis le début des symptômes,
- du retentissement des symptômes sur les activités de la vie quotidienne,
- de la présence de lésions plus graves des tendons.
Mise à jour le 06/12/2023 Revue par le Docteur Anne Vidil
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Voici l’un des médecins référencés pour cette maladie
Chirurgien orthopédiste
Clinique de l'Union (Ramsay)