Phlébite
Qu'est-ce qu'une phlébite ?
La phlébite, ou thrombose veineuse, est une maladie cardiovasculaire qui se traduit par l’apparition d’un caillot de sang dans une veine. Ce caillot peut obstruer n’importe quelle veine, mais dans la très grande majorité des cas, ce sont celles situées dans les jambes qui sont affectées en priorité. Pour autant, les membres supérieurs ou l’abdomen ne sont pas exemptés. On parle de phlébite dès lors qu’un bouchon se forme dans la veine et empêche - partiellement ou totalement - le sang de circuler.
Selon le calibre et l’emplacement de la veine concernée, on distingue les phlébites superficielles des phlébites profondes. La forme la plus courante de la pathologie est la phlébite superficielle. Elle concerne les veines dites de surface, de moins gros calibre. Si elle ne représente pas une urgence absolue, ce type de phlébite doit toutefois alerter le patient car cette pathologie cache souvent une insuffisance veineuse avancée.
La phlébite profonde, quant à elle, concerne les veines de plus gros calibre, qui présentent un débit sanguin important. Le risque est alors de voir le caillot sanguin se décrocher de la paroi veineuse et d’être emporté vers le cœur et obstruer l’artère pulmonaire. La phlébite profonde peut conduire à une embolie pulmonaire, pathologie potentiellement mortelle. Environ 30% des patients atteints de phlébite profonde développent une embolie pulmonaire. Il s’agit d’une complication grave, survenant lorsque le caillot de sang formé dans la veine profonde se détache et migre vers les poumons, entraînant une obstruction des artères pulmonaires. Les symptômes d'une embolie pulmonaire peuvent inclure une douleur thoracique, une toux avec ou sans sang, une respiration rapide, des vertiges, une faiblesse ou une fatigue, des battements cardiaques rapides et des sueurs. Le risque est d’autant plus élevé pour les personnes ayant des antécédents de phlébite, les personnes âgées, les fumeurs, les personnes obèses, les femmes enceintes et celles ayant des troubles de la coagulation sanguine.
Profonde ou superficielle, chacun de ces deux types de phlébite appelle un traitement différent.
Facteurs de risque de la phlébite
Dans un cas sur deux, la phlébite peut survenir de façon spontanée, sans que l’on sache expliquer pourquoi. Toutefois, des facteurs de risques existent. Notre organisme fabrique naturellement et en permanence des micro-caillots sanguins. Leur rôle est de colmater une brèche dans une paroi veineuse, en cas d’hémorragie par exemple. En parallèle, notre sang contient également des substances qui bloquent la coagulation. Ces substances, alliées à une bonne circulation sanguine, empêchent les micro-caillots de trop grossir. De cette façon, un équilibre se crée. Mais dès qu’un problème vient altérer la circulation sanguine ou le processus de coagulation, alors l’équilibre est rompu. On a ainsi identifié plusieurs facteurs susceptibles de favoriser l’apparition d’une phlébite. Une immobilisation prolongée, par exemple, accroît ce risque car elle entraîne une stagnation du sang dans la veine. Il en va de même pour une insuffisance veineuse ou cardiaque. Un cathéter peut provoquer une inflammation de la veine, et est également susceptible de favoriser la maladie. Certaines pathologies (cancéreuses ou génétiques) qui accélèrent la coagulation du sang font également parties des facteurs aggravants. On estime qu’il y a chaque année, 1,5 cas pour mille personnes atteintes de phlébite profonde en France (soit environ 99 000 cas).
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une phlébite ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une phlébite ?
La phlébite, et en particulier la phlébite profonde, est une maladie dangereuse dans la mesure où elle fait courir un risque majeur d’embolie pulmonaire, aux conséquences parfois fatales pour le patient. Mais la phlébite profonde est également néfaste par les séquelles à long terme qu’elle peut engendrer. C’est le cas de la maladie post-thrombotique, une maladie chronique et invalidante qui se traduit notamment par des complications cutanées. Dans ce contexte, un deuxième avis est pertinent car il permet au patient de s’informer de la façon la plus complète possible sur les implications, les conséquences et les traitements de sa maladie. Ainsi éclairé, il peut prendre part de façon active à la stratégie thérapeutique qui lui est proposée. Mieux informé, il peut également adopter les comportements appropriés pour réduire les risques de complications et garantir un meilleur résultat au traitement. La phlébite est une maladie qu’il faut bien comprendre si l’on veut optimiser sa prise en charge.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- De quel type de phlébite est-ce que je souffre ?
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- La phlébite est une inflammation d'une veine causée par un caillot de sang qui s'est formé à l'intérieur de la veine. Il existe deux types de phlébite : la phlébite superficielle, qui affecte les veines près de la surface de la peau, et la phlébite profonde, qui affecte les veines profondes dans les muscles de la jambe. Pour déterminer le type de phlébite dont vous souffrez, votre médecin peut vous recommander des examens complémentaires tels qu'une échographie, un scanner ou une IRM.
- Quelle est la cause de ma maladie ? Comment se déclenche une phlébite ?
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- Les causes de la phlébite sont variées, mais les facteurs de risque les plus courants comprennent l'immobilité prolongée, la chirurgie, les traumatismes, l'obésité, la grossesse et les troubles de la coagulation du sang.
- Comment faire passer une phlébite ? Quel traitement dois-je suivre et pendant combien de temps ?
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- Le traitement de la phlébite dépend de la gravité et de l'emplacement de la maladie. Les médicaments anticoagulants tels que la warfarine, le dabigatran, le rivaroxaban et l'apixaban sont souvent prescrits pour empêcher la formation de nouveaux caillots sanguins et prévenir les complications. Dans les cas graves, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour retirer le caillot.
- Vais-je suivre mon traitement à vie ? Vais-je devoir mettre en place une surveillance à vie ?
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- La durée du traitement dépendra de la gravité de la phlébite et des complications éventuelles. Il est possible que vous deviez suivre un traitement anticoagulant à vie si vous avez des antécédents de phlébite récurrente ou si vous avez un trouble de la coagulation sanguine.
- Dois-je garder les bas de contention la nuit, pour dormir ?
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- Il est important de suivre les instructions de votre médecin concernant le port des bas de contention et les mesures préventives que vous pouvez prendre pour éviter la formation de caillots sanguins. Le port des bas de contention la nuit dépendra de la prescription de votre médecin.
- Dois-je changer mon alimentation et mon hygiène de vie ?
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- L'adoption d'un mode de vie sain, notamment une alimentation équilibrée et l'exercice régulier, peut aider à réduire le risque de phlébite.
- Y a-t-il un risque avec le traitement anticoagulant ?
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- Les anticoagulants ont des effets secondaires possibles, notamment des saignements, des ecchymoses, des nausées et des vomissements. Il est important de signaler tout effet secondaire à votre médecin.
- Comment reconnait-on une embolie pulmonaire ?
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- Une embolie pulmonaire est une complication grave de la phlébite qui se produit lorsque le caillot sanguin se détache de la veine et se déplace dans les poumons. Les symptômes peuvent inclure des douleurs thoraciques, des difficultés à respirer, des vertiges, une toux et une expectoration de sang. Si vous présentez ces symptômes, vous devez contacter immédiatement un médecin.
- Dois-je pratiquer une activité physique ou au contraire, est-ce déconseillé ?
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- En général, il est recommandé de pratiquer une activité physique régulière en cas de phlébite, mais cela dépend de l'étendue de la maladie et des autres facteurs de risque de chaque patient. L'activité physique peut aider à améliorer la circulation sanguine et prévenir la formation de caillots sanguins. Cependant, certaines activités peuvent être contre-indiquées, surtout pendant la phase aiguë de la maladie. Il est donc important de consulter un médecin pour obtenir des recommandations spécifiques à votre cas. Le médecin pourra vous indiquer le type et la durée d'activité physique qui conviennent à votre condition. Dans certains cas, des précautions supplémentaires pourraient être nécessaires, comme l'utilisation de bas de contention ou l'évitement d'activités qui augmentent le risque de blessure ou de saignement.
- Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire quand on a une phlébite ?
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- Évitez de rester immobile pendant de longues périodes, car cela peut favoriser la formation de caillots sanguins. Si vous devez rester assis ou debout pendant une longue période, essayez de faire des pauses régulières pour vous lever et marcher un peu.
- Évitez les activités qui peuvent provoquer une pression ou un traumatisme sur la zone touchée par la phlébite, comme le port de vêtements serrés ou de chaussures à talons hauts.
- Évitez les activités physiques intenses ou les sports à impact élevé qui peuvent augmenter le risque de rupture de caillots sanguins et d'embolie pulmonaire. Toutefois, une activité physique modérée peut être bénéfique pour stimuler la circulation sanguine.
- Évitez de prendre certains médicaments, tels que les contraceptifs oraux, les médicaments pour la ménopause ou les médicaments contre la douleur qui peuvent augmenter le risque de formation de caillots sanguins.
- Évitez de fumer ou d'être exposé à la fumée de cigarette, car cela peut endommager les vaisseaux sanguins et augmenter le risque de formation de caillots sanguins.
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de la phlébite ?
Dans le cadre d’une phlébite, il faut consulter un phlébologue ou angiologue. C’est le spécialiste des maladies veineuses et de leur traitement.
L'autre médecin référent pour la phlébite est un médecin ou chirurgien vasculaire. Celui-ci est un spécialiste des problèmes des vaisseaux (artères, veines, vaisseaux lymphatiques).
Quels sont les symptômes d'une phlébite ?
Les premiers signes d’une phlébite
Les symptômes d’une phlébite superficielle sont visibles à l’œil nu : la veine prend une teinte rouge et la zone peut être sensible lorsqu’on la touche. Une sorte de cordon douloureux suit le trajet de la veine. Parfois, un œdème prend forme localement.
Les symptômes d’une phlébite profonde sont nettement moins visibles. La veine étant par définition « profonde », l’inflammation ne se voit pas en surface. Il arrive que la maladie ne présente aucun symptôme, d’où sa dangerosité. Toutefois dans la moitié des cas, les patients ressentent une douleur latente dans la jambe, associée ou non à des engourdissements et des crampes. Une sensation de chaleur envahit la jambe qui peut gonfler sous l’effet d’un œdème. La peau prend parfois une coloration bleutée. Ces symptômes peuvent être accompagnés de fièvre.
Comment diagnostiquer une phlébite ?
On ne diagnostique pas une phlébite superficielle de la même façon qu’une phlébite profonde. Dans le premier cas, un simple examen clinique peut suffire. Par précaution, le médecin préconisera néanmoins un examen d’imagerie médicale pour s’assurer qu’aucun caillot n’est en train de se former dans les veines profondes.
A elles seules, la palpation et la vue ne permettent pas d’établir un diagnostic de phlébite profonde. Ce diagnostic requiert de pratiquer un écho-Doppler. Cet examen d’imagerie médicale permet d’analyser le débit sanguin et de détecter une éventuelle anomalie. Enfin, une analyse des D-dimères (l’un des principaux constituants des caillots sanguins) est parfois pratiquée pour préciser ce diagnostic. Plus le taux de D-dimère est élevé, plus le risque d’être en présence d’un caillot sanguin est important. Enfin, il est désormais établi que la pilule, mais aussi le tabac ou encore les traitements contre la ménopause aggravent les risques de voir des caillots sanguins se constituer.
Comment soigner une phlébite ?
Le choix du traitement dépend :
- Du type de veine affectée.
- De la taille du caillot sanguin détecté.
- De son emplacement.
- Des circonstances de déclenchement de la maladie.
- Des antécédents médicaux et familiaux du patient.
- Des facteurs de risques qu’il présente.
- De l’âge du patient.
- De son état de santé général.
Traitement d’une phlébite superficielle
Il n’y a pas de recommandation précise sur le traitement d’une phlébite superficielle. Néanmoins, les médecins préconisent de suivre un traitement qui associe des anti-inflammatoires non stéroïdiens et le port de bas de contention, pour prévenir les complications. Des anticoagulants peuvent également être administrés. Par précaution, les médecins effectuent toujours une vérification des veines profondes au moyen d’un écho-Doppler, pour s’assurer qu’il n’existe pas une phlébite profonde asymptomatique sous-jacente. Parfois, un traitement chirurgical destiné à retirer des varices peut être également proposé.
Traitement d’une phlébite profonde.
Cette pathologie requiert un traitement sans délai, qui repose en priorité sur des anticoagulants. Ceux-ci peuvent être administrés par injection sous-cutanée (comme l’héparine), ou par voie orale (comme les antivitamines K). Souvent le médecin prescrit successivement l’un, puis l’autre, car le traitement d’une phlébite profonde peut durer plusieurs mois, voire indéfiniment, dans les cas les plus sérieux. Il doit être associé à des contrôles biologiques réguliers, qui ont pour but de vérifier que la dose d’anticoagulants prescrite est adaptée au patient. Ceci afin d’éviter les risques d’hémorragie. En parallèle, le port de bas ou de chaussettes de contention (pendant environ 3 mois) est indispensable pour éviter les risques de complication.
Mise à jour le 06/12/2023 Revue par le Professeur Yves Alimi
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Médecin vasculaire
CHRU Brest - Hopital de la Cavale Blanche
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