Découvrez le métier de proctologue

Souvent entourées de tabou, les maladies de l’anus et du rectum souffrent de retards de diagnostic et de prise en charge. Lumière sur les proctologues, ces hyper-spécialistes de la gastro-entérologie.

Qu’est-ce qu’un proctologue ?

Le proctologue est un gastro-entérologue ou un chirurgien digestif, qui s’est surspécialisé dans l’étude d’une partie de l’appareil digestif : l’anus et le rectum.

La proctologie est une spécialité médico-instrumentale et chirurgicale qui concerne un nombre important de patients. Elle représente entre 20 et 30 % de l’activité de gastro-entérologie.

Quand consulter un proctologue ?

Les maladies de l’anus et du rectum souffrent fréquemment de retard diagnostique en raison de la gêne des personnes malades qui tardent à consulter malgré l’impact de la maladie sur leur vie quotidienne. Les troubles nécessitant le recours à un proctologue seraient dissimulés dans 5 cas sur 6. Ces pathologies sont pourtant habituelles et les médecins traitants n’hésitent pas à proposer une consultation chez un proctologue quand cela est nécessaire.

Vous souffrez de saignements de la zone anale (rectorragies), d’un prurit, de douleurs, de tuméfactions, de troubles du transit, de suintements, de pertes incontrôlées de selles ou de gaz ? Ces symptômes sont évocateurs d’un trouble proctologique. La consultation peut mettre en évidence la présence d’hémorroïdes, de fissure anale, de fistule anale, d’incontinence anale, d’infections sexuellement transmissibles (IST), de maladie de Crohn, de rectocolite hémorragique, de cancer colorectal ou de cancer de l’anus.

Les gestes du proctologue

Après un interrogatoire médical permettant aux personnes malades de partager leurs symptômes, leur histoire médicale et leurs antécédents familiaux, le proctologue débute l’examen clinique.

L’examen proctologique consiste en un examen de l’anus, du périnée et du rectum, selon les cas. Pratiqué allongé sur le côté ou à quatre pattes, l’examen est rapide et la plupart du temps sans douleur. Il débute par une inspection de la zone périanale et par un toucher rectal et se poursuit par une anuscopie réalisée avec un spéculum. Il n’est pas nécessaire de jeûner avant l’examen ni de procéder à un lavement rectal, sauf si votre médecin vous l’a spécifiquement indiqué.

L’examen anal, souvent redouté car il touche à l’intime, constitue pour de nombreuses personnes un obstacle à la consultation d’un proctologue. Seuls 65 % des patients à qui il est proposé l’acceptent. Il permet pourtant de poser rapidement un diagnostic et de mettre en place un traitement sans attendre. L’examen anal mènerait à un taux diagnostique de 70 % contre un taux de seulement 20 % quand il n’est pas pratiqué.

Dans un peu plus de 10 % des cas, une rectoscopie, réalisée à l’aide d’un tube rigide, doit compléter le toucher rectal et l’anuscopie. D’autres investigations peuvent se révéler nécessaires selon le contexte clinique. Une coloscopie (exploration du côlon à l’aide d’une caméra) peut être réalisée dans près de 20 % des cas.

Comment choisir votre proctologue ?

Si vous souffrez de problèmes anaux ou rectaux, vous pouvez consulter un gastro-entérologue, un chirurgien digestif ou un proctologue. Les proctologues sont des hyper-spécialistes de la zone anale et rectale et consacrent ainsi leur exercice au diagnostic, au traitement médical ou chirurgical et au suivi de patients concernés par ces pathologies. Souvent chercheurs, les proctologues peuvent être consultés dans les hôpitaux au sein de consultations spécialisées ou dans des cabinets privés.

Une fois le tabou dépassé et les bons spécialistes consultés, les maladies anales et rectales peuvent être efficacement soignées. Un deuxième avis médical pourra vous aider à trouver le traitement le plus adapté et à réfléchir aux solutions chirurgicales à envisager.

SOURCES :

• Société nationale française de colo-proctologie, Examen proctologique, 2018 : https://www.snfcp.org/informations-maladies/examens-et-exploration/examen-proctologique/
•  Journées francophones d’hépato-gastroentérolgie et d’oncologie digestive (JFHOD), Evaluation de la part de la proctologie en médecine générale : étude nationale prospective, 2016 : https://www.snfge.org/content/evaluation-de-la-part-de-la-proctologie-en-mede
• Journées francophones d’hépato-gastroentérolgie et d’oncologie digestive (JFHOD), La proctologie (spontanément rapportée et révélée) chez le généraliste : première enquête nationale systématique et prospective, 2012 : https://www.snfge.org/content/la-proctologie-spontanement-rapportee-et-revel