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Incontinence anale

Revue par le Pr Véronique Vitton, Gastro-entérologue
Mise à jour le 24/04/2025

Définition
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Qu'est-ce qu'une incontinence anale ?

L’incontinence anale se définit comme la perte incontrôlée de selles et/ou de gaz par l’anus. Cette pathologie n’est pas grave en soi car elle n’engage pas le pronostic vital mais elle demeure un sujet tabou, jugé dégradant. Son retentissement sur la qualité de vie en termes de vie sociale, professionnelle et sexuelle est considérable. 

L’incontinence anale est un vrai problème de santé publique qui affecte 10 % (donc une personne sur 10 !) de la population et jusqu’à 50 % de la population âgée vivant en institution, avec une prédominance féminine et un retentissement sur les activités quotidiennes dans 20 % des cas. Cette situation est non seulement difficile à accepter pour le patient, mais aussi difficile à évoquer avec le médecin traitant.

Par ailleurs, il est souvent difficile pour le médecin traitant d’orienter les patientes vers une consultation spécifique, car peu de médecins et/ou chirurgiens sont spécialisés dans la prise en charge de cette pathologie.


Il existe plusieurs causes d’incontinence anale :

 

  • Causes locales périnéales

Il peut s’agir d’une atteinte des muscles de l’anus (sphincters) ou du rectum (partie terminale du tube digestif qui analyse la sensation de besoin et la nature des selles).

L’atteinte des sphincters peut être secondaire à un accouchement, à un traumatisme, à une chirurgie locale, à un passé de fistule anale.

L’atteinte du rectum peut être en lien avec la présence régulière d’un fécalome (fuites dites par regorgement), avec une maladie chronique de l’intestin, des antécédents de radiothérapie.

Des descentes périnéales, des prolapsus, peuvent favoriser la survenue d’une incontinence anale.

Il peut également y avoir une cause neurologique locale par étirement des nerfs au niveau du périnée.

Il est très important de noter qu’une constipation chronique, avec des efforts de poussée répétés peut favoriser une descente périnéale et à long terme une incontinence anale. Le traitement d’une constipation est donc très important.

 

  • Causes générales

Des maladies neurologiques (sclérose en plaques, maladie neurologique, atteinte de la moelle, accident vasculaire cérébral…), le diabète, des maladies auto-immunes (comme la sclérodermie) peuvent être à l’origine d’une incontinence anale.

 

Enfin, la qualité du transit est également importante car des selles liquides favorisent la survenue d’une incontinence anale et leur traitement sera particulièrement important.

 

La présence d’une incontinence urinaire est également à prendre en compte pour le choix du bilan et du traitement.

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Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une incontinence anale ?

Pourquoi demander un deuxième avis pour une incontinence anale ?

L'intérêt d’un deuxième avis dans le cadre d’une incontinence anale est important car il s’agit  d’un sujet tabou pour lequel de nombreux traitements simples existent mais qui est difficile à évoquer en consultation.

Un deuxième avis d'un spécialiste peut permettre de confirmer le diagnostic de l’incontinence anale et d’en déterminer le mécanisme pour adapter le choix du traitement. 

Selon les recommandations actuelles il n’y a pas d’indication à réaliser d’examens complémentaires, le diagnostic est simple et basé sur l’interrogatoire médical et l’examen clinique.

 

Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?

  • Comment risque d’évoluer mon incontinence anale ?

  • L’incontinence anale est-elle toujours chronique ?

  • Les traitements médicamenteux sont-ils à prendre à vie ?

  • La chirurgie est-elle évitable ?

  • Quelle est la chirurgie la plus efficace contre mon incontinence anale ?

  • Peut-on directement procéder à une colostomie ?

  • Quelles sont les séquelles possibles qu'engendre une chirurgie ?

  • Quels sont les risques et effets secondaires des traitements ?

  • Existe-t-il des aliments interdits ou au contraire bénéfiques pour mon incontinence anale ?

  • Existe-t-il des règles diététiques pour prévenir ou réduire cette incontinence anale ?

  • Un suivi psychologique peut-il être utile ?

Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.

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Quels sont les spécialistes de l'incontinence anale ?

Le spécialiste de l'incontinence anale à consulter dans le cadre d’un deuxième avis est le gastro-entérologue ou le chirurgien digestif spécialisé dans la chirurgie colorectale.

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Quels sont les symptômes d'une incontinence anale ?

Les symptômes d'une incontinence anale peuvent être bénins ou sévères. Il peut s’agir de souillures des sous-vêtements, des flatulences non contrôlées, des besoins impérieux d’aller aux toilettes sans avoir toujours le temps d’y arriver. Ces symptômes peuvent être combinés avec d’autres symptômes tels que la diarrhée, la constipation ou des crampes abdominales. De plus, il est assez fréquent de voir une incontinence urinaire associée à une incontinence anale.

On distingue l’incontinence anale active c’est-à-dire l’impossibilité de se retenir (un « besoin pressant ») qui traduit plutôt une insuffisance des sphincters anaux et l’incontinence anale passive, c’est-à-dire la perte de selles sans s’en rendre compte, sans besoin d’exonérer qui est le plus souvent la conséquence d’un défaut de vidange du rectum (stase rectale) suite à une constipation, par exemple.

Enfin, en fonction de l’étiologie, c’est-à-dire de la cause spécifique de l’incontinence anale, on peut aussi retrouver d’autres symptômes. Dans le cas d’un prolapsus et d’une rectocèle par exemple, la sensation d’une boule anormale peut être perçue au niveau de l’anus ou dans la cavité vaginale. Dans le cas d'hémorroïdes, la présence de saignements ou de douleurs pendant les selles est fréquente. Lors des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin comme la maladie de Crohn ou dans le syndrome de l’intestin irritable, l’incontinence anale peut s’accompagner de diarrhées sanglantes ainsi que d’importantes douleurs abdominales.

Il existe plusieurs scores cliniques et de qualité de vie qui permettent de grader l’intensité des troubles de l’incontinence anale (score de Wexner, score de Cleveland Clinic). Ces scores sont utiles pour juger de la sévérité de l’incontinence anale et donc pour la prise en charge thérapeutique.

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Comment diagnostiquer une incontinence anale ?

Le diagnostic est très simple car il est clinique, c’est-à-dire essentiellement réalisé par l’interrogatoire. L’examen clinique (du périnée avec notamment un toucher rectal) est également important.

L’interrogatoire permettra de bien préciser le type d’incontinence et de préciser la cause possible. 

Il recherchera des signes dit « d’alarme » comme la présence de sang dans les selles. En effet, même si l’incontinence est un symptôme qui n’est pas grave, il est important d’éliminer toute pathologie associée.

En cas d’échec des traitements de première intention, certains examens complémentaires pourront être réalisés pour préciser le mécanisme de l’incontinence anale. En fonction des résultats de l’examen clinique, divers examens pourront être réalisés afin de préciser la cause de l’incontinence anale.

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Comment traiter une incontinence anale ?

Le traitement de l’incontinence anale repose sur des mesures simples. 

Il peut s’agir :

  • de la modification de l’alimentation pour améliorer la qualité des selles

  • de l’utilisation de compléments alimentaires visant également à modifier la qualité des selles ou à agir sur le microbiote

  • de la prise de médicaments visant à ralentir le transit

  • de l’utilisation de suppositoires et/ou lavements selon le type d’incontinence

 

Parfois il est nécessaire de recourir à d’autres stratégies comme la rééducation ano-périnéale, la stimulation du nerf tibial postérieur (utilisée à domicile de manière autonome) ou à des irrigations du côlon à domicile (réalisées de manière autonome).

Il est important de noter que ces traitements dits « conservateurs » permettent de traiter l’incontinence anale dans au moins 70% des cas.


En cas d’échec de ces mesures simples, il existe des stratégies dites mini-invasives efficaces.

Depuis peu, un traitement innovant de l’incontinence anale est l’injection rectale de toxine botulinique qui peut être réalisée dans les centres hospitaliers spécialisés. Cette technique est un traitement des urgences fécales.

La neuromodulation des racines sacrées est une technique chirurgicale mini-invasive qui nécessite la mise en place d’une électrode au niveau des racines sacrées sous contrôloe radiologique avec pose d’un « pacemaker » sous la peau.

 

La réparation des muscles de l’anus (« sphincters ») est un traitement chirurgical possible de l’incontinence anale mais il doit être réalisé précocement après le traumatisme (rupture) afin d’être efficace.

 

Le recours à la colostomie (« poche ») est rarement nécessaire dans le cas de l’incontinence anale mais dépend de chaque cas.

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