Dermatologie
Cryothérapie : quand les lésions cutanées sont traitées par le froidPar Marion Berthon le 02/02/2022
La kératose actinique, aussi appelée kératose solaire ou kératose sénile, est une lésion croûteuse rouge, marron clair ou de la couleur de la peau, se situant au niveau des zones les plus exposées au soleil, notamment au niveau des épaules, du visage, du dos des mains, des oreilles, des crânes chauves, ...
Cette lésion croûteuse, petite et souvent multiple est la conséquence d’une exposition chronique aux rayons UV (ultraviolets) et donc au soleil. Ces lésions pré-cancéreuses apparaissent le plus souvent à partir de la cinquantaine avec un phénotype particulier (c’est-à-dire des caractéristiques physiques spécifiques) les rendant plus susceptibles aux dommages provoqués par l’exposition solaire : peau claire, yeux clairs, cheveux blonds, ...
La kératose actinique est la lésion pré-cancéreuse cutanée la plus fréquente, mais ne dégénère pas toujours en cancer de la peau et bien heureusement, 90 % de ces lésions croûteuses sont bénignes. En effet, ces lésions possèdent un potentiel de prolifération limité, elles restent cependant un marqueur de risque de cancer de la peau.
Des cabines à UV peuvent aussi être pourvoyeuses de kératose actinique, au même titre que certains agents chimiques (charbon, goudrons, rayons X).
L'intérêt de consulter un dermatologue dans le cadre d’un deuxième avis sera d’abord de confirmer le diagnostic, soit cliniquement soit via la réalisation d’un prélèvement cutané.
Le dermatologue jouera un rôle très important également dans le suivi des lésions cutanées, avec une surveillance rapprochée des lésions pour qu’elles ne dégénèrent pas en cancer de la peau.
Il sera important d’avoir un avis de spécialiste pour connaître l’arsenal thérapeutique disponible et pour trouver le traitement adapté. Le spécialiste donnera des conseils aussi vis-à-vis de la bonne utilisation des produits thérapeutiques.
La kératose actinique étant une maladie chronique, le suivi au long cours est indispensable et est fait par le dermatologue.
L'intérêt d’un deuxième avis sera aussi particulièrement important pour des conseils de prévention, pour que le patient prenne conscience de l’importance de certaines règles pour se protéger au maximum du soleil : éviter l’exposition entre 12 h et 16 h, porter des vêtements couvrant les parties exposées au soleil, application de crème solaire, lunette de soleil, ... Et autres moyens de prévention.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Dans la majorité des cas, les patients développant la kératose actinique sont asymptomatiques.
Il peut cependant y avoir des symptômes liés à la lésion cutanée, notamment une rugosité de la peau à l’endroit de la lésion, un assèchement important des lèvres lorsque la lésion se trouve sur celles-ci, ou encore une démangeaison ou une sensation de brûlure.
Le diagnostic de la kératose actinique peut être clinique lors de la consultation avec le médecin,par l’observation des lésions à l’œil nu ou avec un dermatoscope (une sorte de loupe).
Dans un but diagnostique, une biopsie de la lésion (prélèvement cutané sous anesthésie locale) peut parfois être effectuée.
Lors d’une lésion suspecte avec un aspect cancéreux évocateur, une biopsie cutanée sera systématiquement effectuée afin d’éliminer une éventuelle lésion maligne.
Les principaux diagnostics différentiels sont les cancers cutanés, notamment les carcinomes (épidermoïdes ou autres) ou éventuellement les mélanomes.
L’aspect cutané est cependant souvent caractéristique de ces diagnostics différentiels, au pronostic plus réservé, et reste assez évocateur et caractéristique d’une lésion cancéreuse.
Au moindre doute, un prélèvement cutané devra être effectué pour des recherches complémentaires, comme décrit ci-dessus.
Ces lésions pré-cancéreuses étant par définition à risque de cancer et étant dans certaines situations esthétiquement gênantes, doivent bénéficier d’un traitement et d’une surveillance attentive de la part du dermatologue et de tout autre médecin.
Il existe différents types de traitements disponibles :
Ces deux traitements ci-dessus seront utilisés lorsque les lésions sont étendues ou nombreuses.
Ces traitements peuvent parfois être combinés pour une meilleure efficacité, comme par exemple un traitement local à base de crème composée de 5-fluoro-uracile et une cryothérapie.
Un traitement au laser peut aussi se faire lorsque les lésions sont peu nombreuses et petites (lèvre et visage notamment). C’est cependant généralement un traitement de deuxième intention, lorsque les traitements précédents n’ont pas été assez efficaces.
Le docteur Pascal Reygagne est dermatologue, particulièrement spécialisé dans les pathologies du cuir chevelu. Il dirige le centre de santé Sabouraud, spécialisé dans la peau et les cheveux, et situé dans l’enceinte de l’hôpital Saint-Louis à Paris.
Outre ses activités de recherche (concernant notamment les alopécies androgénétiques, la pelade, le psoriasis et les maladies inflammatoires du cuir chevelu, les dermites séborrhéiques, …), le docteur Pascal Reygagne a publié dans de nombreux journaux médicaux de renommée internationale sur son domaine de compétence que sont les maladies du cuir chevelu.
Le docteur Pascal Reygagne a également été membre et mentor de la société internationale de dermatologie. Il est membre de la société française de dermatologie, de l’Académie américaine de dermatologie, et de l’European hair research society.
Le docteur Pascal Reygagne a été expert de l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).
Il organise depuis 18 ans, tous les ans au mois de Juin le congrès de référence de la pathologie du cuir chevelu en langue française.
Mise à jour le 12/12/2023 Revue par le Docteur Pierre-André Becherel
Dermatologue
CHRU Montpellier - Hôpital Saint-Eloi
Dermatologue
CHRU Lille - Hôpital Claude Huriez
Dermatologie
Thérapie photodynamique : la lumière contre les cancers de la peauPar Marion Berthon le 02/11/2022
Dermatologie
Cryothérapie : quand les lésions cutanées sont traitées par le froidPar Marion Berthon le 02/02/2022
Dermatologie
La télémédecine en dermatologie : est-ce vraiment possible ?Par Marion Berthon le 27/10/2021