
Associations de patients
IMAGYN : une association engagée aux côtés des femmes touchées par un cancer gynécologique pelvienPar Amandine Gailly le 13/05/2025
Revue par le Dr Lauris Gastaud, Onco-hématologue
Mise à jour le 16/04/2025
La maladie de Vaquez ou polyglobulie primitive ou polyglobulie de Vaquez fait partie des syndromes myéloprolifératifs, maladies du sang au cours desquelles certains types de cellules sanguines (essentiellement les globules rouges, mais aussi possiblement les globules blancs et/ou plaquettes) sont produits en excès, et s’accumulent de façon anormale dans le sang.
La maladie de Vaquez est une polyglobulie dite primitive car c’est la moelle osseuse qui est directement la source de la production excessive des globules rouges. On y oppose les polyglobulies dites secondaires au cours desquelles la fabrication des globules rouges se fait en réaction à une stimulation étrangère à la moelle osseuse (manque d’oxygène, présence excessive d’érythropoïétine - EPO).
La maladie de Vaquez est, dans la grande majorité des cas, liée à l’apparition d’une mutation dans le gène JAK2.
La maladie de Vaquez se caractérise principalement par une augmentation du nombre de globules rouges dans le sang (polyglobulie) qui peut également s'accompagner d'une élévation des plaquettes et des globules blancs.
Cette augmentation du nombre de globules rouges est à l'origine d'une hyperviscosité sanguine responsable des symptômes et des complications de la maladie de Vaquez.
C’est une maladie rare (10 cas chaque année pour 100 000 habitants soit environ 1000 nouveaux cas par an en France) qui survient généralement après 50 ans et concerne légèrement plus d’hommes que de femmes.
La maladie de Vaquez n’est ni héréditaire, ni contagieuse.
Dans le cadre de la maladie de Vaquez, un second avis est tout à fait pertinent dans la mesure où la maladie ne se soigne pas. Il faut donc apprendre à vivre avec et suivre un traitement au long cours. Dans ce contexte, il convient de très bien connaître sa maladie, de manière à appréhender correctement les contraintes de vie que cela suppose. D’autre part, des risques de complications sont à prévoir. Un deuxième avis vous permettra de mieux reconnaître les signaux d’alerte, d’adopter un mode de vie adapté et de participer activement aux choix thérapeutiques qui vous seront proposés.
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
La maladie de Vaquez doit être prise en charge par un hématologue, spécialiste des maladies du sang.
Les symptômes cliniques de la maladie de Vaquez sont peu spécifiques et inconstants.
Peuvent être ressentis des céphalées (maux de tête), une sensation d'étourdissement, des vertiges, des acouphènes (bourdonnement d'oreille), des troubles visuels, des paresthésies (fourmillements ou sensation anormale perçue au bout des doigts) ou un prurit aquagénique (démangeaison survenant au contact de l'eau chaude).
Vous ou votre médecin peuvent également constater une érythrose (coloration rouge permanente) cutanée, principalement au niveau du visage, des paumes et du lit des ongles, ou muqueuse et conjonctivale. Votre médecin peut également noter lors de son examen hypertension artérielle et une splénomégalie (augmentation du volume de la rate).
La maladie de Vaquez est ainsi le plus souvent diagnostiquée par hasard au cours d'un hémogramme (ou numération formule sanguine) réalisé en routine ou pour une autre raison. Cet examen permet d’étudier le nombre globules rouges, de plaquettes et de globules blancs, ainsi que leur répartition en différents types pour ces derniers.
Cet examen peut révéler la polyglobulie par une élévation anormale du nombre de globules rouges, du taux d'hémoglobine et surtout de l'hématocrite (rapport entre le nombre de globules rouges et le volume total de sang) au delà de 54 % pour les hommes et au-delà de 47 % pour les femmes.
La polyglobulie primitive peut évoluer lentement pendant plusieurs années mais si le diagnostic est tardif ou si la maladie n’est pas traitée elle peut entraîner de graves complications.
A court terme le risque principal est la thrombose, c’est-à-dire l’obstruction d’un vaisseau sanguin par la formation d’un caillot, artérielle ou veineuse. Selon le siège la thrombose peut être responsable d'accident vasculaire cérébral, de phlébite ou d'embolie pulmonaire, etc. Ces troubles sont d’autant plus à craindre que des facteurs de risque (tabac, diabète, hypertension artérielle, obésité, excès de cholestérol) sont présents.
L'hyperviscosité sanguine peut également entraîner des hémorragies, notamment muqueuses (saignement des gencives par exemple).
A plus long terme, la maladie de Vaquez, comme tous les syndromes myéloprolifératifs, peut évoluer vers la myélofibrose (dysfonction de la moelle osseuse l’empêchant de produire correctement les cellules sanguines du fait de son envahissement par du tissus fibreux) ou en leucémie aiguë. Ces complications sont rares et n'apparaissent généralement pas avant 10 à 20 ans d'évolution.
La maladie de Vaquez est évoquée devant l'association des symptômes cliniques et biologiques.
Les premiers examens cliniques et biologiques visent avant tout à éliminer une fausse polyglobulie ou une polyglobulie d'une autre origine dite secondaire.
Dans ce but pourront être réalisés :
Sont également prescrits, souvent dans le même temps, les examens permettant d'affirmer le diagnostic de maladie de Vaquez :
D'autres examens peuvent également être demandés, notamment à titre pré-thérapeutique, en cas de doute diagnostique ou de suspicion d'une complication :
Recherche d'un transcrit Bcr-Abl ou du chromosome Philadelphie en cas de doute avec une Leucémie Myéloïde Chronique.
Le choix du traitement dépend :
La prévention des thromboses est l’objectif majeur du traitement.
Cette prévention de thrombose va nécessiter:
1- de diminuer les nombre de globules rouges sanguins (avec l’objectif de normaliser l’hématocrite)
2- de fluidifier le sang.
1- la diminution du nombre de globules rouges afin de normaliser l’hématocrite:
Le premier moyen est la saignée (ou phlébotomie). Cela consiste à prélever entre 300 et 450 ml de sang (selon le poids et la taille du patient), de la même manière que l’on procède à un don du sang. En diminuant le volume sanguin, ces saignées agissent immédiatement sur le risque vasculaire. C’est donc une procédure qui est fréquemment mise en œuvre dès le diagnostic de la maladie afin de faire rapidement baisser l’hématocrite Au début, elles ont lieu 1 à 3 fois par semaine, puis elles peuvent etre espacées.
Mais elles favorisent également l’hyperplaquettose (l’augmentation du nombre de plaquettes) et peuvent difficilement être effectuées durant de longues années. Les saignées font baisser le taux de fer dans le sang, et c’est d’ailleurs le but recherché pour diminuer la fabrication des globules rouges.
Ainsi, afin de ne plus avoir besoin de saignées, un traitement cytoréducteur (c'est-à-dire permettant de casser les globules rouges en excès) peut être proposé. L’Hydrea est le cytoréducteur le plus employé dans cette optique mais il existe des alternatives thérapeutiques permettant de s’adapter aux caractéristiques et à la tolérance de chaque patient.
2- la fluidification du sang:
C’est le deuxième moyen permettant de lutter contre le risque de thrombose.
Ce type de traitement doit être débuté dès le diagnostic de la maladie et sera poursuivi au long cours en association avec le traitement cytoréducteur.
De l’aspirine faible dose (type Kardégic) est le plus souvent utilisé mais des alternatives adaptées aux caractéristiques de chaque patient existent.
Témoignages
L'histoire de Pascal, 74 ans, atteint de la maladie de VaquezPar Marion Bonne le 11/12/2020
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Fred
Très bon accueil, très bonne écoute, les conseils donnés ont ouvert des possibilités de prise en charge intéressantes, merci beaucoup.
Denis
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