Myélofibrose (MF)
Qu'est-ce que la myélofibrose (MF)?
La myélofibrose caractérisée par l'envahissement de la moelle par du tissu fibreux l'empêchant d'assurer sa fonction hématopoïétique (de fabrication des cellules sanguines). On parle d'insuffisance médullaire. La moelle n'étant plus apte à produire les cellules sanguines, la rate et le foie, sièges de la production des cellules sanguines lors de la vie fœtale normalement mis au repos après la naissance, se remettent à produire les cellules des lignées myéloïdes (globules rouges, plaquettes et certains globules blancs, les granuleux ou polynucléaires). On parle de métaplasie myéloïde pour désigner cette "réactivation" de la fonction hématopoïétique de la rate et du foie.
On dit de cette maladie qu’elle est primitive lorsque celle-ci survient sans pathologie associée et sans cause connue par opposition aux myélofibroses secondaires que l'on peut relier à l'évolution de diverses maladies, notamment les syndromes myélodysplasiques ou encore des autres syndromes myéloprolifératifs.
La myélofibrose primitive ou splénomégalie myéloïde appartient au groupe des syndromes myéloprolifératifs, ensemble d'hématopathies malignes se caractérisant par l'existence d'un clone de cellules (groupe de cellules génétiquement identiques issues d'une même cellule initiale) anormal présentant des caractéristiques génétiques spécifiques.
On ne connait pas la cause de la myélofibrose primitive. Néanmoins certaines anomalies génétiques sont fréquemment retrouvées au sein des cellules malades, notamment la mutation V617F du gène JAK-2 que l'on peut mettre en évidence pour environ 50 % de myélofibrose primitive.
C’est une maladie rare qui touche moins de 10 cas par an pour un million d’habitants en France. Soit environ 600 à 800 patients. Elle concerne autant l’homme que la femme. La myélofibrose primitive peut se déclarer à tout moment de la vie, mais la maladie atteint l’adulte et se déclare en moyenne entre 60 et 65 ans.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une myélofibrose (MF) ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une myélofibrose (MF) ?
Dans le cadre d’une myélofibrose primitive, l’accès à un deuxième avis peut se révéler particulièrement pertinent. En effet, la myélofibrose primitive est une maladie qui peut engager le pronostic vital du patient et les traitements doivent être choisis et maniés avec précaution. Certaines décisions (proposer une chimiothérapie, utiliser les nouveaux médicaments ciblés, faire une splénectomie ou entreprendre une greffe de cellules souches par exemple) doivent être soigneusement pesées avant d’être prises. Dans ce contexte, un deuxième avis peut vous permettre de participer sereinement aux options thérapeutiques, de manière lucide éclairée et en toute connaissance des risques encourus.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour une myélofibrose (MF) ?
- Quel traitement est adapté à ma situation ?
- Y a-t-il des effets secondaires liés à ces traitements ?
- A quel rythme vais-je devoir subir des transfusions sanguines ?
- Puis-je espérer avoir une vie « normale» tout au long de mon traitement?
- On me conseille de faire une splénectomie, quels sont les risques dans mon cas ?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de la myélofibrose (MF) ?
L'onco-hématologue est le spécialiste des maladies et des cancers du sang et de la moelle osseuse.
Quels sont les symptômes de la myélofibrose (MF) ?
Lors de la phase initiale l'examen clinique est pauvre. Une splénomégalie (augmentation du volume de la rate) pouvant se révéler par une masse ou une sensation de pesanteur sous les côtes du côté gauche, peut être constatée et reste en général isolée. Elle peut être très importante et entraîner des troubles du transit et des douleurs abdominales.
L'anémie est fréquente, liée à l'insuffisance médullaire secondaire à la myélofibrose et à la splénomégalie par un phénomène de dilution, et peut être symptomatique : fatigue généralisée, pâleur de la peau et des muqueuses, essoufflement à l'effort, palpitations ou angor (douleur dans la poitrine) notamment chez le sujet coronarien.
Lors de la phase évoluée, la splénomégalie se majore et des signes généraux comme de la fièvre, une fatigue intense, une perte de poids ou des sueurs nocturnes profuses, peuvent apparaître. A un stade avancé l'insuffisance médullaire liée à la myélofibrose se traduit par un défaut de l'ensemble des cellules de la lignée myéloïd (globules rouges, plaquettes et polynucléaires).
La myélofibrose est une maladie chronique dont l’évolution reste lente.
Les complications sont principalement dues à l'insuffisance médullaire et aux manifestations de l'anémie, aux saignements que peut engendrer un possible déficit en plaquettes et aux infections liées au défaut de polynucléaires neutrophiles.
Plus tardivement la myélofibroe primitive peut, comme tous les syndromes myéloprolifératifs, s'acutiser en leucémie aiguë myéloïde de mauvais pronostic.
Comment diagnostiquer la myélofibrose (MF) ?
Le diagnostic de leucémie myéloïde chronique est le plus souvent fortuit suite à la constatation d'anomalies évocatrices à l'hémogramme réalisé de manière systématique.
Parfois c'est l'association de certains symptômes qui conduit le médecin à demander des examens complémentaires spécifiques.
Dans le but de confirmer le diagnostic, d'éliminer une leucémie myéloïde chronique en phase accélérée ou acutisée, d'écarter certains diagnostics différentiels et enfin à titre préthérapeutique et pronostic, le médecin pourra demander certains examens :
- Une numération formule sanguine et un frottis sanguin à la recherche d'anomalies quantitatives et qualitatives des cellules sanguines circulantes.
- Une mesure du volume de la rate, le plus souvent par échographie.
- Une biopsie ostéo-médulaire (BOM) indispensable au diagnostic de myélofibrose.
- Un examen de biologie moléculaire sur prélèvement sanguin à la recherche du gène BCR-ABL ou un examen cytogénétique sur un prélèvement de moelle osseuse comme le caryotype conventionnel ou par technique FISH à la recherche du chromosome Philadelphie afin d'éliminer une leucémie myéloïde chronique.
- Un examen de biologie moléculaire sur prélèvement sanguin à la recherche d'une mutation de JAK-2.
- D'autres examens plus généraux pourront être réalisés afin d'évaluer l'aptitude du patient à recevoir tel ou tel traitement.
Comment soigner la myélofibrose (MF) ?
Le choix du traitement de la myélofibrose dépend :
- Du degré d’évolution de la maladie
- De l’âge du patient
- De la taille de la rate du patient
- Du degré d’anémie dont il souffre
- De l’état de santé général du patient
- De ses antécédents familiaux et médicaux et de ses choix de vie.
Il n’existe pas réellement de médicament permettant de guérir la myélofibrose, mais certains nouveaux médicaments semblent apporter un espoir. Le traitement vise plutôt à diminuer les symptômes et à préserver la qualité de vie du patient. Il n’est prescrit que lorsque les symptômes ou les complications apparaissent.
En première intention, le traitement repose sur une chimiothérapie par voie orale, généralement à base d’hydroxyuré. Cette chimiothérapie a pour but de réduire la production excessive des cellules de la rate qui sont à l’origine des troubles tout en faisant attention car la rate joue un rôle important dans la fabrication des globules sanguines.
Le médecin prescrit également des médicaments pour améliorer l’anémie du patient. Ce sont par exemple les corticoïdes, les androgènes, ou encore des médicaments qui ont pour objectif d'augmenter la production de globules rouges.
Lorsque l’anémie ne répond pas aux médicaments, le médecin envisage généralement de recourir à des transfusions sanguines tout en sachant qu’elles sont moins efficaces car le volume du sang est augmenté par le volume de la rate et la transfusion est donc dilué. Lorsque la rate est très volumineuse et gênante, il faut parfois envisager son ablation lors d’une opération chirurgicale (splénectomie). Mais l’ablation de la rate supprime une grande partie de la fabrication des globules et donc son indication est rare et doit être prudente.
La greffe de cellules souches est actuellement le seul traitement permettant de guérir la maladie. Elle nécessite toutefois de trouver un donneur compatible. C’est un traitement lourd qui peut entraîner des risques de complications. C’est pourquoi elle n’est proposée qu’à une minorité de patients. Ceux-ci doivent être jeunes et présenter une forme évolutive de la maladie.
Plus récemment, les médecins ont constaté que les anti-JAK2 (des médicaments ciblés qui freinent l’action de la protéine JAK2 et qui appartient à la classe des inhibiteurs de tyrosine-kinase) peuvent apporter des résultats. Le JAKAVI® notamment proposé depuis 2012, permet dans certains cas une diminution du volume de la rate et une reprise du poids. Mais sa tolérance est assez aléatoire. Ce médicament n’est proposé qu’aux patients qui ne sont pas éligibles à la greffe de cellules souche. La recherche se poursuit dans ce domaine.
Ajoutée le 12/12/2023
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