Associations de patients
Association Syndrome de congestion pelvienne France, à la découverte des associations de patients partenaires de deuxiemeavis.frPar Capucine de la Brosse le 28/11/2024
La polypose adénomateuse familiale est une pathologie potentiellement grave et qui implique une prise en charge médicale lourde, tout au long de la vie. La chirurgie est absolument nécessaire afin de limiter le risque de développer un cancer. Cette intervention nécessite d’être bien informé. L’impact émotionnel et psychique de la maladie ne doit pas être négligé. Le patient peut se sentir isolé et mal compris par son entourage. Dans ce contexte, un deuxième avis est tout à fait indiqué car il permet d’apporter un éclairage supplémentaire sur la maladie, ses conséquences, les traitements possibles, leurs modalités et leurs éventuels effets secondaires. Mieux informé, le patient peut prendre une part active dans l’élaboration de sa stratégie thérapeutique. De son adhésion dépendra le succès de cette dernière.
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Les spécialistes de la polypose adénomateuse familiale sont :
La polypose adénomateuse familiale peut rester asymptomatique durant des années. Les symptômes, souvent non-spécifiques, surviennent lorsque les polypes deviennent trop nombreux ou volumineux :
Des manifestations en dehors du système digestif sont parfois observées. Il s’agit du syndrome de Gardner, qui peut varier même au sein d’une même famille :
Le caractère asymptomatique de la polypose adénomateuse familiale rend son diagnostic complexe. Il repose sur :
La stratégie diagnostique dépend de la présence de polypose adénomateuse familiale déjà identifiée dans la famille du patient.
Cas 1 : une polypose adénomateuse familiale a déjà était diagnostiquée dans la famille
Un test génétique est préconisé chez toutes les autres personnes à risque dès l’âge de 12 ans. Une personne est à risque si l’un de ses parents au premier degré est atteint (père, mère, frère, sœur, enfant). Dans le cas où les parents ont été diagnostiqués, les enfants doivent être dépistés dès l’âge de 5 ans, puisque chaque enfant a 50% de risque d’avoir hérité du gène muté. En revanche si un oncle/ tante/ grand-parent est atteint sans que les parents ne le soient, il n’y a pas de risque que les enfants soient touchés.
On parle de dépistage génétique car il s’agit de vérifier si la personne est porteuse de la mutation génétique déjà détectée chez son parent malade. Le test est donc rapide puisque les médecins cherchent une mutation spécifique.
Si le test ne met pas en évidence de mutation, cela signifie que la personne ne développera pas la maladie, et ne la transmettra pas à ses enfants. Elle n’a pas besoin de suivi particulier. En revanche, si la mutation est mise en évidence, le patient doit être surveillé annuellement via une coloscopie. Cet examen caractérise le nombre, la taille et la localisation des polypes et permet ainsi de déterminer quel traitement devrait être prescrit dans le but d’éviter un cancer colorectal.
Cas 2 : premier cas de polypose adénomateuse familiale dans la famille
Les résultats ne seront disponibles qu’au bout de plusieurs mois car plusieurs mutations doivent être testées. Le test permet d’identifier le gène muté dans 80% des cas. Celui-ci doit alors ainsi être recherché chez tous les parents au premier degré. Dans 20% des cas, le test ne permet pas l’identification du gène muté, non pas parce qu’il n’existe pas mais parce que l’on n’est pas en mesure de le détecter avec nos moyens actuels. Il est tout de même nécessaire de surveiller toutes les personnes à risque de la famille via une coloscopie qui mettra en évidence l’apparition des polypes témoins de la maladie. Cet examen est prescrit à partir de 12 ans : c’est l’unique moyen de s’assurer de la présence ou de l’absence de la maladie. Si des polypes sont identifiés par la coloscopie, le patient est atteint par la maladie. Si aucun polype n’est découvert jusqu’à 40 ans, on est assurés que le patient n’est pas malade.
Si la polypose adénomateuse familiale n’est pas prise en charge, il y a un risque de 100% de développer un cancer du côlon ou un cancer du rectum avant 40 ans. Celui-ci se forme environ une dizaine d’années après l'apparition des premiers polypes. La polypose adénomateuse familiale est responsable de moins de 1% des cancers colorectaux.
Le choix du traitement d'une polypose adénomateuse familiale dépend :
Il n’existe pas de traitement médical permettant de prévenir l’apparition ou le développement de la maladie. La prise d’inhibiteurs de la cyclo-oxygénase 2 (une classe de médicaments anti-inflammatoires) et d’aspirine pourrait limiter la formation de polypes.
Tout patient diagnostiqué pour polypose adénomateuse familiale doit être suivi régulièrement et le plus tôt possible afin de prévenir l’apparition d’un cancer. Le suivi consiste en une coloscopie annuelle afin d’évaluer le nombre, la taille et la localisation des polypes.
Une chirurgie préventive permettant d’enlever la totalité du côlon (colectomie), et éventuellement le rectum (coloproctectomie) est préconisée à l’âge de 20 ans. C’est le seul moyen de limiter efficacement la survenue d’un cancer. En effet, retirer chaque polype un par un n’est pas possible, ni même de les surveiller alors qu’ils deviennent trop nombreux. La chirurgie est proposée avant l’âge de 20 ans si les polypes sont trop nombreux, trop gros ou présentent un état précancéreux. A l’inverse, si les polypes sont petits, peu nombreux, et qu’ils ne présentent pas d’état précancéreux, la chirurgie peut être retardée.
Même après cette chirurgie, le patient doit être suivi tout au long de sa vie car d’autres organes comme le duodénum et l’estomac sont également à risque d’être atteints par un cancer. La surveillance est effectuée par rectoscopie, examen qui consiste à visualiser le rectum et le canal anal. Si les résultats montrent la présence de polypes adénomateux, des rectoscopies et des biopsies doivent être réalisées tous les 6 mois pendant 2 ans au minimum, puis des simples rectoscopies tous les 3 ans. Sont également préconisées une analyse annuelle de la thyroïde et une échographie.
La prise en charge d’une polypose adénomateuse familiale est astreignante car elle implique une chirurgie lourde et des examens réguliers. Elle permet cependant d’accroître la qualité de vie et l’espérance de vie des malades. Un accompagnement psychologique peut être utile pour les patients dont la maladie a des répercussions sur les plans personnels, professionnels, familiaux ou sociaux.
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