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Association Syndrome de congestion pelvienne France, à la découverte des associations de patients partenaires de deuxiemeavis.frPar Capucine de la Brosse le 28/11/2024
Le trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) est un trouble neurologique faisant partie des troubles du neurodéveloppement (comme l’autisme et les troubles « dys » du type dyslexie ou dyspraxie). Il s’agit d’une pathologie fréquente, qui affecte entre 3 et 5 % des enfants et des adultes en France et dans le monde. Le TDAH se manifeste par des difficultés attentionnelles qui peuvent s’associer de façon variable à des symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité. Les personnes souffrant de TDAH sont aussi à haut risque de présenter d’autres problèmes de santé comme les autres troubles du neurodéveloppement, la dépression, l’anxiété, les troubles du sommeil, les problèmes d’addiction et bien d’autres encore. Le TDAH occasionne un handicap important chez les personnes qui en souffrent, que ce soit sur le plan des apprentissages scolaires, de la vie professionnelle, de la vie quotidienne et des relations. Les personnes souffrant de TDAH ont par ailleurs un risque plus élevé d’être victime de traumatismes, d’accidents domestiques ou de la route, de conduites à risques et délictuelles et de suicide.
Plus de 150 ans après les premières descriptions médicales de ce trouble, le TDAH reste une pathologie dont l’existence même reste encore controversée. Alors que les mécanismes neurologiques à l’origine du trouble sont désormais bien connus, les idées selon lesquelles le TDAH serait une maladie « à la mode », reflet de l’évolution de notre société ou des carences éducatives parentales restent encore véhiculées auprès du grand public par les médias, voire certains professionnels de santé. Cette méconnaissance participe certainement à un retard diagnostique parfois majeur, une absence de prise en charge et ainsi une perte de chance pour les personnes qui en souffrent.
Les recherches en neurosciences ont démontré que les personnes souffrant de TDAH présentaient une perturbation des fonctions cognitives appelées « fonctions exécutives », assurées principalement par les lobes frontaux du cerveau. Il s’agit des mécanismes du contrôle cognitif dont font partie la mémoire à court terme (ou mémoire de travail), la planification, la flexibilité mentale, l’inhibition ou la concentration. Ce mauvais fonctionnement exécutif peut être expliqué par une mauvaise régulation de transmetteurs entre les neurones, comme la dopamine ou la noradrénaline. Ces perturbations biologiques seraient principalement d’origine génétique et finalement peu en lien avec l’éducation, les traumatismes psychologiques ou l’exposition à des facteurs environnementaux.
Le TDAH peut s’associer ou être confondu avec d’autres troubles psychiatriques ou neurologiques ce qui rend parfois le diagnostic et la prise en charge du TDAH complexe. Même si la situation s’améliore, il y a une forte inégalité territoriale dans l’accès aux soins pour le TDAH. Les professionnels de premier recours restent insuffisamment formés, et les centres spécialisés sont rares et souvent submergés de demandes, en particulier chez l’adulte. Il existe une importante hétérogénéité dans les manifestations du TDAH entre les personnes, et avec un impact du trouble variant en fonction des contraintes de la personne dans sa vie quotidienne, dans sa vie professionnelle ou sa scolarité. Dans ce contexte, le diagnostic peut prendre plusieurs années : on estime de 4 à 6 ans chez les enfants.
A cela s’ajoute une variété d’approches thérapeutiques à la fois non médicamenteuses et médicamenteuses. Les propositions de prise en charge doivent ainsi être personnalisées pour répondre au mieux aux besoins de l’enfant ou de l’adulte souffrant de TDAH.
Pour toutes ces raisons, les échecs de prise en charge ne sont pas rares, et un deuxième avis afin de réévaluer la situation peut s’avérer nécessaire.
Que ce soit pour soi-même ou pour son enfant, il peut être important de demander un deuxième avis pour le TDAH. Voici quelques exemples de questions fréquemment posées.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Il existe plusieurs spécialistes à consulter pour un deuxième avis en cas de TDAH :
D’autres professionnels sont impliqués dans les bilans et/ou la prise en charge du TDAH, comme les neuropsychologues, les orthophonistes, les ergothérapeutes, les psychomotriciens, les psychologues cliniciens.
Les symptômes du TDAH sont classiquement regroupés selon trois grands domaines. Le plus fréquent, présent chez la quasi-totalité des personnes souffrant de TDAH, concerne les difficultés attentionnelles. Les enfants et les adultes souffrant de TDAH vont rencontrer des difficultés pour maintenir la concentration sur les tâches, sur la lecture, lors des conversations. Il existe souvent une distractibilité excessive, c’est-à-dire une difficulté à filtrer les stimulations extérieures, qu’elles soient auditives ou visuelles. Les personnes souffrant de TDAH rapportent souvent des problèmes de pertes d’affaires, des oublis ou des erreurs d’étourderie. On retrouve aussi des problématiques dans l’organisation, que ce soit sur le plan matériel, sur le plan de la planification des tâches, sur le fil de la pensée ou de la gestion du temps. Il existe des difficultés à initier les tâches, avec un problème très fréquent de procrastination et une difficulté à aller au bout des tâches commencées, une tendance à se disperser.
Le deuxième domaine de symptômes concerne l’hyperactivité. Elle peut être physique, avec un besoin excessif de bouger, une difficulté à rester assis(e) un long moment. L’hyperactivité se traduit aussi dans les actes, avec une propension à l’ennui très forte, un besoin permanent de faire quelque chose, ou des difficultés à s’occuper calmement. L’hyperactivité, en particulier chez l’adulte peut être plus intériorisée, avec un sentiment de pensées excessives, envahissantes, l’impression que le cerveau ne s’arrête jamais. Elle peut également se traduire dans les paroles.
Enfin, le troisième domaine majeur de symptômes du TDAH concerne l’impulsivité. Les personnes souffrant de TDAH ont de grandes difficultés à freiner leurs réactions. Ils font les choses de façon trop précipitée, coupent sans s’en rendre compte la parole, ou interrompent les autres alors qu’ils sont occupés. Il y a un important degré d'impatience, qui rend extrêmement pénible les situations d’attente.
A ces symptômes centraux du TDAH, on retrouve également, et indépendamment d’autres troubles associés, des symptômes d’ordre émotionnel avec une hyperréactivité, une hypersensibilité et des variations importantes et rapides de l’humeur, une irritabilité et une intolérance à la frustration. Il y a une propension plus élevée à la recherche de sensations, et des prises de risque.
Tous ces symptômes conduisent à générer un handicap qui peut être variable d’une personne à l’autre, et ce, dans plusieurs domaines de la vie.
Le diagnostic du TDAH repose essentiellement sur un entretien détaillé par un médecin spécialiste qui va rechercher les symptômes du trouble, en préciser l’évolution avec le temps, en mesurer l’impact dans différents domaines de la vie du patient. Chez l’enfant principalement, le diagnostic s’appuie aussi sur les résultats de bilans psychométriques (tests de QI), de bilans orthophoniques ou d’autres professionnels de la rééducation (psychomotriciens, ergothérapeutes). Ces bilans ont surtout pour objectif de dépister d’autres troubles qui pourraient mieux expliquer les symptômes de l’enfant ou qui seraient associés au TDAH. L’évaluation diagnostique du TDAH est également complétée par la recherche d’autres troubles associés, comme les troubles du sommeil ou les pathologies psychiatriques.
Les bilans neuropsychologiques, comme les tests attentionnels, sont utiles dans la démarche d’évaluation mais ne permettent jamais de poser le diagnostic en tant que tel. Les autres examens comme les prises de sang, les imageries cérébrales (IRM ou scanner) ou l’électro-encéphalographie ne sont pas nécessaires au diagnostic.
La prise en charge du TDAH est globale, elle repose avant tout sur des mesures non médicamenteuses telles que la psychoéducation, la rééducation, les thérapies cognitives et comportementales, les ateliers de guidance parentale et la mise en place de mesures de compensation du handicap. Les troubles associés au TDAH doivent faire l’objet d’une prise en charge spécifique. Enfin, lorsque ces mesures sont insuffisantes, un traitement médicamenteux peut être prescrit.
En France, un seul traitement médicamenteux est disponible pour le TDAH, le méthylphénidate. Il s’agit d’un traitement stimulant, agissant sur la régulation de la dopamine et de la noradrénaline. Il existe sous différentes formes de durée d’action différente (par exemple RITALINE®, CONCERTA®, QUASYM®, MEDIKINET®). Ce médicament peut être prescrit chez l’enfant à partir de 6 ans et chez les adultes. Il ne guérit pas le TDAH, mais il permet d’en améliorer les symptômes dans un grand nombre de cas. Comme tout médicament, il doit faire l’objet d’une surveillance particulière, pour s’assurer de l’absence d’effets indésirables. Les plus fréquents sont la diminution de l’appétit, les maux de tête, les difficultés d’endormissement, la nervosité et les palpitations. Ce médicament n'entraîne aucune accoutumance ou dépendance, et peut être utilisé de manière ponctuelle en fonction des besoins de la personne.
Mise à jour le 02/11/2022 Revue par le Docteur Régis Lopez
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