Psoriasis enfant
Qu'est-ce que le psoriasis de l’enfant ?
La physiopathologie du psoriasis est complexe et variable selon la forme clinique (en plaques, en goutte, pustuleux, rhumatisme, etc.). Il semblerait qu’il existe d’abord une activation du système immunitaire innée de la peau par des antigènes qui est à l’origine d’une cascade d’événements qui va finir par faire intervenir le système immunitaire adaptatif. La maladie est génétiquement déterminée dans tous les cas et plusieurs gènes de prédisposition sont connus (ex. : PSOR1, CARD14, …). Environ 30 % des enfants avec un psoriasis ont un parent proche qui en souffre également. Des facteurs environnementaux peuvent favoriser la pathologie comme des infections bactériennes ou le surpoids. En effet, il a été constaté que l'obésité est plus fréquente chez les enfants atteints de psoriasis.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour le psoriasis de l'enfant ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour le psoriasis de l'enfant ?
Le psoriasis peut être une maladie difficile à diagnostiquer chez l’enfant et comme vu précédemment, de multiples diagnostics différentiels existent. Un deuxième avis permet un diagnostic précoce et donc d’assurer une prise en charge adaptée le plus tôt possible et de trouver des réponses aux nombreuses questions que soulève une maladie chronique. Il permet donc d’améliorer la prise en charge des enfants, d’envisager la stratégie au long cours (il s’agit d’une maladie chronique) la mieux adaptée et de s’assurer que les posologies sont bien adaptées, celles-ci étant différentes de celles de l’adulte.Le psoriasis a parfois un fort impact psychologique sur le développement de l’enfant. Un deuxième avis permet d’accompagner les enfants ainsi que les parents dans la bonne prise en charge du psoriasis.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour le psoriasis de l'enfant ?
- S’agit-il d’une pathologie héréditaire ?
- Comment savoir de quelle forme de psoriasis mon enfant est atteint ?
- Quel est le traitement le plus adapté pour mon enfant ou nourrisson ?
- Quelle est la différence avec le traitement de l’adulte ?
- Comment s’assurer de la bonne adaptation des posologies ?
- S’agit-il d’une pathologie chronique dont mon enfant sera atteint à l’âge adulte ?
Quel est le spécialiste du psoriasis de l'enfant ?
Quels sont les symptômes du psoriasis de l’enfant ?
Les autres types de psoriasis peuvent également survenir :
- le psoriasis en plaques, c’est-à-dire des aires circonscrites pouvant mesurer plusieurs centimètres où la peau devient rouge et se couvre de squames blanches d’épaisseur variable. Ces lésions peuvent siéger partout, mais les zones les plus classiquement atteintes sont les coudes, les genoux et la région lombaire. Il s’agit du type de psoriasis le plus fréquent.
- le psoriasis en goutte, qui est caractérisé par des lésions mesurant quelques millimètres à 1,5 centimètres (« en goutte »), survenant de façon rapide, assez dispersées sur le tronc et la racine des membres, volontiers après une angine streptococcique.
- le psoriasis palmoplantaire peut se présenter comme une acropulpite sèche et fissulaire (atteinte isolée de la pulpe des doigts) chez l’enfant, ou comme un épaississement localisé ou diffus des paumes et des plantes réalisant alors un aspect appelé kératodermie.
Les formes plus graves du psoriasis, comme l’érythrodermie psoriasique (presque l’ensemble de la peau devient rouge), les différentes formes du psoriasis pustuleux (la peau devient rouge et se couvre de petites élevures contenant un liquide blanc purulent) ou les différentes formes du rhumatisme psoriasique peuvent également se voir chez l’enfant.
Comment diagnostiquer le psoriasis de l’enfant ?
Les diagnostics différentiels du psoriasis en goutte sont une toxidermie (réaction cutanée induite par la prise d’un médicament), le pityriasis rosé de Gibert (une curiosité dermatologique bénigne), la syphilis secondaire chez l’adolescent, ou des entités plus rares comme le pityriasis lichénoïde ou le lichen éruptif.
Comment soigner le psoriasis de l'enfant ?
Le traitement du psoriasis peu étendu repose essentiellement sur les traitements par voie locale (crème, pommade, lotion, ...) et il fait alors appel aux mêmes principes actifs que chez l’adulte. Il faut toutefois se méfier chez le nourrisson, en raison d’un rapport surface cutanée/poids beaucoup plus élevé que chez l’adulte et qui l’expose à des intoxications parfois gravissimes, même après simple application de traitements locaux (par exemple avec des produits contenant des dérivés salicylés).
Pour les psoriasis étendus ou graves, plusieurs traitements généraux, notamment des biomédicaments, sont maintenant disponibles ; selon la molécule, ils sont autorisés à des âges différents (4 à 6 ans). De fait, le traitement général diffère de celui de l’adulte, car moins de médicaments sont utilisables chez l’enfant que chez l’adulte.
Le traitement topique repose sur l’utilisation de dérivés salicylés, de dermocorticoïdes forts de classe 3 ou 2 selon l’épaisseur de la peau dans la zone, des analogues de la vitamine D3, des macrolides immunomodulateurs topiques (qui n’ont toutefois pas d’autorisation de mise sur le marché dans cette indication) ou de la photothérapie, qui consiste en des séances hebdomadaires. Le recours à la photothérapie doit aujourd’hui être mûrement réfléchi, car il pourrait augmenter de façon significative le risque ultérieur de développer des cancers de la peau si des biomédicaments sont mis en place.
En cas de psoriasis pustuleux, les rétinoïdes par voie générale sont préconisés. En cas d’extrême résistance, on peut utiliser la ciclosporine, le méthotrexate ou des biomédicaments. Chez l’enfant, les posologies doivent être adaptées au poids ou à la surface cutanée.
Auteur de la fiche
Directeur adjoint du service de dermatologie et directeur du laboratoire d’immunopathologie au CHU de Strasbourg, le Professeur Dan Lipsker est particulièrement spécialisé dans les maladies systémiques et expression dermatologique des maladies internes, les maladies auto inflammatoires, le syndrome de Schnitzler, les borrélioses et toute la cancérologie cutanée.
Le Professeur Dan Lipsker est également coordinateur du centre de compétences des cancers cutanés rares. Il a publié dans plus de 400 revues médicales internationales sur ses domaines de compétences et est auteur de plusieurs ouvrages de dermatologie de référence.
Mise à jour le 12/12/2023 Revue par le Professeur Dan Lipsker
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