Infection urinaire (cystites récidivantes)
Qu'est-ce qu'une infection urinaire (cystites récidivantes) ?
La cystite est une infection de la vessie. Elle peut être liée à une infection urinaire, on parle alors de cystite bactérienne, ou plus rarement à une maladie de la vessie liée par exemple à une chimiothérapie ou à une irradiation (custite chimique ou cystite radique).
La cystite bactérienne a la particularité de récidiver facilement. On la qualifie de récidivante dès lors que les épisodes infectieux surviennent plus de 4 fois dans l'année. La cystite récidivante nécessite une prise en charge particulière, différente de la cystite simple. En France, on estime que 20 à 30 % des femmes ayant eu une cystite connaissent une récidive.
En raison de leur anatomie, les femmes sont plus souvent touchées par ce problème d'infection urinaire que les hommes. En effet, l'urètre (la voie qui permet à l'urine de s'écouler en dehors de la vessie vers l'extérieur de notre organisme) est beaucoup plus court chez la femme que chez l'homme. Son ouverture se situe donc plus près de l'anus et du vagin. Or c'est précisément dans l'anus et le vagin que sont concentrées de nombreuses bactéries susceptibles d'engendrer la maladie. En remontant, celles-ci peuvent provoquer une inflammation de l'urine ou de la paroi de la vessie. La bactérie la plus fréquemment mise en cause est la bactérie Escherichia Coli, mais d'autres micro-organismes peuvent également être responsables de l'infection. Après la ménopause, les cystites sont souvent provoquées par la baisse de oestrogènes: celle-ci appauvrit la flore vaginale normale (bacille de Doderlein), or c’est elle qui empêche la colonisation du vagin par les germes intestinaux, et c’est du vagin que ces germes remontent alors vers la vessie. Enfin, certaines cystites sont liées à l’activité sexuelle, en raison de l'ouverture relative de l’urètre lors de la pénétration vaginale
Les infections de la vessie sont exceptionnelles chez l'homme, parce que leur urètre est plus long.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une infection urinaire (cystites récidivantes) ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une infection urinaire (cystites récidivantes) ?
Un deuxième avis est tout à fait pertinent dans le cadre d'une cystite récidivante. En effet, même si elle n'est pas considérée comme grave, la maladie est néanmoins très invalidante et peut altérer la qualité de vie de la personne qui en souffre. Un deuxième avis auprès d'un spécialiste vous permettra de mieux connaître les comportements à adopter, notamment en matière d'hygiène et de diététique, pour prévenir les récidives et ainsi limiter les risques de complication (comme par exemple la pyélonéphrite). De plus, il est désormais avéré que le traitement sera plus efficace s'il est commencé de façon précoce. C'est pourquoi certains médecins proposent l'automédication sur prescription médicale. Le principe est de disposer des antibiotiques à l'avance, afin de démarrer le traitement dès les premiers symptômes. Mais cela nécessite au préalable de très bien connaître sa maladie et d'avoir l'aval de votre médecin. Pour toutes ces raisons, un deuxième avis est nécessaire. Il vous permettra de participer de manière éclairée à la mise en place d'une stratégie thérapeutique adaptée à votre situation.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- Pour quelle raison suis-je sujette à des cystites récidivantes ?
- Comment puis-je traiter cette maladie ?
- Quelles mesures puis-je prendre pour prévenir les récidives ?
- Vais-je un jour cesser d’en avoir ?
- Est-ce héréditaire ?
- La cystite récidivante est-elle sexuellement transmissible ?
- Dois-je demander un ECBU (examen cytobactériologique des urines) à chaque crise ?
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de l'infection urinaire (cystites récidivantes)
Le spécialiste à consulter pour une infection urinaire est l'urologue, c'est le spécialiste du système urinaire des hommes et des femmes, ainsi que le spécialiste l'appareil génital masculin.
Quels sont les symptômes d'une infection urinaire (cystites récidivantes) ?
Les symptômes de la cystite récidivante sont les mêmes que pour la cystite simple : sensation de brûlure au moment d'uriner, envies pressantes et fréquentes d’uriner. Des symptômes qui, lorsqu'ils se répètent trop souvent, deviennent lourds à supporter. La récurrence du phénomène altère sérieusement la qualité de vie de la personne qui en souffre. Par ailleurs, une cystite dont on néglige le traitement peut provoquer une infection du rein (pyélonéphrite).
Comment diagnostiquer une infection urinaire (cystites récidivantes) ?
Il existe des facteurs qui aggravent le risque de développer une cystite récidivante. Les habitudes alimentaires par exemple (boissons insuffisantes), mais aussi la fréquence avec laquelle la patiente va uriner (et donc vider sa vessie) sont à examiner. D'autres facteurs de risque peuvent entrer en ligne de compte : la constipation, l’imprégnation oestrogénique ( contraception ou ménopause), une hygiène intime excessive. Enfin, certaines malformations de la vessie qui compromettent l'évacuation des urines. Un bilan urologique permettra de les déceler.
Comment soigner une infection urinaire (cystites récidivantes) ?
Le choix du traitement dépend :
- de la sévérité des symptômes,
- de la fréquence des récidives,
- de l'origine de l'infection,
- des facteurs de risques présentés par le patient,
- de l'âge du patient,
- de ses antécédents familiaux et médicaux,
- de la nature du microbe à l'origine de l'infection, lorsqu'il s'agit de cystites microbiennes.
Le traitement de référence pour une cystite récidivante est un traitement antibiotique à très faibles doses mais de longue durée (6 mois environ). Le type d'antibiotique sera choisi en fonction de la bactérie mise en cause.
Chez les femmes ménopausées, le médecin pourra proposer un traitement hormonal local (des crèmes ou des ovules à base d’oestrogènes par exemple).
Par ailleurs, une série de mesures hygiéniques et diététiques sont préconisées pour éviter les récidives. Il faut boire beaucoup d'eau (1,5 à 2 litres par jour) et uriner le plus souvent possible, notamment après les rapports sexuels, pour éliminer un maximum de micro-organismes. Il est également conseillé de boire du jus de cranberries matin et soir (ces baies ont la particularité de limiter l'adhésion des bactéries aux parois de la vessie).
Enfin, il faut privilégier les sous-vêtements en coton plutôt que les autres matières (comme le nylon).
Auteur de la fiche
Chirurgien urologue, le Pr François Desgrandchamps est Chef du service d'urologie et de transplantation rénale et pancréatique de l'hôpital Saint-Louis à Paris.
Spécialiste en maladies de la prostate (hypertrophie bénigne et cancer), en chirurgie carcinologique (prostate, vessie, rein) et reconstructrice et en transplantation rénale, le Pr Desgrandchamps est également Directeur de l’unité translationnelle d’uro-oncologie de l’Institut des Maladies Emergentes et des Thérapies Innovantes (iMETI), Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).
Le Pr François Desgrandchamps mène des activités d'enseignement à l'Université Paris 7 - Denis Diderot.
Mise à jour le 28/03/2024 Revue par le Professeur François Desgrandchamps
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