Incontinence urinaire
Qu'est-ce que l’incontinence urinaire ?
L’incontinence urinaire est un syndrome qui se traduit par des fuites incontrôlables d’urine. Ces pertes peuvent se produire à tout moment. Bien souvent, l’incontinence est liée à un trouble physique.
En France, on estime que plus de 3 millions de personnes souffrent d’incontinence urinaire. Le risque d’être confronté à ce syndrome augmente avec l’âge, mais les plus jeunes peuvent aussi être affectés. La grande majorité des patients ont plus de 65 ans. Pour des raisons d’anatomie, les hommes sont 2 fois moins nombreux que les femmes à être atteints par ce trouble.
Notre urine est sécrétée par les reins. Elle s’écoule vers la vessie par deux conduits appelés les uretères, puis de la vessie vers l’extérieur par un canal appelé l’urètre. Le besoin d’uriner se fait sentir, au fur et à mesure que notre vessie se remplit. Pour permettre l’évacuation de l’urine, nous relâchons volontairement le sphincter de l'urètre (le muscle qui entoure l’orifice de l’urètre).
A l’inverse, pour éviter les fuites, nous le contractons, en même temps que les muscles du périnée. C’est ainsi que, en temps normal, nous contrôlons notre miction. Mais parfois, des fuites se produisent. On distingue globalement 4 types d’incontinence urinaire, en fonction de l’origine du trouble :
- l’incontinence urinaire « à l’effort » est la plus courante, notamment chez les femmes. Elle survient à l’effort et n’est pas précédée du besoin d’uriner. Elle est due à une pression sur l’abdomen et se produit lorsque les muscles, qui soutiennent la vessie, ont perdu de leur tonus. Elle peut être provoquée par une quinte de toux, un éclat de rire, un effort physique, un éternuement ou autre. Cette forme d’incontinence peut être la conséquence de grossesses multiples, d’un accouchement difficile, d’une intervention chirurgicale de l’abdomen ou de la prostate, ou encore d’un cancer de la prostate.
- L’incontinence urinaire « d’urgence », qu’on appelle également « vessie hyperactive », se traduit par une envie soudaine et irrépressible d’uriner, et ce de façon très fréquente. Ce trouble est causé par les contractions involontaires du muscle qui se trouve dans la paroi de la vessie. Il affecte globalement autant les femmes que les hommes. L’incontinence urinaire d’urgence peut-être la conséquence d’infections urinaires, d’un cancer de la prostate ou de maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaque.
- L’incontinence urinaire « par regorgement » : les fuites urinaires sont provoquées par une vessie trop pleine, qui a du mal à se vider. Le patient rencontre des difficultés pour aller aux toilettes et l’urine s’accumule dans la vessie. Une vessie trop pleine est parfois due à un obstacle dans l’urètre qui ralentit l'écoulement de l’urine. Un gonflement de la prostate peut aussi comprimer les voies urinaires. Enfin, certaines maladies, comme le diabète, peuvent également affaiblir le muscle de la vessie. Sous la pression causée par la rétention d’une trop grande quantité d’urine dans la vessie, l’urine force le passage des voies urinaires et s’écoule de façon permanente, en goutte à goutte.
- L’incontinence urinaire « totale » est une incontinence qui se traduit par un écoulement ininterrompu d’urine, jour et nuit. Les personnes concernées n’ont aucun contrôle sur leur vessie. Celle-ci ne peut plus jouer son rôle de réservoir. L’incontinence urinaire totale survient généralement après des lésions physiques, causées par exemple par un accident ou une maladie de la moelle épinière. Parfois c’est le sphincter qui contrôle la sortie de l’urine, qui est partiellement ou totalement détruit à la suite d’une chirurgie de la prostate, par exemple.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour l’incontinence urinaire ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour l’incontinence urinaire ?
Un second avis est tout à fait indiqué en cas d’incontinence urinaire, surtout lorsque celle-ci est sévère. En effet, le fait de souffrir de fuites urinaires peut constituer un véritable handicap. Le retentissement sur la qualité de vie, sur les relations sociales et sur l'autonomie des personnes, est réel. Les conséquences psychologiques sont évidentes : manque d’assurance, d’estime de soi, réduction globale des activités… Parallèlement, l’incontinence urinaire reste un sujet tabou. Encore trop peu de gens osent en parler à leur médecin. Or, dans la plupart des cas, il existe des solutions. Dans ce contexte, un deuxième avis permet d’apporter toutes les informations nécessaires sur les différents aspects de l’incontinence urinaire, mais aussi sur les traitements existants. Mieux informé, le patient pourra participer de manière éclairée à l’élaboration d’une stratégie thérapeutique adaptée à sa situation et à ses besoins.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- Quelle est la cause de mon incontinence urinaire ?
- Quels sont les traitements adaptés à mon cas ? Vais-je devoir me faire opérer ?
- En quoi consiste l’opération ?
- Devrai-je prendre les médicaments qu’on me prescrit, à vie ?
- Comment fonctionne un sphincter artificiel ? Quels sont les contraintes ?
- Dois-je arrêter de faire du sport ?
- Dois-je perdre du poids ?
- Dois-je limiter ma consommation de liquide ?
- En quoi consiste la rééducation périnéale ?
- Quels sont les exercices de rééducation du périnée que je peux faire chez moi ?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de l’incontinence urinaire ?
Les médecins référents de l’incontinence urinaire sont les urologues, spécialistes de l’appareil urinaire. Ils font le diagnostic, recherchent la cause de l’incontinence urinaire et proposent un traitement en fonction de la gène fonctionnelle et du type d’incontinence urinaire.
Quels sont les symptômes de l’incontinence urinaire ?
L’incontinence urinaire est caractérisée par une fuite d’urine incontrôlée. Elle est en général non douloureuse sauf en cas d’infection urinaire associée.
Comment diagnostiquer l’incontinence urinaire ?
Le diagnostic d’incontinence urinaire se base sur l’interrogatoire du patient à la recherche d’une fuite incontrôlable d’urine. Il est important de rechercher également les antécédents personnels du patient ainsi que les circonstances de survenue de l’incontinence urinaire afin d’en préciser le type. Des examens complémentaires, comme un bilan urodynamique (ensemble de tests simples qui permettent de mesurer le fonctionnement du sphincter et de la vessie), peuvent permettre de connaître la cause de l’incontinence urinaire et d’orienter la prise en charge.
Comment traiter l’incontinence urinaire ?
Le choix du traitement de l’incontinence urinaire dépend :
- de la cause de l’incontinence,
- de l’âge du patient,
- du retentissement de son incontinence sur sa vie,
- de son sexe,
- de ses antécédents familiaux et médicaux,
- de son état de santé général.
Parmi les différents traitements que l’on peut proposer pour l’incontinence urinaire, on retrouve :
Les séances de kinésithérapie : la rééducation périnéale a pour but d'apprendre au patient à utiliser les muscles de son périnée et à tonifier son sphincter, pour éviter les fuites d’urine. Dans un premier temps, le patient réalise des exercices chez un kinésithérapeute spécialisé, puis seul, chez lui.
Les médicaments :
- les antispasmodiques anticholinergiques sont une catégorie de médicaments dont le but est de réduire les contractions fréquentes de la vessie. Cela limite du même coup les envies pressantes d’uriner. Ce sont des médicaments prescrits en cas d’incontinence d’urgence. Depuis peu, une nouvelle classe d’antispasmodiques urinaires a fait son apparition. Le principe actif est le mirabégron. Il doit favoriser le stockage de l’urine dans la vessie en relaxant le muscle de la paroi vésicale. A l’heure actuelle, l’efficacité du médicament n’a pas encore été définitivement prouvée.
- La neuromodulation est recommandée aux personnes dont la vessie est hyperactive (donc en cas d’incontinence d’urgence). Il est en effet possible de permettre à la vessie de fonctionner à nouveau correctement, en stimulant un nerf sacré (un des nerfs qui commandent la vessie et le sphincter) par un petit courant électrique. Une électrode est placée à proximité de ce nerf. Le courant électrique va moduler les informations envoyées par ce nerf. Une période de test, avec un neuro modulateur temporaire, est préconisée. Pendant cette période, l’électrode sera reliée à un petit boitier externe. Au bout de 15 jours, si tout fonctionne correctement, un boitier définitif sera implanté sous la peau, en haut des fesses.
- Les bandelettes sous urétrales, sont des petites bandelettes d’1 cm de large et de 10 cm de long environ. Placées autour du canal de l’urètre, elles forment un petit hamac capable de remonter l’urètre et ainsi de limiter les fuites. Autrefois réservée aux femmes, cette intervention est, depuis 2007, également proposée aux hommes. Il s’agit d’une intervention mini-invasive très bien tolérée et qui présente de bons résultats.
- La pose d’un sphincter artificiel. Il s’agit d’une prothèse implantée à l’intérieur du corps (et donc invisible). Parfois, votre chirurgien pourra réaliser l’intervention sous cœlioscopie.
Mise à jour le 14/02/2024 Revue par le Docteur Shahed Borojeni
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Voici l’un des médecins référencés pour cette maladie
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