Grossesse à risque
Qu'est-ce qu'une grossesse à risque ?
Une grossesse à risque est une grossesse qui en raison des antécédents médico-chirurgicaux ou obstétricaux de la mère placent la mère ou le fœtus dans une situation de risque accru de complications. Une grossesse à risque est une situation relativement fréquente puisque qu’environ 10 à 20% des grossesses sont considérées comme à risque.
Certaines conditions chez la mère peuvent en effet induire un sur-risque lors de la grossesse, notamment les pathologies :
- Obstétricales lors de grossesses antérieures comme l’accouchement prématuré, la rupture avant terme de la poche des eaux, la prééclampsie, un antécédent de césarienne…
- Gynécologiques comme l’endométriose, certaines malformations utérines ou antécédents de chirurgie utérine
- Métaboliques comme le diabète préexistant à la grossesse, un surpoids, une obésité ou au contraire un poids trop faible.
- Cardiovasculaires car certaines pathologies cardiaques peuvent se décompenser lors d’une grossesse.
- Neurologiques, par exemple l’épilepsie qui nécessite un ajustement thérapeutique.
- Auto-immunes dont le lupus, la maladie de Basedow, la sclérose en plaque et un certain nombre d’autres maladies auto-immunes qui peuvent parfois s’aggraver au cours d’une grossesse et nécessitent donc un suivi particulier.
- Infectieuses : certaines maladies infectieuses chroniques ou contractées lors de la grossesse peuvent retentir sur le développement foetal comme le CMV, la rubéole, la varicelle, l’hépatite B, la listéria, …
- Hématologiques : les thrombophilies, une anémie chronique ou un antécédent d’incompatibilité materno-foetal peuvent aussi majorer le risque en cours de grossesse
- Proctologiques comme des antécédents de déchirure sphinctérienne ou de chirurgie proctologique.
De manière générale, une femme atteinte d’une maladie chronique peut présenter une grossesse à risque en raison de la pathologie elle même, mais aussi des traitements médicamenteux pris en raison de celle ci. Certains traitements peuvent en effet majorer le risque maternel ou foetal en cours de grossesse et ainsi nécessiter une adaptation avant la grossesse.
L’âge de la mère est aussi en soit un facteur de grossesse à risque tout comme une grossesse multiple (jumeau, triplé, …) est une situation plus à risque de complication qu’une grossesse monofoetale.
Les grossesses à risque peuvent impliquer différentes complications pour la mère ou pour le foetus. Le risque foetal est en particulier lié au risque de de fausse couche précoce ou tardive, de malformation congénitale et d’anomalies génétiques, de mort in utero, de retard de croissance intra-utérin, d'accouchement prématuré.
Le risque de complications maternelles, susceptibles pour certaines d’avoir un retentissement foetal, sont liées à celui de pré-éclampsie et d’éclampsie, d’anomalies d’insertion du placenta, de diabète gestationnel lui même à risque d’accouchement dystocique, d’hémorragies, en particulier dans le post partum, ou encore de thromboses veineuses profondes ou d’infections.
Les antécédents de grossesses “pathologiques” favorisent aussi les récidives des mêmes complications, par exemple un antécédent de prééclampsie est un facteur de risque de récidive de prééclampsie ou d’anomalie de croissance foetale.
Globalement, toute situation pathologique chez une femme ayant un désir de grossesse justifie une consultation chez un spécialiste pour s’assurer de son bon déroulement et mettre en place une prise en charge adaptée. Idéalement, cette consultation doit avoir lieu avant la grossesse dans le cadre d’une consultation préconceptionnelle.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une grossesse à risque ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une grossesse à risque ?
Un deuxième avis présente plusieurs intérêts en cas de grossesse à risque. En premier lieu, un deuxième avis implique un encadrement par un spécialiste de la pathologie en cause, adapté à votre cas précis en prenant en compte vos antécédents. Cela permet ainsi d’organiser une orientation vers les différents spécialistes (sages femmes, gynécologue-obstétricien, pédiatre…) en vue de coordonner correctement la grossesse et ses suites.
De plus, il est important d’avoir une adaptation du suivi de la grossesse en fonction du niveau de risque et de la gravité de manière précise, ce qui pourra être évalué grâce à votre deuxième avis. En règle générale, ce suivi pourra être intensifié par rapport à une grossesse classique et pourra comporter des examens complémentaires en plus comme des bilans biologiques supplémentaires ou des examens d'imageries (échographies principalement) plus rapprochées par exemple.
Enfin, un spécialiste pourra vous donner un ensemble de conseils pour limiter au maximum les risques pour le fœtus et vous apprendra les signaux d’alerte qui doivent faire consulter rapidement un gynécologue-obstétricien.
Quelles questions poser dans le cadre d'un deuxième avis pour une grossesse à risque ?
- Quels sont les risques pour mon enfant et pour moi ?
- Comment puis-je limiter les risques ?
- Quels signes doivent me faire craindre une complication ?
- Comment organiser mon suivi de grossesse ?
- Dois-je arrêter toutes mes activités sportives ?
- Comment organiser un suivi de grossesse ?
- Que dois-je faire en amont de ma grossesse ?
- L’accouchement pourra-t-il se dérouler normalement ?
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes d'une grossesse à risque ?
Le spécialiste à consulter va dépendre notamment de la pathologie à risque pour votre grossesse. Le gynécologue-obstétricien sera dans tous les cas un spécialiste de choix pour suivre votre projet de grossesse.
Quels sont les symptômes d'une grossesse à risque ?
Une grossesse à risque n’est pas nécessairement associée à des symptômes mais certains doivent alerter et conduire à la mise en place d’une surveillance ou de mesures particulières. Parmi eux on retrouve :
- Des saignements gynécologiques qui peuvent être un symptôme d’une fausse couche ou d’une grossesse extra utérine si elles ont lieu au premier trimestre, ou d’un placenta mal inséré ou d’un hématome si elles ont lieu au troisième trimestre de la grossesse.
- Une hypertension artérielle
- Une protéinurie, c’est-à-dire la présence anormale de protéines dans les urines qui n’est pas symptomatique sauf si elle est importante, auquel cas elle s’accompagne d’oedèmes des membres inférieurs.
- Des symptômes neurologiques comme des crises d’épilepsie peuvent être un signe clinique d’une crise d’éclampsie.
- Une fièvre qui apparaît pendant la grossesse peut être le témoin d’une infection en cours et nécessite des explorations immédiates, voire un traitement.
Des contractions utérines ressenties par la mère peuvent témoigner d’une menace d’accouchement prématuré.
Comment diagnostiquer une grossesse à risque ?
Le diagnostic d’une grossesse pathologique consiste tout d'abord à repérer une grossesse qui peut se compliquer du fait des antécédents de santé de la mère. Une consultation préconceptionnelle est conseillée afin de dépister d’éventuelles complications ou d’anticiper sur l’organisation du suivi d’une future grossesse à risque. Plusieurs consultations pendant la grossesse sont aussi recommandées, au nombre de 7, pour surveiller l’évolution de la grossesse, une complication ou des facteurs de risque pourront ainsi être découverts lors de ces consultations le cas échéant.
Des bilans de dépistages sont en effet réalisés au cours de ses consultations, ils consistent principalement en diverses prises de sang et tests d’urines qui peuvent retrouver certaines pathologies ainsi que des échographies du foetus.
Parmi ces dépistages on retrouve les dépistages obligatoires de certaines maladies infectieuses comme l’hépatite B, la syphilis, la rubéole ou encore la toxoplasmose. Pour une femme qui a déjà fait des infections urinaires pendant la grossesse la recherche d’une colonisation urinaire sera aussi effectuée. Un dépistage régulier par une bandelette urinaire et la prise de pression artérielle d’une pré éclampsie, la réalisation d’une prise de sang pour rechercher une anémie, un dépistage de la trisomie 21 seront systématiquement proposés et enfin le diabète gestationnel peut être dépisté chez les femmes à risque. Ces examens ( échographies, sérologies, bilans sanguins, …) sont modulés en fonction des facteurs de risque spécifiques que vous présentez.
Mise à jour le 27/10/2022 Revue par le Professeur Elie Azria
Obtenez l’avis d’un médecin spécialisé de votre problème de santé en moins de 7 jours
Voici l’un des médecins référencés pour cette maladie
Gynécologue obstétricien
Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph
Les coulisses de deuxiemeavis.fr
Trois minutes avec Anne, Assistante Médicale chez deuxiemeavis.frPar Hortense Fisset le 15/08/2024