Pré-éclampsie (suivi post-partum)
Qu'est-ce que la pré-éclampsie (suivi post-partum) ?
La pré-éclampsie est une maladie survenant pendant la grossesse, 40 000 femmes sont concernées chaque année, ce qui représente environ 5% des grossesses. Elle se définit par l’apparition en cours de grossesse de l’association :
- D’une hypertension artérielle (HTA), avec une valeur supérieure à 140 mmHg pour la pression artérielle systolique et 90 mmHg pour la pression artérielle diastolique.
- D’une concentration de protéines dans les urines (appelée protéinurie) supérieure à 0,3 g/24h.
Si aucune protéinurie n’est détectée, on parle tout de même de pré-éclampsie si en plus de l’hypertension, il y a présence d’un de ces paramètres :
- Une baisse de la quantité de plaquettes dans le sang, éléments majeurs de la coagulation
- Une augmentation de la quantité de certains enzymes du foie dans le sang, qui signe une cytolyse hépatique, marqueur de l’inflammation
- L’apparition d’une insuffisance rénale
- La survenue d’une oedème aigu du poumon (OAP)
- L'apparition de troubles visuels ou cérébraux.
L’origine de cette pathologie est complexe et n’est encore que partiellement comprise, mais on sait qu’elle est en lien avec un défaut précoce de développement du placenta qui est un organe transitoire situé dans l’utérus à l’interface entre la mère et le fœtus. Ce défaut du placenta va conduire à des phénomènes inflammatoires responsables au niveau des vaisseaux sanguins maternels d’une hypertension artérielle. D’autres manifestations de gravité variable peuvent être associées à cette hypertension. On peut ainsi observer dans les formes les plus sévères de prééclampsie des conséquences au niveau du foie, des cellules sanguines, de la coagulation, des reins et du système nerveux central avec parfois la survenue de crise de convulsions ou crises d’éclampsie. Ces manifestations sont des urgences obstétricales qui peuvent menacer le pronostic vital et conduire les obstétriciens à préconiser un accouchement en urgence.
Outre l’impact maternel, cette pathologie peut également engendrer un retard de croissance du foetus pouvant lui aussi amener à préconiser une naissance prématurée.
Cette maladie de la grossesse peut conduire à utiliser des traitements anti-hypertenseurs et des traitements visant à prévenir certaines des conséquences néonatales de la prématurité, mais le seul traitement curatif est la naissance et la délivrance du placenta.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une pré-éclampsie (suivi post-partum) ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une pré-éclampsie (suivi post-partum) ?
La pré-éclampsie est une pathologie pouvant se révéler grave, nécessitant un suivi rapproché et bien réalisé, afin de s’assurer d’une issue optimale à la grossesse. Il est essentiel d’anticiper la venue d’une nouvelle grossesse et de considérer tous les facteurs de risque de survenue d’une récidive et de bien informer sur les modalités de suivi et les risques maternels et foetaux. Il peut donc être intéressant de bénéficier d’un conseil auprès d’un autre professionnel de santé, notamment un spécialiste de la pathologie, pouvant être un gynécologue, un cardiologue voire un néphrologue.
Quelles questions poser dans le cadre d'un deuxième avis pour une pré-éclampsie (suivi post-partum) ?
- Comment me préparer au mieux en vue d’une prochaine grossesse ?
- Quels sont les risques lors d’une prochaine grossesse ?
- Quels médicaments et/ou conduites dois-je éviter sachant que je suis considérée comme une patiente à risque ?
- Suis-je davantage à risque de développer une hypertension artérielle hors grossesse en vieillissant et quelle mesures prendre pour prévenir cela ?
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de la pré-éclampsie (suivi post-partum) ?
Les médecins les plus à même de vous conseiller en cas de pré-éclampsie sont les obstétriciens. Concernant le suivi après l’accouchement, il est réalisé par des médecins généralistes, des cardiologues, voire des néphrologues, spécialistes du rein.
Quels sont les traitements et le suivi d'une pré-éclampsie (suivi post-partum) ?
Concernant les traitements, il consiste tout d’abord en l’arrêt progressif des anti-hypertenseurs qui seront réintroduits ou maintenus si l’hypertension artérielle persiste. La reprise d’une contraception orale est possible, mais ses modalités seront à préciser en fonction de l’allaitement maternel et des autres facteurs de risque thrombo-embolique (phlébites, embolies pulmonaires…). Les pilules micro-progestative sont en général privilégiées.
Il existe une contre-indication à la bromocriptine (Bromokin) et à la cabergoline, deux inhibiteurs de la lactation, qui ont pour effets indésirables une hypertension artérielle.
Sur un plan plus général, la pré-éclampsie expose les jeunes mamans à un risque accru de développer une hypertension sur le long terme, ainsi que les complications pouvant en découler (thromboses, AVC, infarctus, insuffisance rénale…). C’est pourquoi une consultation à 6 semaines du post-partum est planifiée pour effectuer un bilan global. Avant cette consultation, une surveillance environ 1 fois par semaine en fonction du contexte de la tension artérielle dest à prévoir. Si l’hypertension artérielle persiste 6 semaines après l’accouchement, une consultation chez un cardiologue doit être prévue.
Un bilan rénal complet à 3 mois est également à réaliser, consistant en la réalisation d’une bandelette urinaire et à nouveau la prise de la tension artérielle. Ce bilan vise à éliminer toute hypertension persistante ou une pathologie rénale sous-jacente qui aurait été révélée par la grossesse, et qui se verrait par une persistance de l’hypertension à distance de l’accouchement ou la présence de protéines dans les urines.
La pré-éclampsie une la maladie cardiovasculaire, c’est pourquoi un suivi cardiologique par un spécialiste ou un médecin généraliste doit être effectué, pour prévenir hors grossesse et à long terme la survenu d’autres accidents ultérieurs (infarctus du myocarde, artériopathie des membres inférieurs…), car la patiente y est dès lors prédisposée. L’objectif est de prendre en charge les facteurs de risque cardiovasculaires et les comorbidités associées.
Enfin, il ne faut pas négliger l’impact psychologique que peut avoir la pré-éclampsie. Un syndrome post-traumatique peut être décelé et nécessitera donc une prise en charge par un psychologue, voire un psychiatre.
Comment anticiper une future grossesse après une pré-éclampsie (suivi post-partum) ?
Chez une femme à risque, ou ayant présenté une pré-éclampsie lors d’une précédente grossesse, le médecin prescrit souvent de l’aspirine à faible dose à partir de la douzième semaine de grossesse et jusqu’à la 35 semaine d’aménorrhée.
Enfin, il est recommandé d’agir sur les facteurs de risque modifiables afin de diminuer la probabilité de récidive : ainsi, l’arrêt du tabac, l’équilibration d’un éventuel diabète, la perte de poids en cas d’obésité ou encore l’équilibration avec un traitement compatible avec la grossesse d’une hytertension artérielle chronique sont de mise.
Mise à jour le 05/01/2022 Revue par le Professeur Elie Azria
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Voici l’un des médecins référencés pour cette maladie
Gynécologue obstétricien
Groupe Hospitalier Paris Saint-Joseph
Néphrologue
CHU Marseille - Hôpital de la Conception (AP-HM)
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