Mitrofanoff

Le Mitrofanoff est un accès créé chirurgicalement vers la vessie, et permettant de vider la vessie à l’aide d’un cathéter, une sonde (un tuyau fin et souple) sans passer par les voies naturelles.
L’intervention permet de réaliser ce que l’on appelle une appendico-vésicostomie, une petite ouverture qui se trouve au niveau du nombril, ou sur le côté inférieur droit de l’abdomen, et qui relie la vessie à l’extérieur grâce à l’appendice qui est interposé entre la peau et la vessie.

Pourquoi demander un deuxième avis pour Mitrofanoff ?

De nombreux individus, quelle que soit la raison, présentent des troubles sphinctériens, ou de la vidange vésicale (c’est-à-dire qu’ils n’arrivent pas à vider leur vessie). Or, ces troubles sphinctériens ne justifient pas tous d’avoir recours à la procédure de Mitrofanoff, qui est très spécifique et pas utile dans tous les cas. Il s’agit en effet d’une chirurgie qui n’est pas anodine, qui peut grandement améliorer la qualité de vie des patients souffrant des pathologies vues précédemment, mais des complications peuvent en découler.

Un deuxième avis permet de poser le diagnostic le plus spécifique possible, de valider ou non le choix de cette intervention, et d’examiner les éventuelles alternatives au Mitrofanoff.

Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour un Mitrofanoff ?

• Quelle pathologie peut justifier une procédure de Mitrofanoff ?
• Quel est le principe du Mitrofanoff ?
• Quelles sont les complications liées au Mitrofanoff ?
• Qui est concerné par le Mitrofanoff ?
• Qu’est-ce qu’un cathéter ?
• Quel est le rôle de l’appendice dans le Mitrofanoff ?
• Quel est le rôle du cathéter dans le Mitrofanoff ?

Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.

Le spécialiste du Mitrofanoff est le chirurgien pédiatrique spécialisé en urologie.

De multiples pathologies peuvent justifier la création d’une stomie de type Mitrofanoff, comme un cancer, des malformations congénitales (anomalies de développement), ou un autre dysfonctionnement de la vessie.

Le Mitrofanoff est proposé pour les enfants ne parvenant pas à vider leur vessie spontanément de façon satisfaisante, ce qui peut être le cas chez les enfants porteurs d’un spina bifida, d’une anomalie de la moelle épinière ou du sacrum, d’un syndrome de Prune Belly (un syndrome associant une aplasie ou hypoplasie des muscles de la paroi antérieure de l’abdomen, des dilatations des voies urinaires et des testicules non descendus).

La procédure de Mitrofanoff a lieu sous anesthésie générale, et dure environ deux heures. Elle consiste à utiliser l’appendice (excroissance située sur la partie terminale droite du gros intestin) et à l’interposer entre la peau du ventre et la vessie, ainsi qu’à créer un dispositif anti reflux, au niveau de la vessie, empêchant ainsi l’urine de remonter et de sortir seule par ce tuyau, et d’éviter les fuites de la stomie (ouverture sur la surface) entre les cathétérisations. Dans certains cas, la taille de la vessie n’est pas suffisante pour permettre à l’enfant de rester assez longtemps sans se sonder (sans uriner grâce au tuyau), une augmentation de la taille de la vessie doit donc également être effectuée pendant la chirurgie. Dans ce cas, il s’agit d’une intervention beaucoup plus complexe, plus longue et nécessitant une hospitalisation prolongée.

Lorsqu’on ne réalise qu’une intervention de Mitrofanoff, l’hospitalisation dure cinq à sept jours.

Quel est le suivi après une intervention de Mitrofanoff ?

À la suite de l’opération, l’enfant aura un cathéter sus-pubien, une sonde dans le Mitrofanoff, le temps de sa cicatrisation, afin de laisser couler l’urine, et éventuellement des drains et une sonde naso-gastrique.
Le plus souvent, les sondages par ce dispositif sont débutés un mois après l’intervention.

Quels sont les bénéfices d'un Mitrofanoff ?

La procédure de Mitrofanoff permet à l’individu ayant des troubles sphinctériens de réaliser des autosondages propres intermittents par cet accès, ou de faciliter la réalisation des sondages par une autre personne. En outre, dans les trois-quarts des cas, la continence urinaire grâce à la procédure de Mitrofanoff est obtenue. Cela permet donc à l’enfant de ne plus avoir de fuites, et de protéger ses reins, lorsque la pression liée à un défaut de vidange les mettait en danger, dans le cas où l’enfant ne parvenait pas à vider sa vessie spontanément.

Quels sont les risques d'un Mitrofanoff ?

Lorsqu’on ne crée qu’une stomie de type Mitrofanoff, le principal risque est un problème de cicatrisation (si un agrandissement de la vessie est réalisé dans le même temps, le risque de complications est plus important). Il y a également un risque d’infection urinaire, qui est plus lié à la pratique des cathétérismes intermittents (sondages), qu’à l’intervention elle-même.
Une sténose, ou rétrécissement du canal, ou des fuites, sont également des complications pouvant apparaître suite à la procédure de Mitrofanoff.