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Association Syndrome de congestion pelvienne France, à la découverte des associations de patients partenaires de deuxiemeavis.frPar Capucine de la Brosse le 28/11/2024
Les reins sont des organes pairs situés à l’arrière de l’abdomen, abrités partiellement dans le thorax, et situés dans un espace appelé le rétro-péritoine. Ce sont les “stations d’épuration” du corps humain. Leur rôle est de filtrer le sang afin d’en retirer les impuretés et déchets, avant de les concentrer dans les urines. Celles-ci rejoignent ensuite la vessie via les uretères.
Les reins servent aussi à fabriquer de l’érythropoïétine (EPO), hormone permettant la synthèse des globules rouges, ainsi que d’autres hormones agissant dans la régulation de la tension artérielle. La néphrectomie est un acte chirurgical consistant en l’ablation totale ou partielle d’un rein. Idéalement, le chirurgien préfère conserver le maximum de parenchyme rénal, et l’on parle alors de néphrectomie partielle, mais parfois la néphrectomie totale est imposée par la maladie.
Vivre avec un seul rein n’altère le plus souvent pas la qualité de vie, car l’autre rein peut compenser de défaut de fonction. En revanche, si la fonction du rein unique restant est également altérée, le patient peut présenter une insuffisance rénale, ce qui à terme peut nécessiter une dialyse.
Comme nous l’avons vu précédemment, il existe différentes techniques chirurgicales qui peuvent être employées afin de réaliser une néphrectomie totale ou partielle. Le choix entre ces techniques repose sur différents critères : la faisabilité vis-à-vis de la corpulence et de l’état général du patient, les caractéristiques du rein (taille, poids, position…), la maladie sous-jacente, mais aussi les habitudes du chirurgien, et son expertise. Se renseigner auprès d’un autre spécialiste en demandant un deuxième avis permet d’éclairer la décision thérapeutique.
La néphrectomie est une intervention lourde, dont les bénéfices attendus sont importants également, mais qui peut être extrêmement bénéfique : ce n’est pas une décision à prendre à la légère et implique de bien se renseigner.
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Le néphrologue est le médecin spécialiste du rein et de l’appareil urinaire. Il est donc apte à apporter des renseignements.
Les urologues sont aussi spécialistes de l’appareil urinaire et des reins, mais aussi de l’appareil génital masculin. Il s’agit d’une spécialité médico-chirurgicale, ce sont eux qui effectuent les néphrectomies. Cette intervention peut être réalisée chez des enfants également, ainsi, il peut être intéressant de se tourner vers un pédiatre spécialisé en néphrologie ou un chirurgien pédiatrique spécialisé en urologie.
Chez l’adulte, la néphrectomie est réalisé le plus souvent dans le cas de pathologies tumorales bénignes ou malignes, primitives ou métastatiques. En effet, le cancer primitif du rein représente environ 3 % de l’ensemble des cancers de l’adulte, et les métastases rénales font parties des plus fréquentes dans les cancers extra-rénaux (en particulier ceux touchant le poumon, le sein, l’estomac, le pancréas ainsi que les cancers gynécologiques). Dans le cas des pathologies tumorales à haut potentiel évolutif et expansif, le chirurgien prend souvent le soin d’effectuer une néphrectomie dite élargie, pouvant englober les surrénales, la graisse péri-rénale, les uretères, voire davantage en fonction de la progression du cancer.
Chez l’enfant, les indications les plus fréquentes sont les anomalies congénitales, les infections urinaires à répétition, les reflux vésico-urétéraux non-traités efficacement. Cela peut également être l’indication d’une néphrectomie chez l’adulte. Les colonisations bactériennes sont des facteurs de dégradation du parenchyme rénal, et l’on peut proposer une néphrectomie partielle pour préserver le rein restant, voire totale pour empêcher la récidive d’infections.
D’autres indications sont moins fréquentes, comme la tuberculose qui peut nécessiter une ablation du rein lorsqu’elle se manifeste dans cet organe, les polykystoses (accumulation de kystes dans le rein qui peuvent gêner son fonctionnement) sont une cause possible de néphrectomie également…
Une indication plus rare est celle du don d'organe. Il s’agit alors d’une ablation du rein dans un contexte non-pathologique pour le patient, afin de réaliser une greffe chez un proche.
Comme avant toute intervention chirurgicale, une consultation pré-anesthésique doit être réalisée. Des consignes de jeûne et d’hygiène sont également données avant ce type d’intervention. Une néphrectomie est actuellement réalisée exclusivement sous anesthésie générale, et dure en moyenne 3 heures, mais cette durée est très variable en fonction de la raison pour laquelle on pratique l’intervention, de l’accessibilité de l’organe, de sa taille...
La néphrectomie peut être réalisée par différents abords :
Les suites opératoires dépendent de nombreux facteurs, comme la maladie du patient, l’importance du geste réalisé, la voie d’abord choisie.... Une sonde urinaire est généralement mise en place durant l’opération, afin de surveiller les pertes urinaires et de faciliter la miction ; elle est souvent conservée en post opératoire pour une durée variable.
Quelques douleurs peuvent être présentes, diffuses dans l’abdomen, les épaules, ou localisées au niveau des cicatrices. Elles sont soulagées par l’administration d’antalgiques. La durée d’hospitalisation est également très variable, allant de 48 h à plus d’une semaine en fonction de différents facteurs, qui conditionnent aussi les suites opératoires. La convalescence à domicile est habituellement de quelques semaines, et il est nécessaire de patienter avant de reprendre une activité physique et/ou professionnelle.
Toutes ces modalités sont discutées avec le chirurgien et dépendent de la manière dont se sont déroulées l'intervention et ses suites.
Les consignes post opératoires, de même que le suivi, sont évidemment très dépendantes de la raison pour laquelle a été réalisée la néphrectomie et du type d’intervention qui a été réalisée, ainsi que de l’état de santé général du patient.
Il est parfois proposé un régime post néphrectomie, le plus souvent assez peu contraignant. Il consiste en une bonne hydratation, et à la réduction au maximum de ce qui, déjà en temps normal, est susceptible de porter atteinte à la fonction rénale : le sel qui peut provoquer de l’hypertension, le cholestérol, le tabac, la sédentarité… Et bien sûr, il faut faire preuve d’une vigilance accrue concernant les traitements médicamenteux (antibiotiques et anti-inflammatoires tout particulièrement), car certains sont susceptibles d’avoir une toxicité rénale et sont donc à éviter.
N'hésitez pas à demander conseil auprès de votre médecin !
Dans le cas des pathologies tumorales, la chirurgie totale est l’une des seules façons de maximiser les chances de guérison. En effet, il existe un risque important de diffusion du cancer à d’autres organes voisins, diminué si l’ensemble de l’organe est enlevé. Cela évite aussi de léser la tumeur et de diffuser des cellules malades à l’intérieur du ventre.
Lorsque l’indication est liée à des infections urinaires à répétition, le bénéfice attendu est l’absence de récidive d’infection urinaire, la préservation du rein contro-latéral ou homo-latéral en cas de néphrectomie partielle, la diminution du nombre d’hospitalisations, et une amélioration de la qualité de vie.
Comme toute intervention chirurgicale, la néphrectomie peut se compliquer :
En per opératoire, on peut déplorer :
En post opératoire, il peut arriver :
Cette liste n’est pas exhaustive, et il ne faut pas hésiter à poser cette question au chirurgien.
Mise à jour le 19/01/2023 Revue par le Docteur Emilie Eyssartier
Néphrologue
Hôpital Européen Georges Pompidou (APHP)
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