Arthrose cervicale
Qu'est-ce qu'une arthrose cervicale ?
L’arthrose est une pathologie chronique qui touche le cartilage des articulations, c’est-à-dire le tissu conjonctif qui recouvre les surfaces osseuses en contact au sein d’une articulation et facilite leur glissement les unes contre les autres. Dans une articulation saine, les cellules sont renouvelées au même rythme qu'elles se détruisent. Dans une articulation arthrosique, elles se régénèrent plus lentement, ce qui use le cartilage prématurément et aboutit à un excès de contraintes entre les surfaces osseuses associé à un excès de forces de frottements. Le cartilage va alors se fissurer jusqu’à former des ulcérations (trous). A terme, les surfaces osseuses peuvent se toucher directement au sein de l’articulation. Elles ont tendance à s’élargir (pour diminuer la pression exercée à surface égale), formant des ostéophytes (souvent appelés becs de perroquet). Une condensation de l’os en zone de conflit apparaît (afin de résister à l’excès de contraintes) associée à des géodes intra-osseuses (petites cavités ayant remplacé le tissu osseux), témoignant de la souffrance du tissu.
L’arthrose cervicale, ou cervicarthrose, touche le cartilage des articulations intervertébrales du cou, c’est-à-dire entre les vertèbres cervicales, le plus souvent entre la troisième (C3) et la première dorsale (T1). Le terme est scientifiquement inexact au sens strict de la définition de l’arthrose puisqu’il n’existe pas de cartilage entre le corps des vertèbres, le rôle protecteur étant supporté par les disques intervertébraux. Néanmoins, l’origine, le retentissement et l’évolution du vieillissement cervical est similaire à l’arthrose de la hanche ou du genou d’où l’analogisme réalisé.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une arthrose cervicale ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une arthrose cervicale ?
Un deuxième avis est tout à fait pertinent dans le cadre d’une arthrose cervicale car ses symptômes peuvent être responsables d’une invalidité sévère et pas toujours réversible. Elle peut, à son tour, dégrader la vie sociale, de loisir ou professionnelle et rarement aboutir à des complications neurologiques non totalement réversibles. De plus, de multiples solutions thérapeutiques, relevant de différentes disciplines, peuvent être efficaces, au moins aux premiers stades. Un deuxième avis donne au patient des clés supplémentaires pour comprendre ses symptômes, identifier leur évolution, reconnaître les signes témoignant d’une souffrance neurologique imposant une prise en charge adaptée et donc jouer un rôle dans l’élaboration de la proposition thérapeutique la plus adaptée à sa situation. La prise en charge sera d’autant plus efficace que le patient sera impliqué et en pleine connaissance de sa maladie.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour une arthrose cervicale ?
- Quelle est la localisation de mon arthrose ? Quelle est sa gravité ? Comment risque-t-elle d’évoluer ? A quelle vitesse ?
- Quels examens doivent être réalisés ? A quel rythme ?
- Mes médicaments ne soulagent pas mes douleurs. Quelles sont les autres options ? Peut-on changer la posologie ?
- Mes médicaments provoquent des effets secondaires. Comment les apaiser ?
- Comment adapter mon quotidien à mes douleurs parfois invalidantes ?
- Puis-je continuer à pratiquer une activité sportive ?
- A quelle fréquence dois-je faire surveiller ma pathologie ?
- Une intervention chirurgicale est-elle justifiée pour améliorer mon quotidien, pour limiter les risques de paralysie ? Quels sont ses risques ?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes pour une arthrose cervicale ?
Un rhumatologue. C’est le spécialiste des pathologies des os, des articulations, des muscles, des tendons et des ligaments (appareil locomoteur).
Un neurologue. C’est le spécialiste des pathologies du système neurologique.
Un chirurgien du rachis, neurochirurgien ou chirurgien orthopédiste.
Un médecin de la douleur (algologue).
Quels sont les symptômes d'une arthrose cervicale ?
Lorsqu’ils sont présents (une grande partie des cervicarthroses est asymptomatique), les symptômes sont :
- des douleurs localisées au cou. Elles s’amplifient lors de la mobilisation des vertèbres et peuvent s’atténuer durant la nuit.
- Des irradiations ascendantes sont souvent rapportées vers la mâchoire, l’oreille, l’œil avec parfois de réelles céphalées (maux de tête) en particulier postérieures (appelée névralgie d’Arnold). D’autres sont localisées entre les omoplates et les épaules. Elles augmentent non systématiquement au fil des années, parallèlement à l’évolution de la dégradation cervicale.
- Une raideur cervicale.
- Une névralgie cervico-brachiale : douleur qui irradie vers la nuque, l’épaule, le bras et parfois jusque dans les doigts peut survenir en cas de compression de la racine d’un nerf. Elle correspond à la sciatique du bras.
- Des pseudo-crampes dans le bras, l’avant-bras ou la main.
- Des fourmillements dans les bras jusqu’aux doigts avec une sensation d’engourdissement, de difficultés à mobiliser sa main.
- Un manque de force dans la main (avec chute involontaire d’objets tenus dans la main).
- Une maladresse (difficulté pour la réalisation de gestes fins comme attacher des boutons de chemise ou écrire).
- Des sensations de vertiges bien que l’explication du lien entre ce symptôme et la cervicarthrose n'apparaît pas clairement.
- Exceptionnellement, il peut apparaître une compression de la moelle épinière avec des signes neurologiques atteignant les membres inférieurs et les fonctions sphinctériennes.
La cause d’une arthrose cervicale est dans l’immense majorité des cas inconnue. Elle est très rarement favorisée par certains facteurs :
- une malformation des vertèbres cervicales.
- des traumatismes cervicaux itératifs.
- une sollicitation mécanique cervicale chronique anormale.
Quoi qu’il en soit, il est très hasardeux de tenter d’intégrer une cervicarthrose dans le cadre d’une maladie professionnelle et encore plus d’un accident de travail ou d’un traumatisme.
La pathologie touche majoritairement les personnes de plus de 50 ans.
Comment diagnostiquer l'arthrose cervicale ?
Le diagnostic requiert :
- Un interrogatoire pour préciser les symptômes et leurs caractéristiques, leurs circonstances de survenue et les antécédents du patient.
- Un examen clinique. Il recherche une raideur cervicale et une attitude antalgique. Il localise les racines nerveuses responsables des irradiations douloureuses en fonction de leur localisation.
- L’examen de la sensibilité et de la motricité permettent d’évaluer une éventuelle atteinte neurologique.
- Une radiographie. Elle doit comporter des radios de face et de profil avec parfois des clichés dynamiques en flexion / extension.
- Une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique). Elle analyse l’état des disques intervertébraux, le diamètre du canal rachidien, la présence d’une hernie discale, recherche une inflammation dans le plateau des vertèbres atteintes, le signal de la moelle épinière et donne des informations complémentaires sur l’état des disques intervertébraux, des muscles et des ligaments.
- Un scanner qui précisera les lésions osseuses et des facettes articulaires postérieures en particulier en cas d’indication à un acte chirurgical.
- Des explorations fonctionnelles neurologiques (électromyogramme et potentiels évoqués) sont parfois nécessaires pour juger du dysfonctionnement de la moelle et des racines nerveuses.
Comment soigner l'arthrose cervicale ?
Le traitement de l’arthrose cervicale a pour objectif de soulager les douleurs et d’améliorer le fonctionnement neurologique de la moelle et des racines nerveuses lorsqu’il est perturbé. En l’absence de trouble neurologique, il repose initialement sur la prise de médicaments antalgiques puis anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Il est parfois nécessaire de recourir ponctuellement à des cures de corticoïdes associés à des antalgiques puissants (morphiniques) pendant quelques jours si les douleurs sont trop intenses. Des traitements médicamenteux dits « neurotropes » peuvent y être associés lorsque les irradiations dans le bras sont trop sévères. Des infiltrations cervicales de corticoïdes peuvent compléter ce traitement si son efficacité est insuffisante.
Le port temporaire d’un collier voire d’une minerve rigide avec suivi d’une kinésithérapie afin de pratiquer des massages antalgiques, des exercices d’étirement, d’assouplissement et de musculation, peuvent aussi améliorer les douleurs, la raideur et le handicap qui en découle. Une intervention chirurgicale peut être indiquée dans les situations rebelles au traitement médical, ou en cas de signes neurologiques déficitaires ou témoignant de l’irritation de la moelle épinière. C’est aussi le cas lorsqu' apparaissent à l’IRM les signes d’une myélopathie (anomalie de signal de moelle épinière témoignant de sa souffrance qui est le plus souvent irréversible même en cas d’intervention chirurgicale bien menée).
La prise en charge dépend :
- de l’intensité et de l’ancienneté des symptômes et de leur retentissement fonctionnel
- de la présence de signes neurologiques
- de l’efficacité du traitement médical
- de l’âge et de l’état de santé général du patient
- du type d’atteinte dégénérative du rachis cervical
Mise à jour le 23/08/2024 Revue par le Professeur Jérôme Allain
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