Cancer du canal anal
Qu'est-ce que le cancer du canal anal ?
Le canal anal est la partie terminale du tube digestif, mesurant 3 à 4 cm et située entre le rectum et la peau de la marge de l'anus. D’une longueur d’environ 4 centimètres, ce petit canal a pour rôle d’empêcher les matières fécales de sortir de manière incontrôlée. En cela, il est aidé par les muscles qui l’entourent de part et d’autre (sphincter interne et sphincter externe). Le cancer du canal anal est peu fréquent (seulement 2 % de l’ensemble des cancers de l’appareil digestif). Il touche principalement les personnes de plus de 65 ans, et en particulier les femmes.
Dans la très grande majorité des cas, il s’agit d’un cancer épidermoïde (qui affecte la peau et les muqueuses). Pour les hommes comme pour les femmes, les facteurs de risques sont : les infections liées à la présence du papillomavirus humain, la séropositivité HIV, l’immunosuppression, le tabagisme, les rapports passifs anaux et la multiplication des partenaires sexuels ou encore l’âge.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour le cancer du canal anal ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour le cancer du canal anal ?
Le cancer du canal anal est une maladie rare, méconnue et qui affecte le patient au plus profond de son intimité. Plusieurs types de traitement coexistent, en fonction du degré d’évolution de la maladie. Certains de ces traitements entraînent des séquelles avec lesquelles il faut apprendre à vivre (séquelles digestives, urinaires, gynécologiques voire, dans les cas les plus graves, une ablation totale de l’anus). Dans ce contexte, il est nécessaire de bien comprendre la maladie et les différentes options thérapeutiques que peut offrir la médecine. Un deuxième avis permet au patient de faire toute la lumière sur les tenants et les aboutissants de cette pathologie. Mieux éclairé, le patient pourra faire ses choix en toute connaissance de cause, et prendre part de façon active à son traitement. L’adhésion du patient à son programme de soin demeure un élément capital dans la réussite de celui-ci.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- Quels sont les traitements pour soigner un cancer anal ?
- Quel est le degré d’évolution de mon cancer ?
- Dans mon cas, peut-on éviter la chirurgie ?
- En quoi consiste le traitement par radiothérapie et chimiothérapie ?
- Quels sont les effets secondaires de ces traitements ?
- Est-il possible de guérir sans avoir une chirurgie ?
- En quoi consiste l’amputation abdominopérinéale ? Comment se déroule l’intervention ?
- Comment vit-on avec une stomie ? Peut-on avoir une vie proche de la normale ?
- Quels sont les risques de récidive ?
- Quels sont les traitements s’il existe des métastases ?
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes du cancer du canal anal ?
- Un gastro-entérologue, spécialiste « en oncologie digestive » au niveau de l’appareil digestif (œsophage, estomac, intestin grêle, côlon, rectum et anus, foie, pancréas, vésicule biliaire). C’est souvent lui qui fera le diagnostic par une anuscopie ou une rectoscopie.
- Un oncologue radiothérapeute pour toute question sur la radiothérapie et la radio-chimiothérapie du cancer de l’anus.
- Un oncologue médical : médecin spécialiste des traitements médicaux du cancer et donc du cancer de l’anus.
- Un chirurgien digestif : spécialisé en «cancer de l’anus» pour toute question sur les traitements et plus particulièrement la technique opératoire, mais aussi sur les répercussions sur la fonction sphinctérienne de l’intervention.
Quels sont les symptômes du cancer du canal anal ?
Au début, le cancer du canal anal est asymptomatique. Les signes du cancer du canal anal n’apparaissent qu’une fois que la tumeur a grossi. Le premier signal qui doit alerter le patient est le saignement anal, ainsi que la présence de sang dans les selles. Parmi les autres symptômes, viennent les douleurs et des démangeaisons dans la région de l’anus, l’incontinence anale, ou encore la présence d’une grosseur ou d’une lésion.
Comment diagnostiquer le cancer du canal anal ?
L’examen clinique comporte des touchers pelviens (rectal et vaginal le cas échéant), avec schéma annoté (examen sous anesthésie générale si nécessaire), une évaluation de la fonction sphinctérienne et une étude du périnée. Une anuscopie-rectoscopie avec biopsies est indispensable. Des examens d’imagerie médicale comme l’IRM ano-rectale, le scanner thoracique, abdominal et pelvien ou l’écho-endoscopie annale viennent compléter les premiers bilans. Une imagerie métabolique par TEP au 18 FDG (fluor 18) est parfois recommandée en fonction du stade du cancer du canal anal pour rechercher des ganglions pelviens ou inguinaux non suspectés par l’imagerie classique.
Comment soigner le cancer du canal anal ?
Le traitement dépend :
- de la taille et du stade de la tumeur,
- de son emplacement,
- d’une éventuelle propagation aux ganglions lymphatiques,
- des antécédents médicaux du patient (VIH, cancer vaginal antérieur…),
- des antécédents familiaux,
- du mode de vie du patient,
- de ses choix.
Lorsque le cancer du canal anal est diagnostiqué à un stade local ou locorégional, les traitements de référence sont la radiothérapie et la chimiothérapie, utilisées seules ou de façon combinée (radio-chimiothérapie). La réponse à la radio-chimiothérapie doit être évaluée au minimum 6 à 8 semaines après la fin du traitement, un délai supplémentaire allant jusqu'à 6 mois est souvent nécessaire avant de décider si une chirurgie est nécessaire ou non. En plus de mettre un terme au développement de la tumeur, ce traitement doit permettre de conserver les capacités fonctionnelles du canal anal du patient. La radio-chimiothérapie permet dans un nombre important de cas, de guérir la maladie sans avoir recours à la chirurgie.
Mais lorsque la radiothérapie ou la radio-chimiothérapie ne donne pas les résultats escomptés, si la tumeur a atteint un stade avancé ou en cas de récidive, l’amputation abdominopérinéale est alors envisagée. Cette intervention se traduit par l'ablation définitive d’une partie du rectum et de l'anus. Le côlon est ensuite redirigé vers une ouverture artificielle créée sur la paroi de l’abdomen (stomie). Il s’agit d’un traitement chirurgical aux conséquences impactantes et qui doit être discuté au cas par cas.
Le traitement peut parfois consister en une chirurgie limitée lorsqu’il se trouve en présence de petites tumeurs, (qu’on associe davantage à des tumeurs cutanées, plutôt qu’à des tumeurs du canal anal). Le médecin pratique dans ce cas l’exérèse de la tumeur, en préservant l’anus.
Si la maladie a engendré des métastases, une chimiothérapie est indiquée.
Mise à jour le 12/12/2023 Revue par le Professeur Thierry André
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Voici l’un des médecins référencés pour cette maladie
Pr Eddy Cotte
Chirurgien viscéral et digestif
CHU - Hospices Civils de Lyon - Centre hospitalier Lyon-Sud (HCL)
Pr Jérémie Lefevre
Chirurgien viscéral et digestif
Hôpital Saint-Antoine (APHP)
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