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icône de la maladie "Tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle"Tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle

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Qu'est-ce qu'une tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle ?

Les tumeurs neuroendocrines (TNE) sont des tumeurs rares qui sont capables de sécréter des hormones dans la circulation sanguine. Elles peuvent affecter n’importe quel organe de notre organisme, mais on les retrouve surtout dans l’appareil respiratoire et l’appareil digestif, et notamment dans l’intestin grêle. Ce dernier est l’organe qui participe à la digestion. Il a notamment pour fonction d’absorber les nutriments. C’est aussi l’un des sièges les plus fréquents des tumeurs neuroendocrines. Elles représentent environ 35 % des cancers de l’intestin grêle. Dans l’ensemble, les tumeurs malignes de l’intestin grêle affectent plus fréquemment les hommes que les femmes et l’âge moyen du diagnostic est d’environ 65 ans.

La spécificité des tumeurs neuroendocrines est qu’elles entraînent une sécrétion excessive d’hormones (généralement de la sérotonine, plus rarement de l’insuline, de la gastrine ou encore du glucagon). En fonction du type d’hormones sécrétées, les manifestations cliniques de la tumeur seront différentes.

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Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle ?

Pourquoi demander un deuxième avis pour une tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle ?

Un deuxième avis est tout à fait pertinent dans le cadre d’une tumeur neuroendocrine de l’intestin grêle, dans le mesure où il s’agit d’une maladie potentiellement grave qui a un profond retentissement sur la vie du patient, notamment sur sa fonction digestive. Du fait de sa rareté (tumeurs très peu fréquente en comparaison au cancer du sein, poumon et colon), l’avis d’un expert spécialisé dans le domaine est nécessaire. De plus en raison de son évolution majoritairement lente, la maladie est souvent apparentée à une maladie chronique. Par ailleurs, la sécrétion excessive d’hormones provoquée par la maladie, peut entraîner des conséquences, notamment sur le psychisme du patient. Ce dernier est atteint d’une tumeur rare, sur laquelle peu d’informations sont disponibles, ce qui accentue son sentiment d’incertitude. Paradoxalement, il existe une grande diversité de thérapies possibles et il est important de définir le bon moment pour leur mise en œuvre. 

De plus, dans ce domaine il existe depuis quelques années une recherche clinique très productive qui a permis d’identifier et de valider de nouveaux traitements efficaces dans les tumeurs neuro endocrines de l’intestin grêle. Ces nouveaux traitements dont notamment la radiothérapie interne vectorisée ont l’autorisation de mise sur le marché et le remboursement en France mais leur prescription est limitée à quelques centres experts. Dans ce contexte, un deuxième avis peut apporter un supplément d’informations fort utiles, sur les traitements qui existent, leurs effets, leur mode d’administration, leurs résultats… Ainsi éclairé, le patient peut prendre une part active dans la mise en place d’une stratégie thérapeutique adaptée à sa situation.


Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour une tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle ?

  • Quel est le stade de ma maladie ?
  • Dois-je me faire opérer ? Comment se déroule l’opération ? Quels en sont les risques ? Quelles vont être les conséquences d’une résection de l’intestin grêle sur ma vie quotidienne ?
  • En quoi consiste le traitement anti-sécrétoire ? Quels sont ses effets ? Combien de temps durera ce traitement ?
  • Vais-je devoir faire de la chimiothérapie ? Avant ou après l’opération ?
  • Quel type de chimiothérapie est la plus pertinente dans mon cas ? Quels sont les effets secondaires ? Doit-elle être complétée par une radiothérapie ?
  • Puis-je bénéficier de thérapies ciblées ?

Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.

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Quels sont les spécialistes de la tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle ?

Un gastro-entérologue : c’est le spécialiste de l’appareil digestif (œsophage, estomac, intestin grêle, côlon, rectum et anus, foie, pancréas, vésicule biliaire). Assurez-vous qu’il dispose d’une sur-spécialisation dans les tumeurs neuroendocrines ou les pathologies de l’intestin grêle.

Un oncologue ou cancérologue : c’est le médecin spécialiste du cancer et de ses traitements. Il répondra à toutes vos questions sur les traitements spécifiques au cancer, notamment les thérapies ciblées. Assurez-vous de sa spécialisation dans les tumeurs neuroendocrines.

un chirurgien digestif : il répondra à toutes vos questions sur les traitements chirurgicaux et plus particulièrement les techniques opératoires mais aussi sur les répercussions des interventions sur l’appareil digestif. Assurez-vous de sa spécialisation dans les cancers de l’intestin.

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Quels sont les symptômes d'une tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle ?

Les tumeurs neuroendocrines de l’intestin grêle évoluent généralement très lentement. La plupart des tumeurs neuroendocrines sont, du moins pendant un certain temps, de petite taille. Elles peuvent ainsi résider plusieurs années sans se manifester. Leur découverte est parfois fortuite, à l’occasion d’un examen de routine. Dans d’autres cas, certaines manifestations intestinales, comme des douleurs abdominales, des saignements dans les selles, une occlusion, la présence d’une grosseur dans l’abdomen… Peuvent, le cas échéant, apparaître. Ces signaux d’alerte sont souvent peu caractéristiques et similaires à ceux de nombreuses autres pathologies, d’où un diagnostic souvent tardif.

Une partie non négligeable des patients atteints d’une tumeur neuroendocrine peuvent également présenter un syndrome carcinoïde. Ce syndrome est lié à la sécrétion excessive d’un certain type d’hormones (la sérotonine). Les symptômes de ce syndrome sont dans ce cas, plus spécifiques : la diarrhée, la peau qui rougit (flushs), des difficultés respiratoires, des palpitations, le visage qui enfle. En cas de crise carcinoïde, ces symptômes s’intensifient et peuvent mettre la vie du patient en danger. Enfin, si le patient sait qu’il souffre d’une maladie génétique prédisposant aux tumeurs neuroendocrines, un dépistage peut lui être proposé.

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Comment diagnostiquer une tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle ?

Le diagnostic de la tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle se base tout d’abord sur un interrogatoire du médecin qui recherche notamment les symptômes et les facteurs de risque de la tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle.

La plupart du temps, on ne connaît pas la cause qui expliquerait l’apparition d’une tumeur neuroendocrine. On sait simplement que moins de 5 % d’entre-elles seraient d’origine génétique (et donc familiale). Leur survenue entre alors dans le cadre de syndromes héréditaires spécifiques (comme la maladie de Von Hippel-Lindau ou la sclérose tubéreuse de Bourneville, ou encore d’autres pathologies héréditaires).

Le diagnostic sera le plus souvent confirmé lors d’une biopsie. D’autres examens (biologiquesanatomopathologiques, ou d’imagerie médicale) viendront ensuite préciser les caractéristiques de la tumeur. Cette dernière ayant évolué pendant un certain temps avant d’être découverte, il n’est pas rare que des métastases hépatiques soient présentes au moment du diagnostic.

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Comment soigner une tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle ?

Le choix du traitement d'une tumeur neuroendocrine de l'intestin grêle dépend :

  • Du siège de la tumeur et de sa taille
  • De son caractère localisé ou étendu
  • Des circonstances de sa découverte
  • Du type de sécrétions hormonales
  • De la présence ou non de métastases
  • De l’âge du patient
  • De ses antécédents familiaux et médicaux
  • De son état de santé général
  • De ses choix.

Devant la diversité des cas, la prise en charge des tumeurs neuroendocrines de l’intestin grêle est forcément complexe. Elle doit faire l’objet d’une concertation pluridisciplinaire. L’objectif du traitement est double : enlever la tumeur et contrôler les sécrétions hormonales. Les médecins doivent également rechercher la présence d’éventuelles métastases. Le traitement de première intention associe la chirurgie et des médicaments anti-sécrétoires d’hormones.

La chirurgie est le moyen le plus sûr de parvenir à un résultat efficace. L’ablation de la tumeur est l’intervention qui est généralement préconisée. Une partie de l’intestin est donc réséqué, en même temps que la tumeur, ainsi qu’une marge de tissu sain de part et d’autre de la tumeur. La continuité de l’intestin est ensuite rétablie en suturant les deux extrémités. Un curage ganglionnaire (ablation des ganglions périphériques à la lésion au cours de l’intervention chirurgicale pour en évaluer l’atteinte tumorale) est généralement associé à cette intervention.

Par ailleurs, un traitement médical est proposé pour diminuer les sécrétions hormonales, responsables de la plupart des symptômes. Ces médicaments peuvent également stabiliser l’évolution de la tumeur. Parmi les traitements anti-sécrétoires les plus fréquemment utilisés, il y a la sandostatine (administrée par injection intramusculaire mensuelle) et la somatuline (administrée par injection sous-cutanée mensuelle). Ensuite, selon le type d’hormones sécrétées par la tumeur, d’autres médicaments anti-sécrétoires peuvent éventuellement compléter le traitement, qui dure parfois pendant plusieurs années.

En cas de progression locale et compte tenu de la médiocre efficacité de la chimiothérapie un traitement par embolisation pour les lésions hépatiques peut être envisagé.

En deuxième intention, ou lorsque la chirurgie et l’embolisation ne sont pas possible, le médecin prescrit une   thérapie ciblée, l’everolimus, notamment lorsque la tumeur s’est propagée. Depuis quelques années une alternative à la thérapie ciblée a été développée et validée, la radiothérapie interne vectorisée. Ce traitement consiste en la perfusion (une fois tous les deux mois) d’une protéine qui va se fixer sur la tumeur. Cette protéine est couplée à une dose de radiothérapie. Ainsi la radiothérapie est directement dirigée sur la tumeur et ses métastases.
Si la tumeur s’est propagée au foie, le médecin propose éventuellement une embolisation hépatique. Grâce à ce cathéter, les médicaments de chimiothérapie sont injectés. Puis on introduit une substance qui permet de boucher l'artère hépatique. De cette manière, les médicaments de chimiothérapie sont contenus sur la zone de la tumeur.

Dans certains cas, des séances de radiothérapie sont proposées. Elles doivent permettre la destruction des cellules cancéreuses par l’administration de rayons. La radiothérapie peut être externe, ou interne. Dans ce cas, elle irradie spécifiquement certaines cellules.

Enfin, de nouveaux traitements, appelés les thérapies moléculaires ciblées, font actuellement leur apparition. Ils ont pour objectif de détruire les anomalies moléculaires qui stimulent la croissance des tumeurs. Ils constituent un espoir pour tous les patients atteints de tumeurs neuroendocrines.

Mise à jour le 12/12/2023 Revue par le Professeur Romain Coriat

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