Cancer de la langue
Qu'est-ce qu'un cancer de la langue ?
La langue est l’organe nous permettant de parler, de mastiquer, de goûter et de déglutir, autant de fonctions essentielles dans la vie quotidienne. Cet organe est divisé en deux parties : l’une est la langue mobile et l’autre est appelée la base de la langue, située dans le fond de la gorge.
Il existe donc deux types de cancer de la langue : ceux qui se situent sur la partie mobile, très visibles et faciles à détecter, et ceux qui se situent à la base de la langue. Les premiers représentent 85 % des cas (en grande majorité des hommes). Quant aux cancers de la base de la langue, plus rares, ils sont plus difficiles à diagnostiquer.
Le cancer de la langue est une pathologie relativement fréquente : en France, 2 à 3000 personnes sont touchées chaque année. Le taux d’incidence le plus élevé se situe vers 55 ans, mais cet âge tend à diminuer au fur et à mesure que baisse l’âge des premières cigarettes.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour un cancer de la langue ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour un cancer de la langue ?
Compte tenu de la fonction éminemment essentielle de la langue, pour parler comme pour se nourrir, et des répercussions considérables qu’une opération chirurgicale peut avoir sur la vie quotidienne du patient, un deuxième avis est absolument indispensable. Une fois bien informé sur les différentes techniques existantes, et sur les options de traitement qui s’offrent à vous, vous serez mieux à même de participer aux choix thérapeutiques, et d’y adhérer pleinement. La stratégie thérapeutique se définira en fonction de vos choix, de votre mode de vie, mais aussi de votre connaissance des différentes possibilités de reconstruction.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- Quel est le stade de ma maladie ?
- Quels sont les traitements adaptés à ma situation ?
- Quels sont les effets secondaires liés à ce type de traitement et comment les atténuer ?
- Dans mon cas, le médecin envisage une ablation d’une partie la langue. Quelles seront les séquelles de cette intervention ?
- Vais-je pouvoir parler, avaler, mastiquer comme avant ?
- Vais-je perdre le goût ?
- Cela va-t-il se voir ?
- Comment prévenir les récidives ?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez
Quels sont les spécialistes du cancer de la langue ?
L’oncologue ou le cancérologue s’occupe du diagnostic et du traitement général des cancers. Le chirurgien ORL prend en charge les pathologies de la langue.
Une proposition de traitement vous sera proposée. De manière générale, une réunion dite de concertation pluridisciplinaire (RCP) comporte chirurgien(s) ORL, radiothérapeute(s) ou chimiothérapeute(s), afin d’optimiser votre prise en charge. Ce sont les médecins spécialistes des cancers et de ses traitements. Ils peuvent répondre à toutes vos questions concernant le traitement général du cancer de la langue. Il faut s’assurer de leurs spécialisations dans ces organes.
Quels sont les symptômes du cancer de la langue ?
Au début de la maladie, les symptômes du cancer de la langue sont souvent minimes :
- une douleur dans la bouche, une gêne pour mâcher ou pour prononcer certains mots
- une plaque blanche peut être aussi visible au début sur la muqueuse, mais se présente le plus souvent comme une ulcération avec un bourgeon périphérique, saignant au contact et sensible au toucher
- des lésions souvent confondues avec des aphtes peuvent apparaître
- un excès de salivation, une mobilité de la langue réduite, un ganglion plus ou moins fixé de découverte fortuite sont aussi possibles.
C’est pourquoi le diagnostic a tendance à tarder et ce qui explique que la moitié des malades présentent une tumeur déjà évoluée lors du diagnostic. Puis, au fur et à mesure qu’évolue le cancer de la langue, des ganglions situés dans le cou, ou une douleur à l’oreille du côté de la tumeur peuvent apparaître.
Comment diagnostiquer un cancer de la langue ?
Le diagnostic se base tout d’abord sur un interrogatoire du médecin qui recherche notamment les symptômes et les facteurs de risque du cancer de la langue. Plusieurs facteurs favorisent les cancers de la langue :
- les plus connus sont la consommation de tabac, l’excès d’alcool et une mauvaise hygiène dentaire. 90 % des personnes touchées par un cancer de la langue ont fumé.
- cependant, d’autres éléments déclenchant du cancer de la langue existent, comme une infection à un papillomavirus (qui se transmet de muqueuse à muqueuse).
En cas de doute sur les lésions et ou les ganglions, le médecin pourra effectuer des biopsies. Des examens seront aussi prescrits en fonction :
- un scanner cervical et thoraco-abdominal
- une IRM
- une panendoscopie (examen sous anesthésie générale) qui explore la cavité buccale, le pharynx, le larynx, la trachée et l’œsophage. Ces examens préciseront l’extension loco-régionale du cancer de la langue et l’existence de métastases à distance
- un PET-scan (ou TEP-scan ou encore TEP-scanner) est un examen d'imagerie médicale performant souvent pratiqué qui s'intéresse au métabolisme et à l'anatomie des organes, et recherche avec précision des localisations à distance.
Comment traiter un cancer de la langue ?
Le choix du traitement dépend :
- de la taille du cancer de la langue et donc de sa précocité
- de sa localisation
- du degré d’envahissement des cellules cancéreuses (présence de ganglions)
- des caractéristiques personnelles du patient (son âge, ses antécédents familiaux),
- de son état de santé général et de ses choix de vide la présence ou non de ganglions
Comme pour la plupart des cancers, le traitement du cancer de la langue allie chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie. La combinaison de ces traitements se définit au cas par cas. La décision thérapeutique est prise lors de Réunions de Concertation Pluridisciplinaires (RCP).
Les soins dentaires sont particulièrement importants avant tout traitement pour éviter l’apparition de complications ultérieures.
Le traitement principal demeure la chirurgie : exérèse (c'est-à-dire ablation) d’une partie ou de la totalité de la langue. Selon les situations, la taille et la localisation du cancer de la langue, le chirurgien pourra réaliser la reconstruction d’une nouvelle langue avec des lambeaux pris en général au niveau du cou. Cette lourde opération, aux conséquences invalidantes pour le patient, nécessite une longue rééducation.
La chirurgie du cancer de la langue est généralement combinée avec d’autres formes de traitement (radiothérapie ou chimiothérapie) pour s’assurer que toutes les cellules cancéreuses ont bien été éliminées.
Enfin, si les ganglions du cou sont également atteints par les cellules tumorales, le médecin sera susceptible de proposer un curage ganglionnaire (intervention consistant à retirer les ganglions du cou) en même temps que la chirurgie.
Il faut savoir qu'avant l'intervention une gastrostomie pourra être envisagée. Elle consiste à aboucher l'estomac à la peau (stomie) pour court-circuiter les voies digestives supérieures, pour vous alimenter durant la période critique des traitements.
D’autres techniques en cours d’évaluation peuvent être aussi proposées :
- la chirurgie laser CO2 est utilisée pour le traitement des petites lésions
- la cryothérapie se base sur de très basses températures.
- La photothérapie dynamique utilise elle une molécule photosensibilisante qui injectée par voie intraveineuse se concentre dans les cellules malignes. Dans un second temps, un rayonnement laser provoque une cytotoxicité sélective. Elle s’adresse aussi aux tumeurs de petites tailles pour tenter d’éviter un traitement chirurgical.
A un stade avancé de cancer de la bouche, de la chimiothérapie et les thérapies ciblées, c’est-à-dire une prise de médicaments anticancéreux peuvent également être associés à la radiothérapie quand la chirurgie n'est pas une option de première intention et en cas de contre-indication à la chimiothérapie traditionnelle.
La radiothérapie complète le traitement du cancer de la langue. Les cellules cancéreuses sont irradiées soit par de la radiothérapie externe (à travers la peau), soit avec de la curiethérapie (on introduit dans le corps un élément radioactif qui cible avec précision la tumeur, de manière à préserver les cellules saines). Rarement utilisée, elle peut être proposée après une irradiation externe à doses complètes ou en rattrapage en cas de petites récidives superficielles.
Le choix du traitement dépend :
- de l’âge et des antécédents médicaux du patient,
- de son état de santé général.
Comme toutes les surveillance de ce type, les cancers de la langue doivent faire l’objet d’une surveillance rigoureuse sur plusieurs années à la recherche de récidives locales ou à distance (métastases).
Mise à jour le 12/12/2023 Revue par le Professeur Christian Debry
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