Cancer du larynx
Qu'est-ce qu'un cancer du larynx ?
Le larynx est l’organe qui renferme les cordes vocales (glotte) et qui nous permet de produire des sons. Reliant le fond de la gorge à la trachée, il joue un rôle important dans la parole, mais aussi un rôle primordial dans la respiration et la déglutition.
La plupart des cancers du larynx se déclarent au niveau de la glotte. Dans une moindre mesure, les cancers du larynx peuvent toucher des zones du larynx plus éloignées des cordes vocales, dans la région de l’épiglotte par exemple (la région supra-glottique) ou encore dans la partie où le larynx rencontre la trachée (la région sous-glottique).
Plus de 80 % des cancers du larynx sont dus au tabac (risque majoré de 5 à 25 fois) et aux boissons alcoolisées (avec un facteur 100 si les deux facteurs sont associés).
La consommation de cannabis constitue aussi un facteur de risque, de même que la mauvaise hygiène buccale. Plus rarement sont incriminés le forçage vocal, la laryngite chronique (chanteurs, comédiens, orateurs), la dénutrition ou un reflux gastro-œsophagien chronique.
Des facteurs environnementaux et professionnels sont aussi incriminés comme l'inhalation chronique de particules de bois, de vapeurs de peintures, de produits chimiques (moutardes azotées) et d'amiante (asbestose).
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour un cancer du larynx ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour un cancer du larynx ?
Demander un deuxième avis est particulièrement pertinent dans le cadre d’un cancer du larynx car les traitements proposés impliquent des changements et des transformations difficiles à appréhender.
Certains de ces traitements, comme la trachéotomie (la respiration se fait par un orifice au niveau du cou), peuvent être la cause d’une grande angoisse et/ou de détresse pouvant entraîner de lourdes conséquences sur l’estime que l’on a de soi, à cause notamment des transformations physiques et des perturbations socio-professionnels qui en découlent. Il est donc tout à fait légitime et même nécessaire de bien connaître les alternatives parmi les techniques opératoires qui s’offrent à vous, de manière à adhérer complètement à la proposition finale qui vous sera faite. De votre adhésion au traitement dépend votre guérison.
Obtenir un deuxième avis permet de mieux comprendre le cancer du larynx et donc de choisir le traitement qui convient le mieux à chaque cas.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- Est-ce urgent ? Puis-je attendre ? Quand dois-je débuter le traitement ?
- Quelles sont les différentes alternatives possibles dans mon cas ?
- Quels effets peut-on attendre de ces traitements ?
- Peut-on éviter la trachéotomie ?
- Quels vont être les conséquences sur ma parole ? Ma respiration ? Ma déglutition ? Mon odorat ?
- Aurai-je des effets secondaires, des séquelles ?
- Pourrai-je reparler ?
- Comment va se passer l’opération et combien de temps le traitement va-t-il durer ?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes du cancer du larynx ?
L’oncologue ou le cancérologue s’occupe du diagnostic et du traitement général des cancers. Le chirurgien ORL prend en charge les pathologies du larynx.
Une proposition de traitement vous sera proposée. De manière générale, une réunion dite de concertation pluridisciplinaire (RCP) comporte chirurgien(s) ORL, radiothérapeute(s) ou chimiothérapeute(s), afin d’optimiser votre prise en charge. Ce sont les médecins spécialistes des cancers et de ses traitements. Ils peuvent répondre à toutes vos questions concernant le traitement général du cancer du larynx. Il faut s’assurer de leurs spécialisations dans ces organes.
Quels sont les symptômes du cancer du larynx ?
Les symptômes les plus courants du cancer du larynx sont les suivants, d’autant si vous êtes fumeur
- une angine (mal de gorge) qui ne guérit pas en dépit des antibiotiques
- des douleurs persistantes vers ou dans l’oreille (à ne pas négliger, signe indirect d’un problème anormal plus bas situé), qui persiste malgré des traitements locaux.On appelle cela une otalgie réflexe
- une grosseur dans le cou
- une perte de poids anormale
- une altération de la voix qui devient enrouée pendant plusieurs semaine
- une déglutition douloureuse et/ou le sentiment d’avoir quelque chose de coincé dans la gorge
- une envie de tousser
- une respiration difficile ou bruyante
Comment diagnostiquer un cancer du larynx ?
Le diagnostic se base tout d’abord sur un interrogatoire du médecin qui recherche notamment les symptômes et les facteurs de risque de la maladie.
Dans la très grande majorité des cas, on attribue le cancer du larynx à une consommation conjointe de tabac et d’alcool. Ce sont les hommes de plus de 50 ans qui sont majoritairement concernés, mais avec la hausse du tabagisme chez les femmes, le nombre de cancer du larynx est en progression auprès de la population féminine.
Différents examens sont à faire :
- le médecin peut examiner le larynx en réalisant une nasofibroscopie, examen non douloureux, sans préparation particulière, au cabinet.
- une panendoscopie des voies aéro-digestives est un examen indispensable qui se pratique sous anesthésie générale, au cours d’une courte hospitalisation le plus souvent en ambulatoire, permettant d’explorer la cavité buccale, le larynx, le pharynx, la trachée et l’œsophage).
- un scanner cervico-thoraco-abdominal étudie la localisation et l’extension du cancer du larynx et rechercher des métastases, examen plus performant qu’une radiographie du thorax ou une échographie du foie.
- un PET-scan (ou TEP-scan ou encore TEP-scanner) est un examen d'imagerie médicale performant parfois pratiqué en complément pour compléter le bilan en cas d'adénopathies primitives et en cas de stades avancés de la maladie.
- des examens de laboratoire comprennent une analyse de sang appelée numération formule sanguine (NFS) afin de rechercher la présence d’une anémie.
Comment soigner un cancer du larynx ?
Le cancer du larynx est une maladie qui peut guérir d’autant plus fréquemment que la maladie est localisée. Le choix du traitement dépend :
- de la taille du cancer du larynx et de sa position dans le larynx,
- du stade du cancer,
- de l’âge et de l’occupation de la personne,
- de l’état de santé général de la personne et de ses choix de vie.
Si le diagnostic est confirmé, vous serez pris en charge par une équipe de spécialistes pour vous proposer les options de traitement les plus adéquates. L'équipe comprend au moins un radiothérapeute, un oncologue et un chirurgien ORL. La discussion sera orientée en fonction de différents critères vers la possibilité ou non de vous proposer une conservation d’organe pour éviter une trachéotomie définitive, en associant radiothérapie et chimiothérapie.
La radiothérapie (utilisation de rayons sur la tumeur) est le traitement le plus fréquemment utilisé. On a recours à la radiothérapie seule lorsque la maladie est diagnostiquée à un stade précoce. Elle peut-être associée à la chimiothérapie (administration d’un médicament anticancéreux) pour traiter les gros cancers du larynx et les tumeurs qui se sont propagées aux ganglions lymphatiques. On distingue la chimiothérapie adjuvante, administrée après la chirurgie, pour éviter que les cellules cancéreuses ne puissent diffuser même précocement, et la chimiothérapie néo-adjuvante ou d'induction qui à pour but de diminuer la taille de la tumeur, afin de la rendre plus facile à enlever chirurgicalement, ou dans le but parfois de conserver le larynx.
Parmi les options thérapeutiques proposées, la chirurgie joue également un rôle important dans le traitement du cancer du larynx. En fonction du stade du cancer du larynx, le chirurgien peut effectuer une ablation partielle ou totale du larynx.
- dans le cas d’une laryngectomie partielle, on ne retire que la partie du larynx affectée par la tumeur. Les cordes vocales sont plus ou moins épargnées et le patient conserve sa voix, même si celle-ci sera probablement modifiée
- dans le cas d’une laryngectomie totale, c’est le larynx tout entier qui est retiré. Au cours de l’opération, le médecin sera amené à pratiquer une trachéostomie. Cette intervention consiste à créer une ouverture (ou stomie) dans le bas du cou. En reliant l’extrémité de la trachée à cette ouverture, le chirurgien permet ainsi au patient de respirer. Dans le cas d’une laryngectomie totale, cette ouverture reste permanente (trachéotomie). Le patient doit alors apprendre à parler autrement. Plusieurs alternatives existent : la technique de la voix œsophagienne, le larynx électronique ou l’implant phonatoire (qui reste à demeure entre trachée et oesophage).
Ces options dépendent de divers facteurs qui peuvent faire l’objet d’un deuxième avis.
Enfin, dans le cas d’un petit cancer du larynx, le chirurgien peut faire appel à la chirurgie au laser ou au robot. Il introduit un endoscope par la bouche pour projeter un faisceau de lumière intense sur les tissus cancéreux ou des bras articulés. Ces techniques présentent l’avantage de ne pas faire de trou dans le cou (trachéostomie) et préservent au maximum les tissus sains voisins. De cette manière, le patient gardera la faculté de respirer, de parler et d’avaler le plus normalement possible.
Le suivi post-opératoire doit être strict et régulier après la prise en charge. Après 5 ans, elles sont en général effectuées une fois par an.
Mise à jour le 12/12/2023 Revue par le Professeur Christian Debry
Obtenez l’avis d’un médecin spécialisé de votre problème de santé en moins de 7 jours
Voici l’un des médecins référencés pour cette maladie
Oto-rhino-laryngologiste (ORL)
Hôpital Tenon (APHP)
Oto-rhino-laryngologiste (ORL)
Centre Antoine Lacassagne (CLCC)
Oto-rhino-laryngologiste (ORL)
CHU Strasbourg - Hôpital de Hautepierre
Cancer
Traitement du cancer : la différence entre l’oncologue et le chirurgienPar Fanny Bernardon le 25/03/2020
Découvrez nos webinaires
Tumeur ORL, Cancer ORL :
- Cancer de l’oreille et du rocher
- Cancer de la bouche
- Cancer de la langue
- Cancer de la trachée
- Cancer des amygdales ou d’autre région de l’oropharynx (base de langue, voile du palais…)
- Cancer des glandes salivaires
- Cancer du nez, des sinus et des fosses nasales
- Cancer du nasopharynx (cavum)
- Lymphangiome kystique
- Carcinome adénoïde kystique
- Neurinome de l’acoustique