SOPK
Qu'est-ce que le SOPK ?
Le SOPK ou syndrome des ovaires polykystiques est un ensemble de symptômes qui traduit un dérèglement ovarien avec une absence d’ovulation et un excès de sécrétion d’androgènes. Il s’y associe des désordres métaboliques avec une forte tendance à la prise de poids. Les troubles ovariens et hormonaux sont habituellement réversibles sous traitement. Le syndrome métabolique avec risque de diabète, notamment pendant la grossesse, est souvent durable et encore difficile à contrôler.
Le SOPK touche plus de 10 % de la population féminine en âge d’avoir des enfants. Sa fréquence a augmenté avec l’épidémie d’obésité qui touche tous les pays. Ainsi, le SOPK est universel.
On pense que l’apparition du SOPK dépend de notre activité physique, de notre alimentation et de notre environnement. Les périodes les plus critiques sont principalement la vie intra-utérine, puis la petite enfance et le développement de la puberté. Le principal événement du SOPK est le blocage de la maturation des follicules, dont l’accumulation se traduit par un excès de testostérone, qui est l’hormone précurseur de l’estradiol, la principale hormone féminine. Il a été montré que le système de contrôle de la fonction ovarienne dépend de l’hypophyse et de l’hypothalamus situé au-dessus de l’hypophyse. Une hyperactivité de cet axe hypophysaire et hypothalamique est sans doute le point de départ et l’origine du SOPK. La conséquence de ce dérèglement se traduit par une sécrétion trop active de l’hormone hypophysaire appelée LH, qui stimule la sécrétion des follicules et donc de la testostérone, qui est tout à fait normalement sécrétée par l’ovaire pour se transformer en oestrogènes. La sécrétion forte de LH associée au déficit relatif de la sécrétion de l’hormone qui permet la maturation des follicules ovariens, appelée FSH, résulte d’un défaut d’ovulation et donc d’une période de diminution de la fécondité.
On peut voir l’aspect multifolliculaire des ovaires grâce à l’échographie. Il s’agit bien de petits follicules et non pas de kystes comme le pensaient les médecins, qui les premiers, ont décrit le SOPK en 1936. De ce fait, est né une confusion sur la terminologie du SOPK.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour le SOPK ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour le SOPK ?
Il existe plusieurs intérêts à consulter pour un deuxième avis dans le cadre de ce syndrome des ovaires polykystiques. Un deuxième avis permet de s’informer sur les critères de définition du SOPK et sur la demande d’examens biologiques et radiologiques nécessaires. Il permet aussi d’éliminer d’autres pathologies, c’est-à-dire de faire un diagnostic différentiel.
Un deuxième avis permet de s'assurer d’une prise en charge thérapeutique optimale adaptée à chaque cas particulier. C’est l’occasion de poser un ensemble d’interrogations à un interlocuteur spécialiste qui saura répondre aux questions, assurer une forme d’éducation et délivrer des conseils pertinents sur la prise en charge à long terme du SOPK, notamment sur la prévention de la fertilité et des maladies métaboliques. Cela permettra également de coordonner la prise en charge, qui peut être complexe et, dans certains cas, un spécialiste de deuxième avis pourra vous conseiller pour programmer une AMP (aide médicale à la procréation).
Quelles questions poser dans le cadre d'un deuxième avis pour le SOPK ?
- Comment va évoluer mon syndrome des ovaires polykystiques ?
- Quelle est la cause spécifique de mon SOPK ?
- Ce syndrome, est-il génétique ?
- Quel est le traitement le mieux adapté à mon cas personnel ?
- Quels sont les effets indésirables des traitements ?
- Est-il possible d’avoir des enfants ?
- Quelles sont les modalités pour accéder à une AMP (aide médicale à la procréation) ?
- Quelles sont les règles hygiéno-diététiques à adopter pour prévenir les complications à long terme du SOPK ?
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes du SOPK ?
Plusieurs spécialistes du SOPK peuvent être consultés dans le cadre d’un deuxième avis :
- Un endocrinologue : c’est le spécialiste des maladies endocriniennes de manière générale.
- Un gynécologue : c’est aussi le spécialiste de choix en raison des problèmes de fertilité engendrés par ce syndrome des ovaires polykystiques. Il pourra aussi coordonner la prise en charge en cas de demande d’aide médicale à la procréation.
Quels sont les symptômes du SOPK ?
Si l’on suit bien la description du SOPK, on peut comprendre que le premier signe clinique qui alerte les patientes est l’absence d’un cycle menstruel régulier avec des règles très espacées souvent de plus 45 jours, voire la disparition des règles que l’on appelle aménorrhée. Il s’y associe, du fait de la sécrétion un peu trop forte de testostérone, d’une accentuation de la pilosité dans les zones habituellement observées chez l’homme : le menton, la lèvre supérieure, le bord interne des cuisses, la ligne entre les seins et la ligne entre l’ombilic et le pubis. On parle d’hirsutisme pour définir cette pilosité à topographie masculine. Ainsi, on peut facilement identifier le SOPK sur deux critères principaux : cycles menstruels longs, irréguliers ou absents et accentuation de la pilosité à topographie masculine (hirsutisme). Le consensus de Rotterdam en 2004 a ajouté le critère morphologique : aspect multifolliculaire des ovaires à l’échographie et augmentation du taux de la testostérone sanguine.
Un bilan complet devant les deux signes les plus fréquents devra comporter le dosage de la testostérone et rechercher par l’échographie de gros ovaires multifolliculaires.
L’origine du SOPK reste encore hypothétique. La génétique n’explique que 10 % des cas. En revanche, il a été montré, sur des modèles animaux, que l’exposition aux hormones et aux perturbateurs endocriniens pendant la vie fœtale peut déclencher les symptômes du SOPK. Les progrès de la recherche convergent vers le fait que la fonction ovarienne et le métabolisme pourraient être reprogrammés pour donner le SOPK, avec même une transmission sur deux ou trois générations. De ce fait, on retrouve chez les patientes qui sont atteintes du SOPK, une maman ou une sœur qui sont atteintes du même syndrome, mais également des parents ou des grands-parents qui souffrent de maladies métaboliques : surpoids, obésité, diabète ou maladies vasculaires. On parle d’une composante épigénétique, conséquence de l’environnement, sur l’origine du SOPK.
Comment diagnostiquer le SOPK ?
Le diagnostic du SOPK repose sur la base de la clinique qui est assez évocatrice, ainsi que sur deux types d’examens : un examen biologique hormonal et un examen d’imagerie. Le bilan hormonal est indispensable pour mettre en évidence ce dérèglement hormonal que l’on retrouve dans le SOPK. Il pourra notamment montrer une élévation du taux de testostérone ou hyperandrogénie.
En cas de désir de grossesse, on peut également mesurer les taux de LH et de FSH. Ces tests se réalisent via une simple prise de sang. Le bilan radiologique ou imagerie est nécessaire en complément du bilan hormonal et repose sur une échographie pelvienne ou intra-vaginale pour bien mettre en évidence l’aspect multifolliculaire des ovaires.
Comment soigner le SOPK ?
Il n’existe aujourd'hui pas de traitement définitif du syndrome des ovaires polykystiques. Le traitement a deux objectifs : réduire l’excès pilaire (et l’acné souvent associée) dû à l’excès de testostérone et rétablir l’ovulation en cas de désir de grossesse, ce qui habituellement rétablit des cycles réguliers.
Pour réduire les symptômes d’hyperandrogénie liés au SOPK, le traitement de référence est la mise au repos des ovaires par la prescription d’une pilule contraceptive ou œstroprogestative. Ce traitement symptomatique a le double avantage de faire baisser le taux de testostérone circulante et ainsi de traiter l’excès pilaire, et de régulariser le cycle menstruel.
Lorsque cette contraception est insuffisamment efficace sur l’excès pilaire, on utilise un anti-androgène. Si la cyprotérone acétate (Androcur) a été longtemps utilisé en France, une alerte a été donnée par la Caisse d’Assurance Maladie sur le risque, faible mais réel, de développer un méningiome (poche de sang entre cerveau et voûte crânienne). De ce fait, comme dans tous les pays du monde, on utilise la spironolactone à la dose journalière de 75 à 100 mg. Mais, paradoxe français, ce médicament n’a pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l’indication anti-androgène. Ainsi, il devrait être à la charge du patient. Il est actuellement largement prescrit avec une excellente tolérance. Son efficacité est plus lente que la cyprotérone acétate, mais sa très bonne tolérance en fait le principal anti-androgène chez la femme.
La prise en charge des problèmes de fertilité est aussi possible dans le SOPK en cas de désir d’enfant. La première indication est de rétablir des cycles réguliers par la prescription de progestérone dans la deuxième phase du cycle, pendant 10 jours après le premier jour des règles (qui marque le début du cycle menstruel). Ce simple traitement de progestérone peut rétablir un pic ovulatoire et permettre d’obtenir un démarrage de grossesse. Il existe deux types de traitement dans ce cas :
- Un traitement médicamenteux qui a pour objectif de stimuler l’ovulation, soit par la prescription de clomifène recommandée en première intention, soit par l’utilisation de différents protocoles de stimulation ou induction de l’ ovulation.
- Un traitement chirurgical qui consiste à faire des perforations minimes à la surface des ovaires pour permettre d’obtenir une ovulation complète. Cette chirurgie des ovaires est réalisée sous cœlioscopie (elle est donc peu invasive) et est efficace mais controversée.
En cas d’échec, une aide médicale à la procréation (AMP) sera nécessaire pour le démarrage d’une grossesse. Elle pourra reposer par exemple sur une fécondation in vitro.
Dans la plupart des cas, et bien sûr en cas de surpoids qui traduit un désordre métabolique, tous les traitements préconisés pour le SOPK sont facilités par la reprise d’une activité physique régulière, qui, associée à quelques conseils diététiques simples, permet une perte de poids avec amélioration de la résistance à l’insuline, qui est l’un des principal mécanisme du syndrome métabolique et du risque de diabète.
Mise à jour le 02/06/2023 Revue par le Professeur Michel Pugeat
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Fred
Très bon accueil, très bonne écoute, les conseils donnés ont ouvert des possibilités de prise en charge intéressantes, merci beaucoup.
Denis
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