Syndrome néphrotique
Qu'est-ce que le syndrome néphrotique ?
Le syndrome néphrotique est une maladie rénale causée par une anomalie de la filtration du sang exercée par les reins. En effet, les glomérules (bouquets capillaires) ont normalement pour fonction d’empêcher le passage dans l’urine de certaines substances, comme les protéines, nécessaires à l’organisme. En revanche, ils laissent passer l’eau et le sel provenant de l’alimentation, en excès dans l’organisme. Le dysfonctionnement de ce filtre entraîne une protéinurie abondante, c’est-à-dire une augmentation de la quantité de protéines présentes dans l’urine (plus de 3 g par jour) et également une diminution de la quantité d’albumine, une des principales protéines contenue dans le sang (moins de 30 g par litre).
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour un syndrome néphrotique ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour un syndrome néphrotique ?
Dans le cas d’un syndrome néphrotique secondaire, la maladie peut être causée par un grand nombre d’autres affections très différentes (cancer, syphilis, VIH, diabète), un deuxième avis peut donc permettre de préciser les causes du syndrome néphrotique afin d’apporter un conseil sur le traitement adapté de la maladie.
Pour une femme atteinte du syndrome néphrotique, la grossesse peut entraîner des complications, un deuxième avis réalisé par un néphrologue et un obstétricien s’avère donc judicieux.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour un syndrome néphrotique ?
- Est-on sûr de mon diagnostic ?
- Quel suivi sera nécessaire pendant/après traitement ?
- Comment expliquer les rechutes du syndrome néphrotique ?
- Le syndrome néphrotique va-t-il laisser des séquelles une fois guéri ?
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Dans le cas où le patient est un enfant, il est utile de se renseigner sur les effets psychologiques du syndrome néphrotique dus aux rechutes fréquentes et/ou au changement d’apparence occasionné par les œdèmes. La prise en charge des enfants souffrant de maladies rénales est réalisée par des néphrologues pédiatres.
Quels sont les spécialistes du syndrome néphrotique ?
Le spécialiste du syndrome néphrotique est le néphrologue, il prend en charge le diagnostic et le traitement de l’ensemble des maladies rénales. Cependant, si le syndrome néphrotique est de type secondaire, il faudra aussi souvent consulter le spécialiste de la première pathologie, comme le cancérologue par exemple si le syndrome néphrotique est causé par un cancer.
Quels sont les symptômes du syndrome néphrotique ?
Dans le cas où le syndrome néphrotique est dit “primaire”, c’est-à-dire qu’il est le résultat d’un dysfonctionnement rénal et non pas la conséquence d’une autre maladie (cancer, diabète) sur les reins, les symptômes sont : la formation d’œdèmes blancs et mous (gonflement d’un organe ou d’un tissu) au niveau des paupières ou des chevilles par exemple, la prise de poids rapide (plus de 1 kilo par jour), la perte d’appétit, des douleurs abdominales et une urine mousseuse. Le patient peut également ressentir un essoufflement à cause de l’accumulation de liquide dans la cavité entourant les poumons (épanchement pleural). Chez les enfants, en particulier, le syndrome néphrotique peut causer une baisse de la tension artérielle, un retard de croissance et une fragilisation des ongles et des cheveux.
Comment diagnostiquer le syndrome néphrotique ?
Le diagnostic du syndrome néphrotique se fait à partir des analyses du sang et de l’urine du patient, un niveau très élevé d’albumine dans les urines ou la baisse de l’albumine dans le sang étant les caractéristiques du diagnostic. Le dépistage se fait souvent avec des bandelettes que l’on trempe quelques minutes dans l’urine et qui changent de couleur en présence d’albumine. Il peut être aussi utile (mais rarement, car aujourd’hui, le dosage sur échantillon donne les mêmes résultats) d’effectuer un examen d’urine sur 24 h pour analyser plus finement la quantité de protéines perdues sur cette durée. À part la fuite d’albumine dans les urines, la fonction des reins est le plus souvent normale. Il peut y avoir une hypertension.
Dans la plupart des cas, ces tests doivent être complétés par une biopsie rénale (prélèvement de fragments du tissu rénal) réalisée par un néphrologue après un examen des reins en échographie. Il s’agit de prélever un tout petit morceau de rein sous anesthésie locale. Cela nécessite de rester 48 heures hospitalisé. C’est essentiel, car le diagnostic exact de la maladie dans les reins ne peut être fait qu’en regardant ce petit morceau de tissu rénal au microscope. On peut alors savoir exactement de quelle atteinte souffrent les reins et proposer le traitement adapté. Ces examens permettent d’établir la cause de la fuite de l’albumine dans les urines, mais aussi le degré d’avancement de l’affection rénale et du coup avoir une idée de l’évolution de la fonction des reins à l’avenir.
Comment traiter le syndrome néphrotique ?
Si le syndrome néphrotique est secondaire, il faudra opter pour un traitement curatif de la première maladie qui a causé cette affection.
Le traitement du syndrome néphrotique primaire repose lui sur la prise en charge des symptômes et des possibles complications dues à la maladie. Pour diminuer la formation d'œdèmes, il est essentiel de suivre un régime désodé (pauvre en sel) souvent complété par la prise de médicaments diurétiques qui favorisent l’élimination de sel par les reins. Ce traitement est progressif et s’adapte à l’évolution du poids du patient (qui indique la disparition progressive des œdèmes).
Un traitement à base de corticoïdes sert à rétablir la capacité de filtration des reins. Ce traitement dure plusieurs mois durant lesquels un régime est indispensable, ce qui est souvent le plus difficile pour le patient. Le plus souvent, tout rentre dans l’ordre rapidement avec le traitement par corticoïdes et on peut diminuer ensuite progressivement la dose reçue jusqu’à arrêter.
Dans le cas où le patient est cortico-dépendant, c’est-à-dire que la baisse progressive des corticoïdes entraîne des rechutes, d’autres médicaments immunodépresseurs peuvent s’avérer nécessaires.
Mise à jour le 04/08/2021 Revue par le Professeur Corinne Isnard-Bagnis
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