Insuffisance rénale
Qu'est ce qu'une insuffisance rénale ?
La fonction principale des reins est d’adapter l’élimination des déchets des métabolismes du corps à nos besoins. Il s’agit donc pour le rein d’effectuer de multiples régulations pour laisser s’échapper dans les urines tout ce qui n’est plus utile à notre corps, mais surtout à garder ce qui peut resservir. Les reins nous permettent donc la liberté de vivre dans des environnements variables en température, humidité, accès à l’eau, activité physique, etc. Les reins sont également responsables de l’activation de certaines hormones comme la vitamine D ou de la stimulation de la maturation des globules rouges grâce à l’érythropoïétine.
L’insuffisance rénale peut être définie comme une incapacité du rein à exercer ces fonctions. Il y a donc une accumulation dans le sang de produits de dégradation toxiques, le rein n’ayant plus la capacité de les faire passer dans l’urine. Il existe une anémie sévère par carence en érythropoïétine, et une carence en vitamine D active qui fragilise les os.
Une insuffisance rénale peut être due à plusieurs pathologies sous-jacentes principalement l’hypertension artérielle ou le diabète. Dans ce cas, la perte des fonctions rénales se fait progressivement jusqu’à la nécessité de remplacer leur fonction par la greffe ou l’une des méthodes de dialyse.
L’insuffisance rénale aiguë, quant à elle, survient soudainement, et est en général liée à une mauvaise oxygénation du rein. Celle-ci est plutôt secondaire à une infection sévère, ou à la toxicité de certains médicaments.
Les maladies cardiovasculaires représentent également un risque pour l’insuffisance rénale. Lorsque les vaisseaux sont malades dans le cœur, ils souffrent souvent des mêmes lésions dans les reins. À l’inverse, le fait d'avoir une insuffisance rénale augmente considérablement le risque de maladie cardiovasculaire. Il faut donc absolument prendre en charge et traiter tous les facteurs de risque cardiovasculaires (tabac, surpoids, cholestérol…).
Le vieillissement, l’obésité, sont autant d’autres situations pouvant mener à une insuffisance rénale.
Certains cas plus rares d’insuffisance rénale peuvent être liés à d’autres maladies : le rein est alors la victime comme d’autres organes d’une maladie générale. Il existe des atteintes génétiques, comme la polykystose hépatorénale, qui conduisent les reins à se dégrader progressivement tout en grossissant en taille à cause du développement de kystes.
Certaines chimiothérapies ou traitements médicamenteux peuvent parfois être à l’origine d’une insuffisance rénale par leur toxicité sur les cellules du rein. Ces situations sont souvent réversibles, sauf quand les médicaments doivent absolument continuer à être utilisés en l’absence d’alternative.
L’insuffisance rénale nécessitant la dialyse ou la greffe touche plus de 82 000 individus en France et dans la moitié des cas celle-ci est liée au diabète ou à l’hypertension artérielle. On connaît précisément l’évolution de ces patients grâce au registre de l’Académie de BioMédecine portant sur l’insuffisance rénale : le registre REIN.
En revanche, le taux de patients souffrant d’une insuffisance rénale chronique avant le stade de la dialyse ou de la greffe n’est pas précisément connu, même si on pense qu’il atteint une personne sur 7 aux USA et une personne sur 10 en France. Ce nombre augmente d’environ 2 % chaque année. Le diagnostic n’est souvent pas fait, car l’insuffisance rénale donne très peu de symptômes jusqu’à un stade très avancé. Il faut donc, lorsque l’on a une pathologie qui peut se compliquer d’une atteinte rénale, faire le dépistage par une prise de sang et une analyse d’urines, de la possibilité d’un retentissement rénal.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une insuffisance rénale ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une insuffisance rénale ?
L’insuffisance rénale est une pathologie extrêmement lourde qui entrave considérablement la qualité de vie. De nombreux facteurs de prédisposition peuvent être détectés et pris en charge, ce qui diminue le risque d’être atteint de l'insuffisance rénale. Quand elle est là, il est indispensable d’être pris en charge par un néphrologue, le plus tôt possible, pour ralentir au mieux la perte des fonctions rénales et se préparer, le cas échéant, aux méthodes de remplacement de leurs fonctions.
Les symptômes de l’insuffisance rénale chronique ne sont pas spécifiques et n'apparaissent que lorsqu’il reste un quart des néphrons fonctionnels. Avoir recours à un deuxième avis permet de prendre en charge l'insuffisance rénale le plus tôt possible, qu’il s’agisse d’une insuffisance rénale aiguë ou chronique, de déterminer la pathologie sous-jacente ayant entraîné une insuffisance rénale, ainsi que de mettre en place le traitement le plus adapté.
Le pronostic des patients se trouve donc amélioré grâce au recours à un deuxième avis.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour une insuffisance rénale ?
- Quelles sont les mesures de prévention à mettre en place pour éviter une insuffisance rénale ?
- Comment savoir si je suis atteint(e) d’une insuffisance rénale aigüe ou chronique ?
- Quels sont les facteurs de risque de l’insuffisance rénale ?
- Existe-t-il des mesures hygiéno-diététiques à adopter en cas d’insuffisance rénale ?
- Quel est le traitement requis dans mon cas ?
- Comment savoir si je dois avoir une dialyse rétro péritonéale ou hémodialyse ?
- En quoi consiste la greffe rénale ? Quels sont les délais d’attente ?
Mais aussi toutes les questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de l'insuffisance rénale ?
Plusieurs spécialistes peuvent être consultés lors du recours à un deuxième avis :
- Un néphrologue pour mettre en évidence l’insuffisance rénale.
- Un anatomopathologiste si une biopsie du rein est requise.
- Un chirurgien spécialiste des greffes si une greffe rénale est nécessaire.
Quels sont les symptômes d'une insuffisance rénale ?
Les symptômes mettent un certain temps à apparaître, avant de conduire à l’insuffisance rénale chronique. En effet, des phénomènes de compensation sont mis en place, par l’augmentation de la pression à l’intérieur des reins, ce qui masque les symptômes au départ. En général, ceux-ci apparaissent quand le rein n’est qu’à un quart de sa capacité habituelle. Le taux de créatinine, qui sert à l’estimation de la fonction rénale, peut donc rester relativement normal durant longtemps alors même que les reins travaillent en surrégime pour compenser la destruction de certains des néphrons (les néphrons représentent l’unité fonctionnelle du rein).
Les symptômes, lorsqu’ils apparaissent, ne sont pas spécifiques, on peut citer une asthénie (fatigue extrême) par exemple. Lorsque trois quarts des néphrons sont détruits, plusieurs signes apparaissent comme des céphalées ou maux de tête, des difficultés à uriner, des troubles digestifs, un amaigrissement, des troubles du sommeil, des gonflements sur les extrémités, les paupières et les jambes, ainsi que des démangeaisons. Aucun de ces symptômes n’est spécifique de l’insuffisance rénale, et c’est le bilan biologique qui va permettre de faire le diagnostic.
Comment diagnostiquer une insuffisance rénale ?
Le diagnostic d'insuffisance rénale se fait par des analyses sanguines et urinaires. L’examen de choix repose sur l’analyse du taux de créatinine (déchet métabolique produit par l’organisme qui dépend de la masse musculaire et s’évalue dans le sang et les urines) et grâce à l’estimation du débit de filtration glomérulaire (qui correspond au volume de liquide filtré par le rein par unité de temps, formule calculée à partir du dosage de la créatinine dans le sang).
D’autres anomalies biologiques sont la conséquence de l’insuffisance rénale : une anémie, c'est-à-dire un nombre anormalement bas de globules rouges, un taux de phosphates trop élevé, un taux de calcium au contraire trop bas, un taux de potassium trop élevé.
Le bilan du cholestérol et le taux d’acide urique doivent également être évalués par un bilan sanguin.
L’examen urinaire repose sur la récolte d’un échantillon d’urines afin de mettre en évidence la présence de sang, cellulaires immunitaires et bactéries dans les urines.
Des examens d’imagerie, comme une échographie du rein, doivent également être effectués. En effet, le rein a une taille anormalement petite en cas d’insuffisance rénale sévère.
Pour comprendre la cause de l’insuffisance rénale, une biopsie, c'est-à-dire le prélèvement d’une petite partie de l’un des deux reins, doit souvent être effectuée pour une observation au microscope des lésions à l’intérieur des cellules rénales. Il est parfois trop tard pour la faire si la taille des reins est trop diminuée, et on ne pourra alors pas connaître la cause de la perte de fonction des reins.
Comment traiter une insuffisance rénale ?
Le traitement de l’insuffisance rénale n’est pas un traitement curatif à proprement parler, car aucun traitement ne peut régénérer à l’heure actuelle les néphrons détruits. Mais il a pour objectif d’atténuer les symptômes et la progression de la pathologie.
Il est possible de ralentir la perte de la fonction des reins en donnant certains traitements qui diminuent la pression à l’intérieur des glomérules. Ces traitements sont des médicaments antihypertenseurs (utilisés pour traiter l’hypertension artérielle) mais ils ont des propriétés très protectrices pour les reins.
Il faudra bien sûr traiter au mieux la pathologie primitive ayant engendré l'insuffisance rénale, comme le diabète ou l’hypertension artérielle.
Au plan diététique, il faut éviter un apport trop important en protéines et en sel en suivant les conseils d’un/e spécialiste de la diététique.
Lorsque ces mesures ne sont pas suffisamment efficaces, des médicaments doivent être instaurés dans le but de compenser au mieux la faillite des fonctions rénales : il faudra utiliser des médicaments pour essayer de maintenir les taux de phosphore, potassium et calcium dans la norme, car notre organisme ne peut pas fonctionner si ces paramètres sont anormaux.
Un traitement ayant pour objectif d’éviter l’anémie, c'est-à-dire le manque de globules rouges, doit également être mis en place, par la prescription d'érythropoïétine en injections sous cutanée à domicile.
Des diurétiques, qui peuvent aider les reins à éliminer l’eau, sont également souvent prescrits.
Afin de remplacer au mieux le rôle des reins, lorsque les médicaments ne parviennent plus à compenser les déséquilibres biologiques et la rétention d’eau liés à l’insuffisance rénale, une dialyse est proposée.
Il existe deux sortes de dialyse :
- La dialyse péritonéale, qui consiste à utiliser le péritoine (double membrane qui tapisse la paroi de l’abdomen) pour éliminer les toxines et se comporter comme un filtre.
- L’hémodialyse, lors de laquelle le sang est filtré grâce à une machine. Le type de dialyse dépend de plusieurs facteurs propres au patient comme son âge.
Le meilleur traitement est la greffe rénale qui seule peut compenser au mieux les fonctions rénales par l'implantation d’un rein d’un donneur dans l’abdomen du receveur.
Mise à jour le 02/08/2021 Revue par le Professeur Corinne Isnard-Bagnis
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Très bon accueil, très bonne écoute, les conseils donnés ont ouvert des possibilités de prise en charge intéressantes, merci beaucoup.
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