
Orientation, information, accompagnement
Maladies chroniques : êtes-vous concerné ?Par Marion Berthon le 07/12/2020
Revue par le Pr Bruno Borghese, Chirurgien gynécologue
Mise à jour le 07/11/2024
Le col de l’utérus, partie basse et étroite de l’utérus, en contact avec le vagin, a pour fonction de produire un mucus (la glaire cervicale) qui lubrifie le vagin et le protège des infections. Ce mucus a aussi un rôle très important dans la reproduction puisqu’il se fluidifie au moment de l’ovulation pour faciliter l’entrée des spermatozoïdes dans l’appareil de reproduction féminin. Lors d’un accouchement, le col de l’utérus se dilate pour laisser passer le fœtus au travers des voies génitales.
Dans la très grande majorité des cas (90 %), les cancers du col de l’utérus prennent naissance au niveau de l’épithélium (tissu de surface) de l’exocol (partie basse du col de l’utérus) : on parle de carcinomes épidermoïdes. Dans les autres cas, les cancers du col de l’utérus se développent à partir des cellules glandulaires de l’endocol (partie haute du col de l’utérus) : on parle d’adénocarcinomes. Il s’agit d’un cancer d’évolution séquentielle qui est souvent précédé par l’apparition successive de lésions dites « pré-cancéreuses », non symptomatiques, appelées néoplasies intra épithéliales cervicales (ou CIN en anglais). Ces lésions précancéreuses sont classées en 3 stades de sévérité croissante: CIN1, CIN2 et CIN3 qui peuvent in fine évoluer vers un cancer du col de l’utérus en l’absence de prise en charge, mais ce n’est pas systématique.
Le cancer du col de l’utérus est causé par un virus transmis par voie sexuelle : le papillomavirus humain (HPV). Ce virus est très fréquent et accompagne la vie sexuelle. Il peut être éliminé naturellement par le système immunitaire mais chez certaines personnes, sa persistance pendant plusieurs années peut causer des lésions précancéreuses. Repérer, diagnostiquer et traiter ces lésions pré-cancéreuses représentent tout l’intérêt du dépistage national par frottis cervico-utérin réalisé tous les 3 ans chez les femmes à partir de 25 ans. Les mesures de dépistage ont récemment évoluées : il est maintenant recommandé de réaliser un test HPV-HR (recherche des papillomavirus les plus à risque) chez les femmes à partir de 30 ans en remplacement du frottis.
Le cancer du col de l’utérus est donc considéré comme une maladie sexuellement transmissible. Il existe de nos jours un vaccin contre le papillomavirus humain qui est recommandé pour toutes les jeunes filles mais aussi tous les garçons âgés de 11 à 14 ans révolus.
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Les médecins spécialistes du cancer du col de l’utérus sont :
Le cancer du col de l’utérus peut être évoqué devant l’apparition de métrorragies (saignement génital survenant en dehors de la période de règles), notamment lorsqu’elles surviennent après un rapport sexuel (métrorragies dites “provoquées”).D’autres signes, plus rares, comme des douleurs pelviennes (bas du ventre), des troubles de l’émission des selles ou des troubles urinaires doivent faire penser, dans ce contexte et s’ils sont associés, à une extension locale et régionale du cancer du col de l’utérus. Ce sont donc des signes d’alarme au cours de l’évolution d’un cancer du col de l’utérus.
Le diagnostic de cancer du col de l’utérus se base d’abord sur l’interrogatoire de la patiente à la recherche de symptômes et de facteurs de risque du cancer du col de l’utérus. Le papillomavirus humain est responsable du cancer du col de l’utérus. Les facteurs de risque de cancer du col de l'utérus sont donc les mêmes que ceux du papillomavirus humain ; on peut citer par exemple le tabagisme actif, les rapports sexuels non protégés et la multiplicité des partenaires, la multiparité (> 5 grossesses) et les certains déficits immunitaires (séropositivité pour le HIV, prise d’immunosuppresseurs, greffe rénale). Mais finalement, le facteur de risque le plus important est sans doute le fait de ne pas avoir de suivi gynécologique et en particulier de ne pas faire de dépistage par frottis ou test HPV-HR.
Un examen physique gynécologique et général est ensuite réalisé par un gynécologue. Si la tumeur est visible, il réalisera une biopsie directement. Ce geste peut être réalisé sans anesthésie. Si la tumeur n’est pas visible ou en cas de frottis anormal, il réalisera alors une biopsie sous contrôle d’un colposcope (c’est un instrument qui permet de grossir le col de l’utérus). La biopsie du col de l’utérus sera lue par l’anatomopathologiste qui confirmera ou infirmera le diagnostic de tumeur maligne.
L’examen clinique permet aussi de relever certaines caractéristiques de la tumeur qui seront importantes pour décider du traitement, en particulier sa taille et si elle reste localisée au niveau du col ou s’étend au-delà (atteinte du vagin ou des structures autour du col).
Il faut aussi penser à réaliser systématiquement le dépistage des autres maladies sexuellement transmissibles lorsqu’on diagnostique un cancer du col de l’utérus, et en particulier proposer une sérologie VIH.
Le choix du traitement dépend essentiellement:
Ces éléments sont appréciés par l’examen clinique, l’examen anatomopathologique de la biopsie du col et par l’imagerie. Une IRM pelvienne est indispensable. Un pet scanner est également souvent demandé. Pour les carcinomes épidermoïdes, il existe également un marqueur sanguin: le SCC.
Le traitement du cancer du col de l’utérus peut inclure ou associer une chirurgie, une radiothérapie externe ou interne (curiethérapie) et une chimiothérapie.
En cas de tumeur de moins de 4 cm et limitée au col de l’utérus (sans extension aux structures de voisinage ou à distance), la chirurgie est généralement proposée. Elle consiste à retirer l’utérus, les trompes et les ovaires (hystérectomie totale avec salpingo-ovariectomie). Différents types d’interventions existent et sont indiquées selon le stade de la maladie : hystérectomie totale, colpohystérectomie élargie, par exemple. Un geste ganglionnaire est généralement associé (ganglion sentinelle ou curage ganglionnaire). La chirurgie peut être pratiquée par laparotomie, ou par voie mini-invasive (coelioscopie ou chirurgie robotique) sous certaines conditions. Une curiethérapie postopératoire peut également être proposée.
Parfois, et sous conditions très strictes, une chirurgie préservant la fertilité (conisation, trachélectomie) est possible chez les femmes désireuses de grossesse.
Si la tumeur mesure plus de 4 cm ou quelle que soit la taille, n’est pas limitée au col de l’utérus (atteinte du vagin, des ganglions entre autres), le traitement standard est la radiochimiothérapie concomitante avec curiethérapie. Dans ce cas, retirer l’utérus n’est pas nécessaire. Il peut cependant être proposé un curage ganglionnaire lombo-aortique de stadification (retrait des ganglions situés au-dessus de l’utérus) avant de débuter le traitement par radiothérapie. Cette intervention doit alors être réalisée par cœlioscopie.
Dans le cas des tumeurs qui ont créé des métastases dans des organes éloignés, le traitement repose sur une chimiothérapie et/ou une radiothérapie (le plus souvent externe). L’immunothérapie peut également être proposée, notamment dans le cadre d’essais thérapeutiques.
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