Anse du seau méniscal
Qu'est-ce qu'une anse du seau méniscal ?
Le ménisque est un fibrocartilage en forme de fer à cheval, interposé entre le fémur et le tibia. Chaque genou en possède deux : un ménisque interne (ou médial) et un ménisque externe (ou latéral). Ils ont pour fonction d’amortir les chocs, et de contribuer, avec les ligaments, à la stabilisation du genou. Ils facilitent également le glissement entre le fémur et le tibia.
Le ménisque est sujet à deux types de lésions :
- Des déchirures méniscales (souvent liées à un traumatisme majeur mais parfois aussi à de “microtraumatismes”), ce type de lésion est l’apanage des patients jeunes.
- Et des lésions provoquées par le vieillissement des tissus (appelées lésions méniscales dégénératives). Ces lésions sont plus fréquentes chez les patients qui ont passé la cinquantaine.
L’anse de seau méniscale est une forme particulière de déchirure traumatique. Il s’agit d’une déchirure très caractéristique qui survient dans l’axe du ménisque, sur presque toute sa longueur. Le fragment fissuré reste lié au ménisque uniquement par ses deux extrémités. En revanche, la partie centrale, qui devient mobile (on dit instable), migre vers l’intérieur de l’articulation, en prenant la forme d’une anse de seau (d’où son nom). Le ménisque interne est 5 fois plus souvent affecté que le ménisque externe.
L’anse de seau méniscale survient généralement à l’occasion d’un traumatisme plus ou moins violent (elle est parfois associée à une lésion du ligament croisé antérieur). Elle peut aussi apparaître après une série de micro-traumatismes répétés. L’Anse de seau survient le plus souvent sur le ménisque sain d’un patient jeune. Dans certains cas elle survient sur un ménisque “anormal” dit discoïde (c’est une anomalie congénitale). Enfin, plus rarement elle peut survenir sur un ménisque dégénératif d’un patient cette fois plus âgé.
L’anse de seau peut occasionner un blocage dit mécanique (par opposition au blocage douloureux, qui peut être d’autre origine, en particulier des problèmes liés à la rotule), du fait de l’interposition d’une partie du ménisque entre tibia et fémur.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une anse du seau méniscal ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une anse du seau méniscal ?
Dans le cadre d’une lésion méniscale en anse de seau, un deuxième avis peut s’avérer utile quant au choix thérapeutique, en particulier sur la pertinence de la suture méniscale.
Devant une lésion en anse de seau la chirurgie est inévitable car un blocage peut survenir à tout moment (et pas toujours au moment ou vous avez un service d’urgence à proximité): la tendance actuelle est à la préservation du ménisque: ainsi pour le sujet jeune on aura tendance à proposer une suture. Pour le sujet plus âgé, les sutures sont plus controversées, la résection de la partie luxée du ménisque est souvent choisie par le praticien.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées pour une anse du seau méniscal ?
- Quel type d’opération est préconisé dans mon cas ? Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque procédé ?
- Est-ce douloureux?
- Comment va se dérouler l’opération ? Quel résultat puis-je espérer ?
- Peut-on se déchirer plusieurs fois le même ménisque ?
- Le médecin propose de faire une réparation méniscale. Les sutures ne risquent-elle pas de casser dans l’avenir ?
- Vais-je devoir faire de la rééducation ? En quoi consistent les exercices ? Combien de temps va durer cette rééducation ?
- Au bout de combien de jours vais-je retrouver la mobilité de mon genou ?
- Dois-je arrêter certains sports ?
- Existe-t-il un risque d’arthrose du genou plus tard ?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Quels sont les spécialistes de l'anse du seau méniscal ?
Les médecins spécialistes référents de la lésion méniscale en anse de seau sont :
- Le chirurgien orthopédique, spécialiste de la chirurgie de l’appareil locomoteur. Il pose le diagnostic et propose une prise en charge chirurgicale. Il est important de s’assurer de sa spécialisation en chirurgie du genou.
- Le radiologue est amené à interpréter les clichés de radiologie et d’IRM du genou et participe ainsi au diagnostic d’anse de seau méniscale ainsi qu’au diagnostic des lésions associées.
Quels sont les symptômes de l'anse du seau méniscal ?
Le signe le plus évocateur d’anse de seau méniscale est un blocage brutal du genou associée à une impossibilité d’étendre celui-ci. Le blocage du genou résulte, en effet, d’une migration de la partie déchirée du ménisque à l’intérieur de l’articulation du genou. Ce blocage “mécanique” souvent peu douloureux est à opposer au blocage douloureux, dans ce dernier cas, c’est la douleur que ressent le patient qui l'empêche d’étendre le genou.
En plus du blocage du genou, les autres symptômes pouvant amener à évoquer l’anse de seau méniscale est une sensation de corps étranger à l’intérieur du genou, des douleurs ou un gonflement de l’articulation du genou.
Comment diagnostiquer une anse du seau méniscal ?
Le diagnostic d’anse de seau méniscale est tout d’abord évoqué par un blocage brutal du genou lors du passage de la position accroupie à la position debout. D’autres symptômes seront également recherchés.
Lors de l’examen clinique, le médecin réalise diverses manœuvres spécifiques pour aider au diagnostic d’anse de seau méniscale ainsi que pour rechercher d’autres lésions associées (telles qu’une lésion du ligament croisé antérieur).
L'examen radiologique le plus efficace dans la détection des lésions en anse de seau est l'IRM qui confirme le diagnostic. L’IRM permet également d’étudier les ligaments, et particulièrement le ligament croisé antérieur.
Des radiologies des deux genoux sont très souvent demandées en complément.
Comment soigner une anse du seau méniscal ?
La lésion méniscale en anse de seau est parfois spontanément réductible : le patient ressent alors un ressaut et « tout se remet en place ». Si le blocage persiste ou se reproduit, une intervention chirurgicale arthroscopique (c’est à dire réalisée à l’aide d’une caméra et d’instruments entrant directement dans l’articulation au moyen de petites incisions) est nécessaire. Cette intervention se fait sous anesthésie générale ou loco-régionale (c’est à dire péri ou rachi anesthésie n’endormant que les membres inférieurs)
L’objectif de l’opération d’une anse de seau méniscale est de préserver au maximum le ménisque et de restaurer la stabilité du genou en cas de lésion ligamentaire associée.
Deux types d’interventions chirurgicales d’une anse de seau méniscale peuvent être proposées :
- la méniscectomie (la plus partielle possible) qui consiste à enlever tout ou une partie du ménisque en fonction de la lésion.
- la réparation méniscale qui consiste à suturer le ménisque à l’aide de différents systèmes (fils, ancres…)
Jusqu’à il y a peu, la méniscectomie était le geste le plus fréquemment réalisé; mais les études à long terme ont montré un taux d’arthrose (usure cartilagineuse) important du fait de la perte des effets d’amortissement du ménisque. De sorte que de nos jours, devant une lésion méniscale traumatique, en particulier en anse de seau, il faut avant tout rechercher des éléments en faveur de la réparation méniscale (suture méniscale) qui permet de ne pas retirer de cartilage et de le préserver. La méniscectomie n’est proposée que si les conditions d’une réparation méniscale ne sont pas réunies. Deux aphorismes résument cette stratégie : « préserver le ménisque chaque fois que possible » et « mieux vaut prendre le risque d’échec d’une suture que de réaliser une méniscectomie d’emblée ».
Ces deux interventions chirurgicales sont pratiquées sous arthroscopie. Cette technique consiste à réaliser deux petites incisions, par lesquelles le chirurgien introduit un tube optique muni d’une caméra et des instruments miniaturisés. Il peut ainsi réparer ou couper les zones abîmées du ménisque. C’est une technique qui a l’avantage d’être peu invasive, avec des complications moindres qu’avec la chirurgie classique. Par ailleurs, les deux interventions se font en chirurgie ambulatoire (c’est à dire dans la journée).
Enfin, des séances de rééducation ne sont pas systématiquement proposées, mais elles peuvent se révéler efficaces. Ces séances débutent quelques jours après l’opération. Elles doivent permettre au patient de récupérer progressivement les mouvements d’extension et de flexion du genou.
Le choix du traitement d’une anse de seau méniscale dépend de nombreux facteurs :
- De l’extension de la lésion méniscale et de sa situation dans une zone vascularisée ou non du ménisque.
En effet, la cicatrisation du ménisque après une suture suppose que la déchirure soit dans une zone vascularisée: le saignement permettant de mettre en route le processus de cicatrisation. - De l’existence de lésions associées, en particulier ligamentaires: les lésions associées du ligament croisé antérieur doivent pousser à réparer les lésions méniscales en même temps que la reconstruction du ligament car le risque d’arthrose est ici particulièrement élevé.
- Du côté interne ou externe: les indications de réparation doivent être poussées sur le ménisque externe là encore en raison du risque très élevé d’arthrose après méniscectomie externe.
- De l’âge du patient: une lésion chez l’enfant DOIT sauf exception être suturé. Chez l’adulte l’âge n’est plus une limite dans l’indication d’une suture mais les risques d’échec sont réel.
- De l’ancienneté de la déchirure: il est généralement admis qu’une lésion datant de plus de 3 mois, en particulier lorsque le genou est stable (c’est-à-dire sans lésion ligamentaire)
- Du mode de vie du patient et de son type d’activité sportive.
- De ses antécédents médicaux et familiaux.
- De son état de santé général.
Les modalités du traitement chirurgical arthroscopique pour une anse de seau méniscale dépendent donc de nombreux facteurs que le chirurgien appréciera et partagera avec le patient.
Mise à jour le 06/12/2023 Revue par le Docteur François Boillot
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