Fracture de l'épaule (et ses séquelles)
Qu'est-ce qu'une fracture de l'épaule ?
Chez les plus jeunes, elles font suite à des traumatismes violents (chute lors d’une pratique sportive, accident de la voie publique, chute d’un lieu élevé…). Après 50 ans, les femmes sont 2,5 fois plus concernées que les hommes. Les fractures de l’épaule peuvent avoir de sérieuses conséquences sur la mobilité de cette articulation, et par ricochet, sur celle de l’ensemble du membre supérieur. L’humérus proximal peut se fracturer en plusieurs endroits :
- le trochiter (la grosse tubérosité en haut de l’humérus). C’est dans cette partie que se trouve le tendon supra-épineux, tendon très important de la coiffe des rotateurs. D’où l’impossibilité de lever le bras en cas de traumatisme.
- Le col de l’humérus. Le trait de fracture se situe alors sous la tête de l’humérus qui reste intacte.
- La tête de l’humérus (zone cartilagineuse), avec risque de perte de la sphéricité articulaire et donc risque élevé d’arthrose secondaire.
- Le trochin : zone d’insertion du tendon du sous-scapulaire, fondamental pour la rotation interne.
- Certaines fractures sont multiples : on les appelle : « fractures complexes de l’épaule ». Ce type de fracture multiple est aussi le plus complexe à traiter car on est en présence d’une combinaison de ces différents types de fracture, avec parfois également des lésions neurologiques associées.
Ces traumatismes nécessitent souvent un traitement en urgence. Leurs suites sont en règle générale assez longues.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour une fracture de l'épaule ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour une fracture de l'épaule ?
Un deuxième avis est tout à fait pertinent dans le cadre d’une fracture de l’épaule, tant celle-ci peut avoir un retentissement sur la mobilité du patient et éventuellement laisser des séquelles (rigidité, arthrose…). Certaines options thérapeutiques, comme la pose d’une prothèse de l’épaule, peuvent engendrer des inquiétudes. En étant mieux informé sur les options qui s’offrent à lui, et en identifiant les différentes complications possibles, le patient sera en mesure de participer à l’élaboration d’une stratégie thérapeutique adaptée à sa situation.Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- Quelle est la gravité de ma fracture ?
- Quel est le traitement le plus approprié ?
- Puis-je me satisfaire d’un traitement conservateur ?
- En quoi consiste l’opération que je vais subir ?
- Combien de temps dure la période d’immobilisation ?
- Quelles sont les complications potentielles ?
- Est-ce que je vais garder des séquelles après le traitement ?
- Pourrais-je continuer à pratiquer du sport ?
- Mon épaule va-t-elle rester douloureuse longtemps ?
- Vais-je garder des séquelles de cette fracture ? Comment peut-on les prévenir ?
- En quoi consiste la rééducation après l’opération ?
Quel est le spécialiste de la fracture de l'épaule ?
Quels sont les symptômes d'une fracture de l'épaule ?
Des séquelles et des risques de complications existent. Ils sont liés au type même de la fracture, voire à son traitement. On peut notamment craindre l’apparition de pseudarthrose, lorsque la fracture ne peut pas consolider. Toutefois, la survenue d’une pseudarthrose de l’humérus proximal est extrêmement rare. Quand la consolidation de la fracture se fait en mauvaise position, on parle de « cal vicieux ». Il peut nécessiter une nouvelle intervention. Des raideurs et des déformations permanentes de l’épaule sont également possibles. Elles sont plus fréquentes après un traitement conservateur. Il faudra également vérifier que la fracture n'entraîne pas de complications neurologiques (lorsque le patient ressent des fourmis ou une insensibilité dans la main ou à l’épaule). Il peut survenir également une nécrose de la tête humérale par lésion des vaisseaux nourriciers : cela va entraîner un affaissement de la sphéricité articulaire et donc une perte de la mobilité de l’épaule.
Enfin, comme après tout type de fracture articulaire, l’arthrose est la séquelle la plus courante. Elle peut survenir plusieurs années après le traumatisme.
Comment diagnostiquer une fracture de l'épaule ?
Comment soigner une fracture de l'épaule ?
Le choix du traitement de la fracture de l'épaule dépend :
- Du type de fracture observée (notamment de l’orientation du trait de fracture)
- De sa localisation
- De l’éloignement des fragments fracturés les uns par rapport aux autres
- Des circonstances de survenue du traumatisme
- De l’activité du patient
- De son âge
- De ses antécédents médicaux et familiaux
- De l’expérience du chirurgien.
Un traitement conservateur est proposé dans le cas d’une fracture simple non déplacée du haut de l’humérus. Le bras est plié à 90 degré et posé sur le thorax, au moyen d’un gilet orthopédique type Dujarrier. Cette période d’immobilisation peut durer de 3 à 6 semaines selon le cas. Puis une rééducation s’impose.
Un traitement chirurgical est proposé dans le cas d’une fracture déplacée, plus complexe ou multiple. Il a pour objectif de rétablir l'anatomie de la structure osseuse telle qu'elle était avant la fracture et de fixer l'ensemble des fragments à l’aide de plaque, vis, ou clou. C’est le principe de l’ostéosynthèse.
Lorsque les fragments sont multiples et que le déplacement est extrêmement important avec une extension de la fracture à la zone articulaire sphérique cartilagineuse, il est parfois nécessaire de mettre en place une prothèse d'épaule. Dans ce cas, on remplace les fragments éparpillés de l’extrémité supérieure de l’humérus par une tête métallique sphérique. La prothèse est souvent proposée d’emblée aux personnes âgées dont les os et les tendons sont fragilisés.
Quel que soit le traitement (conservateur ou chirurgical), la rééducation est nécessaire. En effet, la période d’immobilisation préconisée en cas de fracture enraidit l’articulation et fait fondre les muscles. Au départ, la rééducation est douce et doit permettre au patient de retrouver de la mobilité de son épaule. Puis l’objectif est de renforcer les muscles.
Auteur de la fiche
Chirurgien orthopédiste, le Dr Jean Kany exerce depuis 1998 à la clinique de l'Union à Saint-Jean (Toulouse). Spécialiste de la chirurgie de l'épaule à laquelle il s'est dédié depuis plus de 20 ans, Jean Kany a ainsi développé de nouvelles techniques de chirurgie mini invasives et arthroscopique. Membre de sociétés savantes françaises en chirurgie orthopédique, Jean Kany participe à la formation de ses pairs en e-learning en contribuant au développement de nouvelles générations de caméras arthroscopiques. Speaker international, il est l'auteur de plus de 70 publications dans son domaine d'expertise.
Mise à jour le 30/07/2021 Revue par le Docteur Jean Kany


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