La majorité des
médicaments sont métabolisés par le
foie et peuvent donc l’endommager ou altérer son fonctionnement en cas de
surdosage.
On parle d’
hépatite médicamenteuse pour désigner des
anomalies hépatiques engendrées par des médicaments classiques (plus de 1300 sont identifiés comme potentiellement responsables) dont les plus souvent incriminées sont le
paracétamol, les
antibiotiques, les
anti-inflammatoires et
anti-douleurs, les
psychotropes et les
anti-épileptiques. Les autres produits de plus en plus souvent en cause sont les
plantes médicinales (plus d’une cinquantaine identifiée),
végétaux et des
compléments alimentaires (très forte croissance, thé vert, produits utilisés comme amaigrissants, produits de bodybuilding…), des
produits illégaux (cocaïne, amphétamine, crack….).
Ces divers médicaments et produits peuvent causer toutes les formes d’atteinte hépatiques connues, les
hépatites aiguës étant de très loin la forme la
plus fréquente (90 %). Plus rarement on peut voir une
hépatite chronique, voire une
cirrhose.
L’
hépatite aiguë survient rarement de façon prévisible du fait d’un surdosage volontaire ou accidentel comme c’est le cas avec le paracétamol. Le plus souvent, elle survient de façon
imprévisible, alors que le médicament est utilisé comme recommandé. On parle alors d’
hépatite idiosyncrasique. Elle ne survient que dans une très faible proportion d’individus (1/1000 à 1/1000000).
Les facteurs favorisants sont loin d’être toujours identifiés. Il peut s’agir d’une
maladie hépatique sous-jacente fragilisant le
foie, de l’
interaction avec d’autres médicaments (anti-tuberculeux par exemple), de la prise excessive d’
alcool (paracétamol, méthotrexate), et de
prédispositions génétiques liées aux enzymes qui métabolisent les médicaments ou d’une
susceptibilité immunitaire particulière comme dans les
maladies auto immunes. Chez les adultes de 50 ans, elle représente la première cause d’hépatite aigüe mais elle peut arriver quel que soit l’âge, y compris chez les enfants. Cet effet indésirable ayant une fréquence faible, les
essais cliniques ne permettent pas toujours de le mettre en évidence.