Camptocormie
Qu'est-ce que la camptocormie ?
Le mot camptocormie vient du grec kamptos, qui veut dire courbé et kormos, qui signifie "tronc". La camptocormie est en effet une maladie atteignant principalement les muscles de la colonne vertébrale, qui se caractérise par une courbure prononcée du dos vers l’avant. La courbure apparaît lorsque le patient est en position debout, en particulier quand il marche, et s’accentue avec la fatigue.
À la différence d’une cyphose (qui se traduit aussi par une courbure du dos vers l’avant), la camptocormie ne touche pas les vertèbres et/ou les disques de la colonne, mais bien les muscles. Le squelette n’est donc pas rigide et le patient peut se redresser en s'appuyant avec ses mains. Les muscles extenseurs de la colonne, amarrés sur les vertèbres, ne se contractent plus. En revanche, les muscles fléchisseurs continuent de fonctionner normalement. D’où un déséquilibre vers l’avant. L’un des premiers signes annonciateurs de la camptocormie, est de ne plus pouvoir tendre les bras vers l’avant sans perdre l’équilibre.
Les causes de la camptocormie sont variables : troubles neuromusculaires (neuropathie, myopathie), maladie dégénérative du système nerveux (c’est par exemple une complication fréquente de la maladie de Parkinson). Cependant, elle n’est pas systématiquement liée à une autre maladie. Elle peut simplement traduire le vieillissement du patient. Avec l'âge, celui-ci perd une partie de sa masse musculaire. Le centre de gravité du corps humain se situant en avant de la colonne vertébrale, progressivement, les muscles para vertébraux (c’est-à-dire, situés de chaque côté des vertèbres) ne permettent plus de redresser efficacement le dos.
Enfin, on soupçonne également l’existence d’un facteur héréditaire. En effet, il a été démontré qu’il y avait plus de risque de développer une camptocormie quand l'un des parents présentait déjà cette affection.
La camptocormie peut survenir à tout âge, mais elle affecte en priorité les personnes de plus de 60 ans. Elle touche majoritairement des femmes notamment parce qu’elles vivent plus longtemps. Sa fréquence est difficile à évaluer, mais le nombre de patients affectés croît à mesure que l’espérance de vie augmente.
Quel est l'intérêt d'un deuxième avis pour la camptocormie ?
Pourquoi demander un deuxième avis pour la camptocormie ?
Dans le cadre d’une camptocormie, un deuxième avis peut s’avérer très utile. Une meilleure connaissance de la camptocormie permet en effet un dépistage plus précoce. Or, s’il n’existe pas à ce jour de traitement curatif de la camptocormie, il est néanmoins possible de préserver la qualité de vie du patient. Mais cela nécessite d’agir avant que la situation ne soit irréversible, car lorsque la déformation est trop importante, les possibilités thérapeutiques se réduisent sévèrement. Un second avis permet également d’en savoir plus sur le déroulement des séances de rééducation ou encore sur les bénéfices et les contraintes des différents dispositifs orthopédiques, notamment les corsets (pas toujours bien supportés mais différents modèles existent et il faut donc trouver le mieux adapté à chaque cas). Mieux informé, le patient peut participer de façon active aux choix thérapeutiques qui lui sont proposés, et ainsi y adhérer plus volontiers. Car de son adhésion au traitement, dépendra le succès de celui-ci.
Quelles sont les questions les plus fréquemment posées ?
- Peut-on prévenir la camptocormie ? Par quelles mesures ?
- Comment soulager les douleurs ?
- Quel type de traitement orthopédique est le plus adapté à mon cas ?
- En quoi consistent les séances de rééducation ?
- Vais-je devoir en faire jusqu’à la fin de ma vie ?
- Quels sont les différents types de corset qui existent ?
- Quels sont les critères à prendre en compte lorsqu’il faut choisir un corset ?
Mais aussi toutes les autres questions spécifiques que vous vous posez.
Quels spécialistes consulter pour la camptocormie ?
Les médecins référents de la camptocormie sont les médecins de médecine physique et de réadaptation fonctionnelle (ou médecins rééducateurs), spécialistes des troubles musculo-squelettiques. Ils proposent divers traitements (orthèses, corset, rééducation…) qui ont pour objectifs de réduire la camptocormie et d’améliorer la qualité de vie. Il faut s’assurer de sa spécialisation dans les troubles statiques du rachis comme la camptocormie. Le chirurgien orthopédique, spécialisé en chirurgie du rachis peut donner son avis sur la camptocormie et proposer une prise en charge chirurgicale. Certains neurochirurgiens pratiquent aussi cette chirurgie. Le neurologue, spécialiste des maladies du système nerveux central et périphérique, peut participer à la prise en charge de la camptocormie, surtout si elle est secondaire à une cause sous-jacente neurologique.
Quels sont les symptômes de la camptocormie ?
La camptocormie se manifeste donc par une courbure prononcée du dos vers l’avant pouvant être à l’origine de symptômes tels qu’une douleur lombaire (douleur du bas du dos) et dorsale, une difficulté à conserver la position debout et à marcher du fait de la fatigue apparaissant rapidement pour lutter contre la tendance permanente à la chute en avant, une douleur abdominale, ou des difficultés pour respirer.
La camptocormie peut aussi être évoquée devant l’existence de chutes itératives liées à un déséquilibre provoquée par la courbure du dos et par la difficulté progressive au contrôle visuel des obstacles au sol rencontrés lors de la déambulation.
Les symptômes de camptocormie se révèlent le plus souvent le soir avant le coucher du fait de l’aggravation du degré de fatigue. Au fur et à mesure de l’évolution de la camptocormie, les difficultés apparaissent de plus en plus tôt dans la journée. Progressivement, le patient peut se trouver dans l’incapacité de maintenir son dos droit lorsqu’il est en position debout. Ce trouble disparaît en position allongée.
Comment diagnostiquer la camptocormie ?
Le diagnostic de la camptocormie se base tout d’abord sur l’interrogatoire et l’examen clinique du patient par le médecin. La camptocormie est alors évoquée devant l’existence d’une courbure du dos vers l’avant disparaissant en position allongée. Dans certains cas de formes plus frustres, des manoeuvres spécifiques réalisées par le médecin peuvent aider à mettre en évidence l’existence de la pathologie.
Un examen clinique neurologique est également nécessaire au diagnostic de camptocormie.
Une radiographie du rachis sera souvent demandée pour le diagnostic de camptocormie.
Pour une étude globale de la statique rachidienne et des membres inférieurs, une analyse radio appelée EOS (nettement moins irradiante que la radiographie standard) sera idéalement demandée. Il s’agit d’un examen qui permet d'avoir une image complète de la colonne vertébrale en position debout en une seule prise. Des examens complémentaires biologiques ou d’imagerie peuvent être réalisés : leur but est de rechercher une cause sous jacente à la camptocormie.
Si tous les examens complémentaires sont négatifs : on parlera de camptocormie « idiopathique » ou primitive ou primaire c’est-à-dire sans cause retrouvée.
Comment soigner la camptocormie ?
Le choix du traitement de la camptocormie dépend :
- De l’ancienneté et de la sévérité de la déformation.
- De sa réductibilité.
- De son origine si elle existe.
- De l’analyse clinique de la camptocormie.
- De son retentissement fonctionnel sur la vie du patient.
- De l’âge du patient.
- De ses antécédents médicaux.
- D’une pathologie associée des membres inférieurs (arthrose des hanches et des genoux).
- De son état de santé général.
Il n’est malheureusement pas possible de guérir une camptocormie. Néanmoins, on peut apporter une réelle amélioration et réduire la courbure du dos et surtout ralentir voir stopper son évolution en associant des traitements orthopédiques à de la rééducation.
Des orthèses sont donc généralement proposées. Le type de dispositif est déterminé en fonction de la sévérité de l’atteinte et du morphotype (embonpoint…). Selon la gravité de la camptocormie, le médecin propose une ceinture souple, un corset baleiné voire, dans les cas plus sévères, un corset rigide thermoformé, réalisé sur mesure. Il doit permettre de redresser le haut du tronc. Avec une meilleure position, on améliore le champ de vision du patient, et on limite les risques de chute. Le corset soulage souvent les douleurs et la fatigabilité du patient.
Le traitement orthopédique comporte des séances régulières de rééducation assurées par des kinésithérapeutes spécialisés dans les pathologies rachidiennes. La kinésithérapie est axée sur le renforcement musculaire des muscles spinaux pour ralentir l'évolution de la déformation et lutter contre l'enraidissement à craindre de la colonne dans cette position vicieuse.
Il existe par ailleurs des équipements plus ou moins sophistiqués qui peuvent aider le patient à marcher : des cannes spécifiques, semblables à celles utilisées pour la marche nordique, ou, à stade avancé, un déambulateur.
La chirurgie de la camptocormie comprend la correction de la déformation rachidienne associée à une très longue fixation de la colonne dans la position anatomique, reposant sur des vis introduites dans les vertèbres (généralement 20 à 30 vis) puis reliées entre elles par des barres métalliques ou en carbone pour éviter que celle-ci ne se reproduise immédiatement. Il s'agit d'une intervention très lourde grevée de nombreuses complications et au résultat incertain. Elle n'est que très exceptionnellement proposée.
Mise à jour le 06/12/2023 Revue par le Professeur Jérôme Allain
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